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Burkina Faso : « Le gouvernement du MPP a programmé dans son agenda, la mort du général Djibrill Bassolé », observe l’opposition politique

Publié le mardi 28 mai 2019 à 23h10min

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Burkina Faso : « Le gouvernement du MPP a programmé dans son agenda, la mort du général Djibrill Bassolé », observe l’opposition politique

La situation sécuritaire, l’affaire de la forêt de Kua, l’état de santé du général Djibrill Bassolé, le dialogue politique et le scandale dit charbon fin de la mine d’or d’Essakane ont constitué le menu requis de la conférence de presse hebdomadaire de l’opposition de ce mardi, 28 mai 2019.

Les conférenciers Pr Mamoudou Hama Dicko de la NAFA et Hadjaratou Sawadogo du RFI/TDS, dès l’entame de la rencontre, ont marqué un instant de « pensée pieuse » aux victimes du drame de Yirgou et d’Arbinda. « Ceux qui ont commis ces atrocités continuent de circuler librement, parce que les autorités en place leur garantissent l’impunité. Le Procureur a indiqué que les enquêtes sont bouclées et des coupables ont été identifiés. Qu’attend le gouvernement pour prêter main forte à la justice pour qu’ils soient arrêtés ? », ont-ils exprimé dans la déclaration liminaire.

Pour eux, cette attitude du pouvoir est difficile à comprendre. « L’opposition fustige tous ceux qui, derrière des déclarations hypocrites sur la cohésion sociale et la nécessité de protéger notre vivre-ensemble, se révèlent en réalité les fossoyeurs de notre unité nationale, en distillant en sous-main, les germes de la division ethnique », déplorent-ils.

Abordant les points à proprement dits, Pr Mamoudou Hama Dicko et Hadjaratou Sawadogo font observer que la situation sécuritaire du pays ne cesse de se dégrader, citant les derniers évènements relatifs aux attaques de lieux de culte. L’opposition exhorte les communautés religieuses à « renforcer les rapports de fraternité » qui ont toujours existé entre elles et à sensibiliser les jeunes afin qu’ils ne « succombent pas » à la tentation des ennemis.

De la polémique née du projet de construction d’un Centre hospitalier universitaire à Bobo-Dioulasso, le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) félicite une telle initiative, mais déplore « l’entêtement » du gouvernement dans la forêt de Kua. « Dans un pays désertique où le moindre mètre carré de plantes est précieux, c’est absurde de déclasser une forêt, quand bien même c’est dans l’objectif d’y construire un hôpital. Encore que cette forêt abrite des sources d’eau qui seront empoisonnées, si l’hôpital y est implanté », argue Pr Mamoudou Hama Dicko dans la déclaration.

C’est dans cette dynamique que le CFOP-BF fustige l’agression de membres du mouvement pour la protection de la forêt de Kua (le 26 mai 2019 à Bobo-Dioulasso). Tout en condamnant « fermement ces agissements contraires à l’esprit démocratique et à la liberté d’expression », le CFOP-BF « met en garde » le pouvoir contre tout ce qui pourrait advenir au député Moussa Zerbo (membre dudit mouvement) et aux membres de son association.

‘’Cet énième crime économique à l’ère du MPP’’

Le scandale dit « charbon fin » de la mine d’or d’Essakane a aussi été scruté par les conférenciers et sur ce point, l’opposition, sur la base des révélations de la presse, ainsi que de la sortie du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) sur le sujet, dénonce ce qu’il qualifie de énième crime économique à l’ère du MPP. Elle invite donc la justice à faire la lumière sur cette affaire, et à punir sévèrement les auteurs et leurs complices. « Il est inimaginable qu’au moment où le Burkina a besoin de ressources financières pour faire face à la lutte contre le terrorisme, des individus se permettent de passer des deals à hauteur de plusieurs centaines de milliards de francs. Cet acte n’est autre que du terrorisme économique, aussi nuisible et répréhensible que les autres formes de terrorisme », ont soutenu les animateurs de la conférence.

En ce qui concerne l’état de santé de Djibrill Bassolé, le CFOP-BF a expliqué que ses soins en Tunisie devraient prendre fin en juin 2019. « Mais, contre toute attente, les autorités burkinabè ont ordonné au général Bassolé de rentrer au pays, avec comme prétexte qu’il serait envoyé en Turquie pour des traitements plus poussés. Ainsi, M. Bassolé est revenu le 5 mai à Ouagadougou, et les mêmes autorités refusent désormais qu’il aille poursuivre ses soins comme convenu en Turquie, mais pire, veulent le forcer à suivre des soins sur place contre l’avis de son médecin.

En clair, le gouvernement du MPP a programmé dans son agenda, la mort du général Djibrill Bassolé, en l’empêchant d’aller se soigner convenablement, en écourtant son séjour médical, et en voulant lui imposer des thérapies contre l’avis de son médecin-traitant. Le général Bassolé souffrant d’un cancer, il est désormais établi que le pouvoir veut le tuer à petit feu », exposent les conférenciers, signalant qu’accusé dans le putsch de septembre 2015, Djibrill Bassolé n’a, jusque-là, définitivement été condamné. D’où l’invite du CFOP-BF au président du Faso à tout mettre en œuvre pour permettre « au citoyen et à l’opposant Djibrill Bassolé » de se soigner dans les centres de soins appropriés et de son choix.

Le CFOP-BF tient également pour responsable, le gouvernement dans la fuite des éléments sur la santé du général et des correspondances échangées à cet effet, supposés pourtant être confidentiels. Pour l’opposition, la santé de l’accusé est aussi importante pour la manifestation de la vérité dans le procès du putsch. « L’opposition tiendra personnellement le président Roch Kaboré pour responsable, au cas où ce statu quo inacceptable conduit à la disparition du général Bassolé », avertissent les conférenciers, prenant à témoin, l‘opinion publique de ce « traitement inhumain et dégradant » que le régime du MPP fait subir à cet homme.

Quant au dialogue politique, les conférenciers ont annoncé que le comité préparatoire mis en place a commencé ses travaux.

OL
Lefaso.net

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