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Labellisation du Faso Danfani : Une arme pour lutter contre la contrefaçon

Publié le mercredi 15 mai 2019 à 11h39min

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Labellisation du Faso Danfani : Une arme pour  lutter contre la contrefaçon

Le Faso Danfani, patrimoine du Burkina, ne pourra plus être contrefait. En effet, il est désormais labellisé, c’est-à-dire qu’il est devenu une propriété intellectuelle du gouvernement burkinabè. Une procédure dont le lancement officiel a eu lieu le 30 avril dernier à Ouagadougou. Pour connaître le contenu de cette opération, Lefaso.net est allé à la rencontre des premiers responsables en charge du projet et d’une association de tisseuses.

Selon Mahamadi Tassembedo, directeur général du Centre national de la propriété industrielle, structure en charge de la labellisation des produits, le gouvernement burkinabè, à travers son ministère en charge du Commerce, a initié, depuis 2018, un projet pilote de labellisation des produits locaux que sont le Faso Danfani, le beurre de karité, le chapeau de Saponé et les peaux de Kaya. Objectif, améliorer la qualité de ces produits et accroître la compétitivité ainsi que les revenus des différents acteurs impliqués dans le domaine, afin que ces produits puissent être bien commercialisés aux niveaux national, régional et international.

La réalisation du projet a commencé par la labellisation du premier produit qu’est le Faso Danfani, le 30 avril dernier. Et pour le directeur général du Centre national de la propriété industrielle, cet acte consiste à trouver un identifiant commun dont l’utilisation va être régie par un ensemble d’éléments, à savoir un cahier de charges, pour montrer comment fabriquer un Faso Danfani de qualité.

Mahamadi Tassembedo, directeur général du centre national de la propriété industrielle

Il y a aussi le règlement d’usage expliquant l’utilisation de la labellisation. Le lancement officiel est donc le premier montrant comment ce système de labellisation va se mettre en place à travers l’octroi d’agréments d’utilisation de ce label aux groupements et associations impliqués dans le domaine et qui accepteront d’adhérer aux prescriptions contenues dans le cahier de charges.

En somme, la labellisation devrait accroître la valeur marchande du produit Faso Danfani et permettre aux consommateurs d’identifier ce tissu prisé au niveau national, a résumé M. Tassembedo.

Selon Mahamadi Tassembedo, la labellisation du Faso Danfani va permettre de distinguer le pagne tissé du Burkina Faso des autres types des pagnes tissés existants dans le monde. Le label permettra également au tissu d’être identifiable. L’autre avantage de cette labellisation, dit-il, c’est l’amélioration de la qualité du tissu avec une marque reconnue aux niveaux national, régional et international.

Et la responsable des affaires extérieures de l’Association féminine des tisseuses du Burkina, Thérèse Couldiati, de renchérir que cette labellisation permettra par ailleurs de faire la promotion de ce pagne qui deviendra désormais un tissu, ce qui lui permettra d’être plus transportable, tout en ajoutant une valeur ajoutée au produit.

Une valeur ajoutée qui, selon elle, augmentera les capacités et les compétences des tisseuses afin qu’elles soient à la hauteur de ce label. Au-delà du renforcement des capacités, il y aura aussi l’augmentation des revenus de tous les acteurs impliqués dans le domaine : tisseuses, stylistes, vendeurs, etc.

Thérèse Couldiati, responsable des affaires extérieures des tisseuses du Burkina

Toutefois, Mahamadi Tassembedo a indiqué que la labellisation ne s’arrêtera pas seulement à la création de l’identifiant qui fait du Burkina Faso le propriétaire de la marque Faso Danfani. Le processus comprend aussi la protection des motifs du pagne déjà collectés pour le catalogue. Et ce processus est déjà enclenché au niveau des instances en charge de la propriété intellectuelle pour que ces motifs ne fassent plus l’objet de reproduction industrielle.

A cet effet, il est prévu une actualisation régulière de ces motifs afin que la protection se fasse de manière actualisée dans les offices de propriété intellectuelle, de telle sorte que si des gens venaient à les reproduire, les copier illicitement et à les transformer sous forme de tissus industriels, l’autorité puisse s’en saisir et traduire les intéressés devant les juridictions.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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