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Enregistrement des naissances : Vers un système performant et fiable

Publié le jeudi 9 mai 2019 à 17h15min

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 Enregistrement des naissances : Vers un système performant et  fiable

Ouagadougou abrite du 9 au 10 mai 2019, un atelier national d’analyse du processus d’enregistrement des faits d’état civil et la production des statistiques vitales. Cette rencontre bilan, qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la modernisation du système d’enregistrement des faits d’état civil, fait suite à une série d’ateliers inter- régionaux qui ont permis d’identifier les difficultés d’ accès aux services d’état civil .

A travers le présent programme, le gouvernement burkinabè, appuyé par ses partenaires que sont l’Union européenne et l’UNICEF, entend donner une chance à tous les enfants burkinabè, celle de disposer d’un acte de naissance. « Il s’agit d’éviter le phénomène d’apatridie parce que chaque enfant a droit à un acte de naissance pour se reconnaitre Burkinabè à part entière », a relevé le représentant adjoint de l’UNICEF par intérim, Sylvain Nkwenkeu Fils.

Sylvain Nkwenkeu, représentant adjoint de l’UNICEF par interim

En effet, au Burkina, le tableau d’enregistrement des faits d’état civil n’est pas reluisant. Celui relatif à l’enregistrement des naissances ne fait pas non plus l’exception. Selon l’enquête multisectorielle continue (IMC-MDS 2015), l’enregistrement des naissances varie en fonction du lieu de résidence (96,5 % en zone urbaine contre 74, 7% en zone rurale). Ces disparités, selon le secrétaire général du ministère en charge de l’Administration territoriale, Pierre Bicaba, sont encore plus prononcées entre les régions.

Ainsi, dans certaines régions comme le Centre- Sud et le Centre, le taux d’enregistrement des naissances est évalué à 95% alors qu’il est seulement de 40, 6% dans le Sahel. Ces écarts sont encore plus perceptibles entre les groupes les plus pauvres (61,2%) et les plus riches (96,7%). D’où le présent programme pour inverser la tendance. « Il faut faire en sorte que l’ensemble des structures qui sont impliquées dans l’enregistrement des faits d’état civil se concertent davantage. Il faut aussi que les actions des uns et des autres arrivent à être conjuguées pour améliorer l’enregistrement des faits d’état civil », a recommandé Pierre Bicaba.

Pierre Bicaba, SG du Ministère en charge de l’administration territoriale

Booster les performances

Avant la présente rencontre, des ateliers régionaux tenus dans les villes de Ziniaré, Koudougou, Tenkodogo , Ouahigouya et Bobo Dioulasso, ont permis, selon Sylvain Nkwenkeu Fils , de répertorier les goulots d’étranglement des processus d’enregistrement des faits d’état civil ( naissances, décès, mariages) et ceux liés à la production des statistiques de vie. C’est ainsi que l’ensemble des ONG intervenant dans le cadre du Programme d’appui à la modernisation du système d’enregistrement des faits d’état civil, ont identifié des actions à entreprendre pour relever Les goulots d’étranglement et identifier les responsables des actions.

Par ailleurs, poursuit Sylvain Nkwenkeu, dans le cadre du Programme africain pour l’amélioration accélérée des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil (APAI-CRVS), il a été relevé la nécessité d’établir une interopérabilité entre le secteur de la santé et celui de l’état civil. Cela, dans le but de rapprocher les services de l’état civil de la population et de mettre en place un mécanisme de collecte de statistiques sur les naissances et les décès.

En outre, dans le cadre dudit programme, la nécessité de créer des cadres de concertation régionaux qui réunissent tous les acteurs intervenant dans le domaine de l’état civil et la question du renforcement des capacités des services d’état civil et le besoin de réforme législative ont été relevés . Et la présente rencontre, selon lui, servira de cadre pour revisiter l’ensemble des goulots d’étranglement et développer un plan d’actions opérationnel pour permettre la levée progressive des difficultés et l’atteinte de meilleures performances en termes d’enregistrement des faits d’état civil, mais aussi de statistiques vitales.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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