Le Moringa, l’arbre du paradis, la coqueluche des plantes aux mille et une vertus est très riche en vitamines, en éléments minéraux et en antioxydants. Les chercheurs et autres acteurs de la filière voient en elle, dans ce contexte marqué par les changements climatiques, une solution endogène très efficace pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition et le chômage dans les pays du Sahel. Dans le but donc de promouvoir davantage cette plante, de combattre la faim et la pauvreté, les promoteurs de Moringa ont décidé de mutualiser leurs énergies. Ainsi naquit en 2017, le Réseau des promoteurs de Moringa des pays du Sahel (PROMO SAHEL). Après une première assemblée générale qui a vu l’adoption des statuts du réseau, Ouagadougou abrite la deuxième AG au cours de laquelle, les participants examineront et adopteront le règlement intérieur et le plan d’actions 2018-2020.

Les participants adopteront le règlement intérieur et le plan d’actions 2018-2020

Un plan d’actions pour plus d’impact

« Quand le plan d’actions sera adopté, nous irons vers les partenaires techniques et financiers et nous pourrons faire beaucoup plus », a souligné Dr Hassanata Millogo, chercheur en Biologie-microbiologie à l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS) et présidente de PROMO SAHEL. Le plan d’actions va comprendre des activités de visibilité, d’opérationnalité et de durabilité du réseau. Il s’agit entre autres de la constitution d’une banque régionale de données sur le Moringa, l’organisation et la participation à des manifestations culturelles et scientifiques sur le Moringa, la production d’un court métrage sur le Moringa, l’institution de statistiques nationales sur le Moringa, l’élaboration de projets nationaux, la recherche de financements, etc.

Selon Dr Millogo, la filière est confrontée à plusieurs difficultés telles que le manque de matériels adéquats, l’insuffisance de formation des acteurs, l’absence d’une centrale d’achat. La présidente a également rappelé la nécessité de respecter les textes de l’OHADA qui disposent que chaque structure se professionnalise dans un domaine précis : la production, la transformation ou la distribution.

Dr Millogo Hassanata, présidente de PROMO SAHEL

Bientôt un soutien de l’Allemagne

Présent à l’Assemblée générale, Jean Philippe Jarry, directeur pays de l’ONG Welthungerhilfe, a expliqué que son organisation promeut une approche qui consiste à lier l’agriculture, la gestion des ressources naturelles et la nutrition. « Le Moringa réunit tous ces aspects », s’est-il réjoui avant d’annoncer l’appui du siège de l’ONG Welthungerhilfe pour la structuration organisationnelle de la filière Moringa. « Nous sommes en train de réfléchir avec la Coopération allemande sur un programme et un appui de longue durée sur, à la fois, les aspects structuration, recherche et production », a-t-il expliqué.

Photo de famille

Plusieurs recommandations attendues

Plusieurs recommandations sont attendues à la fin des travaux. Il y a entre autres la prise en compte du Moringa dans les programmes nationaux de lutte contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la réduction de la pauvreté. Les participants pourraient également demander l’interdiction de toute exportation de produits de Moringa à l’état brut et l’uniformisation des produits de Moringa dans le Sahel. Les commandes groupées pour les fournitures du Moringa telles que les intrants et autres équipements pourraient également faire partie de ces recommandations.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Encadré :

Brahim M’Beddé, trésorier de Promo Sahel : « C’est en 2017 que nous avons commencé à cultiver le Moringa en Mauritanie et actuellement nous avons atteint le stade de la transformation. Nous avons été accompagnés par nos frères du Burkina Faso avec qui nous avons beaucoup appris. Nous avons utilisé notre première production à titre expérimental et nous avons surtout axé notre production vers la consommation animale et ça a très bien marché. Je conseille à tout le monde de ne pas oublier le bétail parce que le Moringa a donné de bons résultats. Dans notre pays, nous ne bénéficions pas de l’appui de l’Etat. C’est sur fonds propres que nous fonctionnons et jusqu’à présent nous n’avons aucune aide ».

Djingamtoloum Tobrome, point focal de Promo sahel Tchad : « Le Moringa demande un travail de promotion. Nous avons trouvé le Moringa sans pour autant connaitre ses valeurs réelles alors que nous sommes dans un pays où l’insécurité alimentaire bat son plein. Nous pouvons utiliser le Moringa pour faire face à cette situation et améliorer les revenus des ménages vulnérables. Si ça ne décolle pas au niveau de la promotion, c’est peut-être parce qu’on ne s’y est pas mis suffisamment. Mais je pense qu’avec l’appui de Promo Sahel, nous allons explorer ce champ pour le résoudre afin que les populations puissent bénéficier pleinement des vertus du Moringa au Tchad ».

HFB