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44e anniversaire de la CEDEAO : La libre circulation des personnes et des biens au cœur d’un panel

Publié le mardi 28 mai 2019 à 20h00min

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44e anniversaire de la CEDEAO : La libre circulation des personnes et des biens au cœur d’un panel

Dans le cadre de la commémoration du 44e anniversaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le ministère en charge de l’Intégration africaine a organisé un panel, ce mardi 28 mai 2019 à Ouagadougou. Le chef du département, Paul Robert Tiendrébéogo, a pris part aux travaux.

28 mai 1975 - 28 mai 2019. Cela fait, jour pour jour, 44 ans que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a été créée. Débutées le vendredi dernier, les activités commémoratives de la Journée de l’Afrique et du 44e anniversaire de la CEDEAO ont pris fin avec un panel relatif à l’intégration sous-régionale, ce mardi 28 mai 2019 à l’Ouagadougou.

Le thème retenu pour cette rencontre d’échanges est « Libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO : état des lieux, enjeux et perspectives ». Selon le représentant permanent de la CEDEAO au Burkina Faso, Mohamed Diakité, par ailleurs communicateur du jour, cette journée interpelle les pays membres sur l’auto-évaluation et le bilan du fonctionnement de cette communauté sous-régionale.

Selon la définition de la CEDEAO, la libre circulation des personnes et des biens signifie que tout ressortissant de la communauté a le droit de se déplacer librement d’un État à un autre sans entrave. « La raison qui justifie la libre circulation des personnes et des biens peut être résumée en termes simplistes par l’expression ‘‘l’union fait la force’’ », a-t-il précisé.

Les acquis

Après 44 ans, la CEDEAO a engrangé plusieurs acquis, à en croire le communicateur du jour. À titre d’exemple, Mohamed Diakité a cité la suppression effective du visa pour tous les citoyens membres de la CEDEAO, l’instauration effective d’un passeport CEDEAO (sauf le Cap-Vert), l’introduction de la carte brune d’assurance, le programme de facilitation de transport et l’opérationnalisation des unités pilotes de contrôle aux frontières.

Paul Robert Tiendrébéogo, ministre en charge de l’Intégration africaine

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Pour les unités de contrôle, Mohamed Diakité a indiqué que le Ghana, le Togo et la frontière Bénin-Nigeria ont déjà mis en œuvre ce processus.
« Nous notons qu’en termes de libre circulation, nous avons un cadre juridique très bien élaboré. Au niveau des frontières, nous avons des postes juxtaposés », a relevé le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo.

Des étudiants ont pris part à ce panel

Les obstacles

Lorsqu’il s’agit des obstacles à la libre circulation des personnes et des biens, les tracasseries et les blocages au niveau des frontières sont les plus récurrents. À en croire Mohamed Diakité, ce sont souvent des perceptions illicites, des rallongements du temps de contrôle, la non-reconnaissance de certains documents de voyage pourtant légalement valables.

Ce phénomène est observé dans plusieurs pays de la sous-région. Un autre fait : « Dans nombreux pays, vous avez à la fois la douane, la police, la gendarmerie et le service des eaux et forêts », a constaté Mohamed Diakité, avant de préciser qu’il y a ceux qui y sont pour des raisons sécuritaires valables et d’autres qui sont établis de manière illégale afin de « racketter les populations ».

Mohamed Diakité, représentant permanent de la CEDEAO au Burkina Faso

Au cours des échanges, les questions ont porté essentiellement sur ces obstacles. Comment lutter contre les tracasseries sur les frontières ? À cette question d’un participant, le communicateur a joué la franchise. « Vous savez, c’est extrêmement difficile parce que, pour le moment, je crois que la sécurité n’est pas une matière qui est gérée par la CEDEAO », a affirmé Mohamed Diakité. Toutefois, il a déclaré que dans le contexte d’insécurité actuel, « la libre circulation ne veut pas dire absence de contrôle ». Pour lui, les citoyens doivent présenter leurs pièces d’identité afin de prouver leur appartenance au pays membre de la CEDEAO.

« Nous ne pourrons pas le nier. Il y a des obstacles tarifaires et non-tarifaires qui doivent encore être surmontés. La situation sécuritaire actuelle est un gros obstacle pour la libre circulation », a reconnu le ministre Paul Robert Tiendrébéogo.

Les perspectives

La CEDEAO, selon le panel du jour, est sur plusieurs chantiers afin de faire de l’intégration une réalité dans la sous-région.
Parmi les projets, il y a le déploiement progressif des postes de contrôle juxtaposés aux frontières et la mise en service de la carte biométrique de la zone CEDEAO. Il faut noter que seulement deux pays l’ont déjà mise en service.

La question monétaire est ressortie au cours du panel. Selon Diakité, l’avènement de la monnaie unique de la communauté reste un grand projet. Théoriquement, la mise en œuvre est prévue pour l’année prochaine, pour les pays qui sont prêts. « L’intégration économique est la seule option fiable pour le développement de la sous-région et de l’Afrique entière », a-t-il affirmé.

La seconde communication a porté sur « La place de la jeunesse dans les projets et programmes de développement de la CEDEAO ». En tant que directeur du Centre de développement de la jeunesse et des sports (CDJS-CEDEAO), Francis Chuks Njoaguani, est revenu sur la politique de sa structure pour la promotion de l’emploi et le sport dans la sous-région.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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