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Préparatifs de l’Aid El Fitr : Ambiance morose dans le marché à bétail de Tampouy

Publié le lundi 3 juin 2019 à 19h00min

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Préparatifs de l’Aid El Fitr : Ambiance  morose  dans  le marché à bétail de Tampouy

Après trente jours sacrés de jeûne, les fidèles musulmans s’activent à célébrer la fête de l’Aid El Fitr, ce mardi 4 juin 2019 à Ouagadougou. A quelques heures de l’évènement, ils sont nombreux à faire le déplacement sur les différents marchés de bétail de la capitale à la recherche d’un animal pour la fête. Nous avons fait un tour, ce mardi 3 juin 2019 au marché de bétail de Tampouy et aux alentours de Larlé, pour constater de visu, les préparatifs de la fête.

Contrairement aux années précédentes, les préparatifs pour la célébration de l’Aid El Fitr à Ouagadougou semblent timides dans certains marchés de bétail à Ouagadougou. Il est 11h, lorsque nous arrivons devant la porte du marché de bétail de Tampouy. Sous un soleil de plomb, on note dès l’entrée, moins de monde sur le site. Mais les discussions entre les vendeurs d’animaux et quelques clients vont bon train. Un vendeur nous approche et commence à vanter l’état physique de ses animaux. Après lui avoir décliné notre identité, il se lâche : « Voilà, nous allons tout vous dire sur la situation que nous vivons dans ce commerce pour que vous le rapportiez aux autorités et surtout la morosité du marché car le pays est sec, à la veille de cette fête », lance-t-il .

Sous les applaudissements de ses collègues qui l’encouragent à dire la vérité. Piqué au vif, il commence à égrener leurs difficultés face à la morosité due à la situation que traverse le pays. C’est le cas notamment de Guiré Adama, vendeur de bétail. « Vous-même vous savez que les temps sont durs depuis longtemps avec l’insécurité », dit-il. Pour lui, le marché est très morose : « Ceux que tu vois ne sont pas des clients mais les travailleurs du marché ».

Mais les vendeurs espèrent une affluence jusqu’à l’aube, si la certitude est établie que la fête est bel et bien le mardi 4 mai 2019. Pour Moussa Topan, client au marché de bétail de Tampouy, « les prix des moutons ont légèrement flambé cette année. D’habitude les moutons que nous achetons autour de 30 000 FCFA sont passés à 40000 FCFA ».

Adama Koanda vendeur de bétail au marché de Tampouy

Autres vendeurs, même, constat. Installé depuis plusieurs années, dans ce marché à bétail, Seydou Koanda, vendeur de moutons, nous confie que « le marché est bizarre » car les affaires tournent au ralenti surtout pour la fête du Ramadan. Pour lui, l’espoir est permis car s’il est en bonne santé et que la fête, venait à être confirmée pour mardi, les affaires pourraient bonnes « par la grâce de Dieu ».

Chez les vendeurs de volailles, la situation n’est pas aussi reluisante qu’ ils le souhaitent. Installés aux abords des grandes voies, le peu d’engouement autour de leurs marchandises laisse deviner le sort qui est réservé à leurs produits. Si pour certains, le marché semble timide malgré la baisse des prix à 2500 FCFA, pour un coq, d’autres par contre expriment leur satisfecit. Pour eux, certes la situation est difficile mais « nous avons pu vendre plus d’une soixantaine de poulets à l’occasion », a confié Amidou Kaboré.

Moussa Topan client

Face à la dégradation de la situation sécuritaire, qui ne permet aux acheteurs de bétail de faire des déplacements dans les zones rurales, certains commerçants suggèrent que le gouvernement revoie les circuits de l’élevage à travers l’ouverture de fermes.

L’Aïd El Fitr est une de fête pendant laquelle, après le mois de Ramadan, les musulmans prennent du temps en famille, entre amis pour se souhaiter des vœux et formuler des bénédictions pour le futur. Chaque famille en fonction de ses moyens a pour habitude de préparer des repas qu’elle partage avec les voisins.

C’est un moment pour renforcer la fraternité et cultiver le pardon comme l’enseigne le saint Coran. En plus des retrouvailles entre familles pour se souhaiter la bonne fête, c’est un jour de spiritualité pour les musulmans et d’auto-évaluation du mois de jeûne qui vient de s’écouler. Comme pour dire que chacun doit travailler à garder le cap à travers des bons actes dans son entourage et concourir à préserver la paix.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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