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Administration publique : La qualité des Hommes en débat

Publié le lundi 13 mai 2019 à 12h58min

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Administration publique : La qualité des Hommes en débat

L’amphi A 600 de l’Université Joseph Ki-Zerbo était un laboratoire d’idées ce 11 mai 2019. A l’occasion d’un panel-débat organisé par l’Association Jeunesse Espoir d’Afrique (AJEA), les ressources humaines et matérielles dans l’administration publique étaient en débat. Les panélistes ont, une fois de plus, rappelé la nécessité de mettre l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut, ce, au-delà des clivages politiques.

C’était le 13e grand panel-débat à l’université Joseph Ki-Zerbo organisé par l’Association Jeunesse Espoir d’Afrique (AJEA). « La situation socio-économique et politique du Burkina Faso : quelles ressources humaines et matérielles à la disposition du gouvernement », c’est le thème qui a servi de débat, sous le parrainage de Jonas Hien, président du Conseil national des Organisations de la société civile.

Au présidium pour engager les débats, des personnalités politiques et de la société civile. Kadré Désiré Ouédraogo, ancien premier ministre, les anciens ministres et députés à l’assemblée nationale Ousséni Tamboura et Tahirou Barry, David Moyenga, universitaire et ancien député du Conseil national de la transition (CNT).

Selon le secrétaire exécutif de l’AJEA, Siriki Naon, mener un débat sur la qualité des hommes à l’université est un symbole très fort, parce que cela se fait en présence et avec les étudiants, future élite du pays. Il s’est par ailleurs demandé si les malheurs du Burkina, sa pauvreté et sa situation socio-politique et sécuritaire délétère sont seulement liés aux moyens financiers. C’est cette question qui a inspiré la tenue du panel sur ce thème, car soutient-il, au-delà des moyens financiers, il faut penser à la qualité des hommes. Les nominations sont trop politiciennes, se désole Siriki Naon.

En tant qu’ancien premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo a expliqué comment un gouvernement est formé, en fonction de la conjoncture, du programme du président. « Dans la formation d’un gouvernement, au-delà des contraintes politiques, il faut absolument retenir des hommes et des femmes compétents, engagés et totalement dévoués à l’intérêt général ». Foi du candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020, toute administration ne vaut que par les hommes et femmes qui sont chargés de l’animer.

Par conséquent, a-t-il poursuivi, un soin particulier doit être mis dans le choix des hommes et des femmes qui porteront la responsabilité de direction à tous échelons. « Il importe de veiller que ceux qu’on responsabilise au gouvernement et dans les fonctions publiques soient des personnes compétentes dans leur domaine de spécialité, des personnes moralement aguerries ayant un sens du service public, de l’autorité, une capacité de meneur d’hommes », a martelé le panéliste.

Ancien ministre, Ousséni Tamboura est actuellement député à l’assemblée nationale sous la bannière du parti au pouvoir. Il a noté que l’une des manières de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, c’est d’appliquer la loi. Par exemple, pour accéder à la direction générale des sociétés d’Etat ou établissements publics de l’Etat, un texte de loi instituait un concours. Mais le respect de la disposition n’est pas strict.

Aussi, dans un contexte où la majorité des électeurs n’a pas connaissance des vrais enjeux liés à la démocratie, le panéliste a noté la possibilité d’explorer le suffrage indirect, avec un collège qui en toute connaissance et en parfaite maitrise de la situation nationale et internationale, pourrait choisir le président. Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, c’est possible, foi de Ousséni Tamboura. Mais ceci ne peut se faire sans volonté politique, sans des leaders éthiques, des vrais leaders.

Tahirou Barry qui a été ministre en charge de la culture et du tourisme a partagé ce qu’il sait des nominations. A en croire également ce candidat déclaré à la course à la présidence, il avait de façon générale une liberté de nommer ses collaborateurs. Par contre, la pression venait de ceux qui devraient être remplacés. A ce sujet, il contera l’anecdote de ce haut cadre qu’il a voulu remplacer. L’ancien ministre se rappelle qu’il fut l’objet de « menaces et de promesses d’attaques mystiques impitoyables ».

Quant à David Moyenga, universitaire et ancien député sous le Conseil national de la transition (CNT), il estime qu’il faut une reconstitution matérielle et morale du Burkina Faso. Faisant le constat de la déception des Burkinabè après l’insurrection populaire, l’universitaire a suggéré l’institution d’une charte éthique dans l’administration parce que selon lui, c’est souvent l’opinion publique qui rejette vigoureusement certaines nominations à certains postes de responsabilité.

