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Gaoua : L’accès à l’eau potable, un véritable calvaire

Publié le mercredi 29 mai 2019 à 13h55min

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Gaoua : L’accès à l’eau potable, un véritable calvaire

Les populations de la cité de Bafuji ne sont pas satisfaites du service d’eau dans les ménages et les bornes-fontaines. La situation varie d’un secteur à l’autre et l’Onea (Office national de l’eau et de l’assainissement) dit rencontrer des difficultés pour satisfaire la demande, surtout en cette période chaude où les besoins en eau augmentent considérablement.

Avoir de l’eau en quantité suffisante et au moment voulu devient de plus en plus difficile dans la ville de Gaoua. Les baisses de pression et coupures d’eau sont les difficultés récurrentes vécues par les ménages. Les habitants des quartiers non-lotis, qui s’approvisionnent dans les bornes-fontaines, sont les moins avantagés dans cette situation.

Chef de centre ONEA Gaoua

Djindjinlin, la plus grande zone non-lotie de Gaoua, au secteur 4, est desservie par trois bornes-fontaines, mais l’eau n’est pas disponible à tout moment, selon les femmes de ce quartier. Pascaline Tapsoba/Da témoigne : « Pour avoir l’eau, c’est un vrai calvaire. Il n’y a pratiquement pas d’eau dans les bornes-fontaines pendant plusieurs heures. Il faut se lever vers 1h du matin jusqu’à 4h du matin ; et avec le monde qui attend, tu peux ne pas avoir une quantité suffisante et la pression commence à baisser au fur et à mesure. C’est la tristesse qui nous anime ». Exacerbées par cette situation, les femmes de ce quartier avaient organisé une marche le 11 février dernier, et avaient été reçues par le maire de la commune de Gaoua et le chef d’agence de l’Onea. Promesse leur avait été faite que le problème serait résolu dans des délais raisonnables.

Cinq mois après cette marche, la situation s’est-elle améliorée ? La porte-parole des femmes, Pascaline Tapsoba/Da, répond : « La situation s’est améliorée. Le jour de la marche, à partir 10h, on a eu l’eau permanemment pendant une semaine. Mais après cette date, nous sommes restées sans une seule goutte d’eau pendant trois jours... Actuellement, nous avons l’eau de 4h à 7h, vers 10h également avec souvent une faible pression ». Pour Awa Palé, le temps de la disponibilité de l’eau est très court. « Nous sommes loin de la fontaine. Le temps d’avoir quelques bassines et l’eau se coupe. Moi, j’ai des jumeaux de trois mois ; les habits sales de mes bébés peuvent faire cinq jours sans être lavés. Sans mentir, nous souffrons avec cette affaire d’eau-là ! ».

Approché, le conseil municipal de Gaoua dit partager la souffrance des femmes. C’est pourquoi il s’évertue à doter d’abord les 56 villages de la commune d’adductions d’eau potable simplifiées. Néanmoins, des efforts restent à faire, nous confie Fiacre Kambou, maire de la commune de Gaoua. Il ajoute : « Nous sommes en train de réaliser un forage à motricité humaine dans le quartier Djindjinlin pour désengorger les bornes-fontaines existantes et nous espérons que d’ici quelques mois, les habitants pourront voir leur situation d’approvisionnement en eau potable s’améliorer sans pour autant résoudre de façon définitive le problème ». La mairie, en collaboration avec les services de l’Onea, tente de résoudre le problème d’eau dans la ville de Gaoua, mais cela relève de l’Onea en premier.

Du côté de la nationale de l’eau, plusieurs facteurs justifient cette pénurie d’eau dans la ville de Gaoua, selon son chef de centre, Ferdinand L. Nabié. Le réseau de distribution est composé de seize forages qui exploitent de l’eau souterraine. Malheureusement, ces forages ne fournissent que de faibles débits, d’où une insuffisance de la ressource eau. De façon générale, dans le Sud-Ouest, il n’a pas été pour le moment découvert des zones où le débit d’eau est consistant, malgré que la région soit l’une des plus arrosées du pays. En plus de cela, Gaoua à une particularité : c’est une ville à collines.

Les abonnés qui sont sur des zones de collines auront plus de difficultés que ceux situés dans des zones basses. Parmi les zones en hauteur, nous avons une partie du secteur 1, le quartier Karamogowoulé, une partie de ceux qui sont derrière le lycée Bafuji, la zone de l’hôpital, celle de l’Institut national de travail social jusqu’au camp militaire et derrière l’ex - haut-commissariat. Au regard de ces contraintes, nous sommes obligés de faire un rationnement dans la desserte de l’eau, en fermant les zones favorables pour orienter l’eau vers les zones critiques, de sorte à ce que chaque abonné puisse avoir un minimum d’eau.

Il appartient maintenant aux ménages de respecter les heures d’approvisionnement que nous portons à leur connaissance par des communiqués radio, ajoute le chef d’agence de l’Onea Gaoua. Il va plus loin : « En plus, un certain nombre d’attitudes s’avèrent nécessaires pour minimiser les désagréments de cette pénurie : les abonnés des zones favorables doivent, par mesure de prudence, faire souvent des réserves parce que sur les seize forages du réseau de distribution, sept sont dotés de groupes électrogènes de secours. En cas de coupure d’électricité prolongée, les forages dotés de groupes électrogènes de secours ne peuvent plus alimenter tout le réseau, ce qui crée un déséquilibre sévère ».[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Boubacar Tarnagda

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2019 à 20:07, par TRAORE Fatogoma En réponse à : Gaoua : L’accès à l’eau potable, un véritable calvaire

    Les Lobi font vraiment pitié. Bref ils peuvent venir se laver à la cascade de Banfora sans être facturés.
    Dommage pour une cité comme Gaoua, vivement que cette denrée précieuse revienne vite dans les robinets de Gaoua.

  • Le 30 mai 2019 à 08:58, par HUG En réponse à : Gaoua : L’accès à l’eau potable, un véritable calvaire

    Gaoua fait partie des zones les plus arrosées seulement les infrastructures de retention d’eau font défaut. Pourtant quel q’un avait promis 0 corvée d’eau en 2020. On croise les mains et on attend. Courage à la population affectée par le manque d’eau

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