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Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

Publié le jeudi 16 mai 2019 à 23h25min

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Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

De la bourse du travail jusqu’au premier ministère. Ce sont plusieurs associations de la société civile qui sont sorties pour exprimer leur mécontentement à travers une marche-meeting, ce jeudi 16 mai 2019 à Ouagadougou. Le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, Stanislas Goungounga, a réceptionné leur plateforme revendicative.

Il est 7h 30mn. La cour de la bourse du travail commence à grouiller de monde. Difficile de faire la différence entre les travailleurs de La Poste qui sont en grève et les participants à la marche-meeting du jour.

Le secrétaire général de la CADDL, Pama Nébié (au micro)

Des titres des artistes engagés se succèdent selon le classement du Disc jokey (DJ). Une réunion pour les dernières consignes se tient dans une salle pendant que dans la cour, des gens réunis en groupuscules échangent aisément. A 8h 50mn, le top départ est donné.

« Sans nos parcelles, arrêt des travaux de traçage des voies à Silmiougou », « Des promoteurs immobiliers terroristes, on n’en veut plus », « Ma parcelle, c’est ma vie, je suis prêt à mourir pour elle », « On a fait l’insurrection pour changer et non pour vous permettre de manger et nous déguerpir », etc. Ce sont autant de messages affichés sur des pancartes qu’on pouvait lire au cours de cette marche-meeting.

Le SG du ministère de l’Habitat, Stanislas Goungounga (à droite) recevant les manifestants

De l’avis des organisateurs, quatre structures sont à la tête de cette marche-meeting. Il s’agit de la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL), du Comité de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples/ section du Kadiogo (MBDHP/Kadiogo) et de la Coalition burkinabè de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC)/ section de Ouagadougou.

Les leaders des associations en premier plan de la marche

Le secrétaire général de l’Urbanisme et de l’habitat dépêché

« Nous sommes sortis ce matin parce que l’Etat ne veut pas résoudre notre problème. Nous souhaitons que le Premier ministre voie notre problème », a confié Kassoum Ouédraogo, membre de la CADDL.

Après plusieurs arrêts afin de permettre aux participants d’être dans le rythme, la marche a pris fin à un jet de pierre du premier ministère. Les leaders des associations se sont rapprochés un peu plus afin d’être reçus. C’est là qu’un groupe d’agents de sécurité arrive. Après avoir eu le mobile de cette « visite », ils ont indiqué aux manifestants qu’ils n’étaient pas informés de leur venue.

Les messages sur les pancartes

Pendant ce temps, le Premier ministre, Christophe Dabiré, est sur le point de prononcer son discours sur la nation, à l’Assemblée nationale. Ainsi, toute son équipe est sur place avec lui. Que faire des manifestants qui sont devant la primature ? Il faut trouver une solution…

Entre coup de fil et va-et-vient, c’est finalement le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, Stanislas Goungounga, qui a dû quitter son bureau et venir les recevoir à l’entrée du premier ministère. La tradition a été respectée, les leaders ont remis la plateforme revendicative à Stanislas Goungounga. Ce dernier a accusé réception et a promis de transmettre le document à qui de droit.

« Mettre fin à l’action des sociétés immobilières »

« Nous sommes sortis ce matin pour transmettre à son excellence monsieur le Premier ministre, la plateforme revendicative des populations qui vivent dans les non-lotis, qui ont des problèmes de lotissement », a déclaré le secrétaire général de la CADDL, Pama Nébié.

Dans cette plateforme, ils revendiquent premièrement un apurement du lourd contentieux des lotissements passés, notamment ce qui a été commis sous l’égide du maire Simon Compaoré pendant 17 ans. Pour le deuxième point, ils demandent des audits sérieux associant les structures de lutte pour la transparence dans les opérations de lotissements. Quant au troisième point, il s’agit de mettre fin à l’action des sociétés immobilières. « Pour nous, ces sociétés compromettent les chances des populations d’avoir accès aux logements décents », a-t-il affirmé.

La signature de la plateforme en guise d’accusé de réception

Un autre point, c’est la réglementation et la réduction des prix des maisons en location et des prix des matériaux de construction. « Nous demandons également à l’Etat de construire des logements sociaux décents au profit des populations et des couches fondamentales », a ajouté Pama Nébié.

« Le gouvernement n’est pas de bonne volonté »

Concernant la réception de la plateforme par le secrétaire général de l’Urbanisme et de l’habitat, certains manifestants voient cela d’un mauvais œil. « De mon point de vue, je pense que le gouvernement n’a pas une bonne volonté dans le sens de résoudre cette question », a déclaré une militante de l’Organisation démocratique des jeunes (ODJ).