Le parrain du 13e grand panel-débat de l’Association Jeunesse Espoir d’Afrique a salué cette initiative. Jonas Hien a souligné qu’il s’agit là, d’une initiative de conscientisation citoyenne.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2019 à 09:57, par HUG En réponse à : Administration publique : La qualité des Hommes en débat

    aH bon, des cadres que l’on veut remplacer et qui parle de menaces et d’attaques mystiques. Ce cadre a t- il fait un concours ou il a été nommé. Il a été nommé certainement et avec de tel comportement comment voulez vous que l’administration soit performante. De nos jours, avec l’avènement du pouvoir du MPP et acolytes ;, la politisation de l’administration est devenue une triste réalité. Même certains directeurs provinciaux et régionaux ont des cartes du parti au pouvoir.

  • Le 14 mai 2019 à 10:08, par ILDAZ En réponse à : Administration publique : La qualité des Hommes en débat

    Pour avoir une bonne administration, un fonctionnaire ne doit pas dépasser 4 ans dans un même service. AU delà Certains prennent le service comme leur cours familiale et bonjour toutes les dérives comme ceux qui menace de mort parce qu’on veut les affecter à d’autres postes. Les dirigeants doivent s’inspirer du passé.Certains diront que ça déstabilise les familles mais je dit que c’est archi faut. Toute petite j’ai fait le tours du BURKINA avec mon grand frère qui était instituteur. Une vrai richesse : je parle correctement 6 dialectes du Burkina, et je travail aujourd’hui avec un diplôme niveau université. La famille de mon frère n’a connu aucun problème d’éducation de ses enfants.

  • Le 14 mai 2019 à 10:41, par ouedraogo En réponse à : Administration publique : La qualité des Hommes en débat

    Mes chers amis, ce ne pas aussi simple que ça. Au Burkina comme partout ailleurs (France ;USA ; Allemagne ETC ETC) ce sont des fonctionnaires qui ,pendant la campagne électorale arpentent monts et vallées pour faire élire leur candidat. Certains mettent beaucoup leurs ressources financières dans la mobilisation des populations pour leur champion. D’autres contractent des prêts bancaires à cet effet. Des operateurs économiques font des T-shirts à l’effigie du candidat qu’ils soutiennent. Et toutes ces personnes attendent un juste retour des choses (PROFIT SUR INVESTISSEMENTS). Pour les fonctionnaires qui ont mouillé le maillot, ils attendent des nominations comme président d’une institutions ou DG d’une structure étatique. Les hommes d’affaires attendent l’attribution d’un ou de plusieurs marchés publiques pour rattraper ce qu’ils ont donné au candidat pendant la campagne. N’allez pas croire que celui qui est au pouvoir va laisser tomber ces gars la. Parce que il a besoin d’être réélu et il veut que ces fonctionnaires et ces operateurs économiques qui l’avaient fait élire retroussent encore les manches et d’aller au combat pour le deuxième mandat. Voila toute la problématique. Vous leur tournez le dos et ils se battrons pour un autre candidat.
    Regardez ce qui arrive à RMCK. Les militants sont la mais ils ne veulent plus mouiller le maillot. Pourquoi ? il a appelé dans son gouvernement des gens qui ne se sont pas battu pour lui : Paul Kaba TIEBA ;Khadidiatou Rosine COULIBALY ; Remi Fulgence DANDJINOU ; Harouna KABORE ; Rene BAGORO ; Seni OUEDRAOGO ; Chérif SY ; COMPAORE(sécurité) Lassané KABORE ; Christophe DABIRE. Qui est fou ? Tu tapes ton tam-tam et moi je dance. Tu pars manger sans m’inviter et tu reviens taper pour que je me remets à danser. Celui qui dance n’est pas un idiot. Mettez-vous à la place de ceux qui mouillent le maillot pour faire élire leur champion vous comprendrez que ce ne pas de la THEORIE. c’est PRATIQUE. Vous vous imaginez un seul instant Tahirou BARRY, une fois arriver au pouvoir abandonné les pionniers du MCR qui l’ont porté candidat ? ou un Zéphirin DIABRE abandonné un moussa ZERBO ou un Adama SOSSO ? moi je n’en crois pas une seule seconde. Maintenant ma suggestion : Ceux qui pensent qu’ils ont les compétences et connaissances nécessaires pour être à la place d’un tel Président d’institution ou un tel DG , prenez les cartes des partis politiques et retroussez vos manches lors des campagnes électorales pour faire élire votre champion. Ainsi, vous vous proposerez d’ occuper le poste qui est votre place puisque vous aurez maintenant le pouvoir entre vos mains. N’est ce pas que mon raisonnement est terre à terre. Ce que j’ai dit est la VERITE HUMAINE.

  • Le 14 mai 2019 à 12:38, par SALOUKA En réponse à : Administration publique : La qualité des Hommes en débat

    La grave erreur dans ce pays, c’est de croire que l’école rend intelligent et que le diplôme travaillait à la place de l’homme.

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