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Projet Equip de Plan Burkina : Pour une éducation inclusive et de qualité au Sud-Ouest

Publié le lundi 27 mai 2019 à 18h40min

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Projet Equip de Plan Burkina : Pour une éducation inclusive et de qualité au Sud-Ouest

Plan International Burkina Faso bureau du Sud-Ouest a organisé, les 22 et 23 mai 2019, une caravane de presse dans les provinces du Noumbiel et du Poni. Cette sortie s’inscrit dans le cadre des activités de la phase 2 du projet Equip (Éducation de qualité, inclusive et participative).

Rendre visibles les activités du projet dans sa zone d’intervention et surtout mettre à nue les difficultés afin que les acteurs du système éducatif puissent prendre en compte certaines dimensions pour offrir une éducation de qualité aux enfants, c’est tout l’enjeu de cette caravane de presse.

Et sur le terrain, les hommes de médias ont pu s’imprégner du fonctionnement des gouvernements scolaires communément appelés « Deenkan », des méthodes d’enseignement de la lectureprécoce et des défis de l’éducation inclusive. D’une durée de cinq ans, soit de 2017 à 2021, la deuxième phase du projet Equip a choisi pour cible l’enseignement préscolaire et primaire.

Il intervient dans la province du Noumbiel et dans les communes de Malba et de Perigban dans le Poni. Comme la première phase, la phase 2 a permis de réaliser plusieurs activités qui ont contribué à améliorer de façon significative les indicateurs d’accès à une éducation de qualité dans la zone d’intervention.

On peut retenir entre autres la formation des enseignants et des encadreurs pédagogiques sur des thèmes divers tels que la pédagogie sensible au genre, l’éducation inclusive, l’approche gouvernement scolaire ou clubs Deenkan, les stratégies d’enseignement/apprentissage de la lecture et du calcul, la pédagogie des grands groupes, la sensibilisation des communautés à la scolarisation des enfants vivant avec un handicap, la construction de centres préscolaires et d’écoles primaires.

Cette caravane de presse a permis de constater que les acteurs du système éducatif sont unanimes sur les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du projet. Pour le chef de la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Batié 1, Idrissa Kiracoya, le partenaire Plan Burkina, à travers son projet Equip, contribue à améliorer les indicateurs d’accès et de maintien à l’école. Toute chose qui concourt à de meilleurs résultats scolaires. Au niveau de l’environnement scolaire, il ajoute que « la mise en place des gouvernements scolaires (clubs Deenkan) vise à promouvoir la paire éducation ».

Le chef de la CEB de Batié 2, Bébé Hien, renchérit que « l’apport du projet Equip est énorme malgré quelques insuffisances. Le gouvernement scolaire permet d’instaurer la citoyenneté, la démocratie à la base, la gestion de l’école avec la participation des enfants ; une façon de les faire participer à des activités de grandes personnes parce que ce sont les hommes de demain ».

Prudence Da, la présidente du club Deekan de l’école catholique Notre-Dame de l’immaculée conception de Batié 2, prend très au sérieux son poste : « Dans mon gouvernement, j’ai travaillé avec plusieurs ministres. On fait des conseils de ministres, mais le ministre qui ne travaille pas, moi je le change… ».

Le directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non-formelle du Noumbiel, Maminèzou Parfait Hien, affiche des motifs de satisfaction. Les résultats du CEP sont passés de 76,84% en 2012 à 84,34% en 2018. Le taux brut de scolarisation passe de 72,8% en 2013 à 80,1 % en 2018.

Pour permettre également aux mères de soutenir la scolarisation de leurs enfants, le projet a mis en œuvre le groupe d’épargne et de crédit villageois au profit des communautés, car l’une des raisons qui peuvent expliquer la non-scolarisation des enfants, c’est la pauvreté. Les groupes d’épargne et de crédit villageois comptent plus de 8 200 personnes dont 7 650 femmes réparties dans 365 groupes. Cela leur permet de faire de l’épargne et de mener des activités génératrices de revenus de sorte à pouvoir faire face à la scolarisation de leurs enfants, nous a confié le coordonnateur du projet Equip, Simané Ouoba.

Pour se conformer aux exigences du concept Éducation pour tous, le projet fait une part belle à l’éducation des enfants vivant avec un handicap à travers l’éducation inclusive. Au lycée départemental de Legmoin, une douzaine d’élèves sont en situation de handicap, selon Dramane Sanou, proviseur dudit établissement. En classe de 6e, se trouve Evelyne Somé, atteinte de myopathie. Elle dit suivre les cours grâce au soutien de ses camarades et des enseignants.

À l’école primaire publique de Silome, Auguste Somé, en classe de CP2, atteint d’ostéite, a été soigné par le projet. Aujourd’hui, il est le meilleur de sa classe. Au secteur N°6 de Gaoua, l’Association Espoir des aveugles et malvoyants a été soutenu par le projet Equip pour la restauration, le matériel d’hygiène et scolaire des pensionnaires du centre, selon son président Yara Kambou.

À mi-parcours, des acquis ont été enregistrés certes, mais des difficultés existent, a laissé entendre le coordonnateur du projet. La zone d’intervention du projet est réputée difficile, ce qui engendre une forte mobilité du personnel enseignant chaque année, et ceux qui arrivent nouvellement ne sont pas outillés dans ces nouvelles approches. Il faut ajouter également le refus de certains enseignants qui trouvent ces innovations pédagogiques contraignantes.

En outre, l’éducation inclusive n’est pas prise en compte dans la formation initiale des enseignants, ce qui ne leur permet pas de prendre en compte les enfants en situation de handicap dans leur enseignement quotidien.

Pour minimiser ces difficultés, les responsables du projet ont fait un certain nombre de recommandations. La mobilité du personnel pose un profond problème d’accès à l’éducation pour tous les enfants du pays. C’est pourquoi, pour une question d’équité, il faut rendre justice à ces enfants nés dans ces zones dites « difficiles », parce que cela ne doit pas constituer une raison pour que ces enfants soient privés d’enseignement de qualité dispensé par des enseignants expérimentés.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Boubacar Tarnagda

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