Selon Agnès Sana, membre de l’association Ned La Zaka, cela fait presque deux ans que les habitants de Silmiougou (quartier périphérique de Ouagadougou) sont désemparés. « En fait, ils ont partagé les parcelles aux propriétaires terriens, qui à leur tour, ne les ont pas attribuées aux populations », a-t-elle expliqué en substance.

Attente de solution devant le premier ministère

Après une première tentative de marche devant la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) sans succès, les manifestants, unanimement, ont déclaré qu’ils vont poursuivre cette lutte jusqu’à obtenir gain de cause.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2019 à 20:57, par le roi salomon En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    C’est bien de vouloire le bon fonctionnement des lotissement ; surtout les zones non lotis. Nous demandons seulement a ceux qui veulent profiter de notre situation pour se faire des parcelles dans ces zones de se reserver.

  • Le 17 mai 2019 à 01:03, par jan jan En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Soutient, kan le ministre Bonnanet sort avec des discours ki me tiennent pas la route, ca ne pe ke provoker de telles reactions. Il parle d hlm et autres logements socio, or ILS savent bien a ki ils ont donne la gestion du sommeil des burkinabe.

  • Le 17 mai 2019 à 08:59, par Karfolo En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Il est temps que le président Labouré name un ministre plus compétant à la tête de ce ministère qui ne fait que naviguer à vue. Les problèmes du président pourraient venir de là et compromettre ses chances pour 2020

  • Le 17 mai 2019 à 09:25, par SOMBE En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    A mon humble avis, nos responsable locaux (Maire et conseillers) sont des mafieux. Que l’Etat prenne ses responsabilités : apurement sans complaisance du passif foncier ; arrêt des travaux des promoteurs immobiliers ; respect de la réglementation de sorte qu’un seul individu ne soit propriétaire de plusieurs parcelles dans la même commune ; Obliger les propriétaires de dizaines de parcelles à vendre à des coûts raisonnable.
    A défaut, laisser les gens tranquille dans leurs non-loties. Ils y vivent depuis et sauront quoi faire pour les assainir.

  • Le 17 mai 2019 à 09:25, par tanga En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Pour moi je pense que c’est un probleme sensible vous arretez les lotissement et les societes immobilieres pousent comme des champions et Ouagadougou ne fait que s’aggrandir a une vitesse superieur et sa dencite est tres faible et les consequence sont suivant le marque d’ eau electricite les routes et les cientures vertes sont oublier et la chauleur est comme si c’est a Dori pour moi il est temps de prendre en compte ses aspect pour une generation future.

  • Le 17 mai 2019 à 09:44, par SAAFI En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Que vouliez vous ? Vous avez voté des gens qui ne sont pas à la hauteur de trouver des solutions à vos problèmes.
    Et ce sont les mêmes qui vont revenir en 2020 vous dire qu’ils sont la solution à vos problèmes. Et Naïvement, on les reconduit pour revivre dans les mêmes problèmes.

  • Le 17 mai 2019 à 10:18, par SAAFI En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Que vouliez vous ? Vous avez voté des gens qui ne sont pas à la hauteur de trouver des solutions à vos problèmes.
    Et ce sont les mêmes qui vont revenir en 2020 vous dire qu’ils sont la solution à vos problèmes. Et Naïvement, on les reconduit pour revivre dans les mêmes problèmes.

  • Le 17 mai 2019 à 10:48, par Sheikhy En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Cette affaire de foncier quand on l’analyse n’est que le reflet de la gouvernance actuelle. Tâtonnements, mafia, peur, corruption, tromperies, manque de vision et de poigne... Je suis désolé mais tous les ingredients y sont. La terre sacrée du Faso a moins de valeur que de la marchandise chinoise. Un gouvernement capable aurait mis de l’ordre et assaini la situation en deux années maxi. Et qu’on arrête de prendre le passé comme raison à tous les problèmes. Sinon, on est foutu à jamais. Vraiment dommage.

  • Le 17 mai 2019 à 14:14, par Le réaliste En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Internaute "Sheikhy", je pense qu’il faut être au moins réaliste car la question de lotissement objet de cette manifestation ne saurait être tributaire du régime actuel. Je ne suis pas politicien ni du régime, mais ce problème date de plusieurs années et s’est aggravé sous le régime COMPAORE. Si vous dites que des gens du MPP actuellement sont responsable de ce problème comme Simon COMPAORE et autre BONANET D. Maurice, là je suis d’avis. Seulement, la population elle même est également en partie responsable de problème foncier. Tu verras que les habitants des non lotis seront victimes de certaines revendications qu’ils prononcent actuellement.

  • Le 17 mai 2019 à 17:28, par WEND LA NABA En réponse à : Droit au logement : Plusieurs associations marchent pour dénoncer la gestion du foncier

    Le peuple lui mème à la possibilité d’arrêter les promoteurs immobiliers s’il le veut.

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