L’asthme est une maladie inflammatoire chronique qui entraîne une obstruction des voies respiratoires et cause ce qui est appelé la crise d’asthme. Au Burkina Faso, cette maladie est méconnue et sous-diagnostiquée. Pourtant, elle touche 5% de la population générale, 10% des enfants dont 7,3% d’élèves. L’asthme est par ailleurs la cause de 47,7% des absences scolaires et 44,3% des motifs de cessation de toute activité sportive et 70,5% des asthmatiques accusent un retard scolaire, d’où l’intérêt du thème de la présente commémoration « Stop à l’asthme en milieu scolaire ».

L’asthme est donc un problème de santé publique qui mérite que l’on s’y penche, à en croire Rosine Kibora, présidente de Asthme et allergies Burkina (ASALBU), l’association initiatrice de la commémoration de la journée au Burkina Faso. « Nous avons décidé de commémorer la Journée mondiale de l’asthme parce que c’est un événement qui permet de faire de la sensibilisation et attirer l’attention des malades de l’asthme et ceux qui ne le sont pas, sur ce qu’est réellement l’asthme que les gens souvent banalisent », a indiqué Rosine Kibora.

À travers la commémoration de la Journée mondiale de l’asthme, l’association souhaite ainsi interpeller le gouvernement et aboutir à la mise en place d’un programme national sur l’asthme. Ce qui permettra entre autres d’améliorer le traitement de la maladie, de réduire les taux de mortalité dûs à l’asthme, d’inscrire tous les patients asthmatiques et de s’assurer qu’ils reçoivent un traitement, de réduire les visites aux urgences à cause de l’asthme et le nombre de jours passés à l’hôpital, etc.

« Cette maladie entraîne beaucoup de morts. On entend souvent dire que l’asthmatique a longue vie, ce n’est pas vrai. Tous les jours, les cliniciens rapportent de nombreux cas de décès liés à l’asthme. Malheureusement, dans 90% des cas, ces décès sont évitables. Il faut tout simplement améliorer la connaissance par les cliniciens du diagnostic et des soins liés à l’asthme, aider les malades à être observants et améliorer l’accessibilité aux médicaments. Tous les malades vous diront que les médicaments coûtent cher », a soutenu le Pr Martial Ouédraogo, pneumologue et président de la Société burkinabè de pneumologie, représentant la ministre de la Santé à la cérémonie. C’est pourquoi, il n’a pas manqué de saluer l’initiative de l’ASALBU qui permet de mettre en lumière cette maladie qui est assez méconnue par la population.

En prélude à la commémoration officielle, Asthme et allergies Burkina, en plus de réaliser des émissions radiophoniques, a aussi mené des campagnes de sensibilisation sur l’asthme dans plusieurs établissements scolaires en lien avec le thème de la commémoration. Ce qui a permis de mieux faire connaître la maladie par les élèves et de les encourager à être des relais auprès de leurs parents et du reste de la société.
La cérémonie de commémoration a été l’occasion pour l’ASALBU d’exprimer sa reconnaissance à ses partenaires pour leur soutien à travers des attestations qui leur ont été remises.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net