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Fête du travail : L’UAS proteste contre les absences de rencontres avec le gouvernement

Publié le mercredi 1er mai 2019 à 22h33min

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Fête du travail : L’UAS proteste contre les absences de rencontres avec le gouvernement

Remise d’une correspondance de protestation contre les retards dans la tenue des rencontres gouvernements/ syndicats, meeting à la bourse du travail, ce sont les activités organisées par l’Unité d’action syndicale (UAS) du Burkina, ce mercredi 1er mai 2019, à la bourse du travail de Ouagadougou, pour marquer la célébration du 133e anniversaire de la fête du travail.

La célébration de la fête du travail par l’Unité d’action syndicale(UAS) a été marquée par deux temps forts : il s’agit d’abord du déplacement effectué au ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale (MFPTPS) par les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes. Sur le perron du ministère de la Fonction publique, la délégation conduite par George Kaonda, président du mois syndical, a marqué un arrêt pour attendre la délégation gouvernementale.

Réception de la coorespondance par le ministre de la fonction publique

Apres les salutations d’usage, le président du mois, George Kaonda, a livré le contenu de la correspondance de protestation de l’UAS contre le gouvernement avant de procéder à sa remise au ministre en charge de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo, accompagné par des membres du gouvernement. Cette correspondance de protestation de l’UAS a été lue par le président du mois, George Kaonda, qui révèle entre autres que jusqu’en 2017, les rencontres annuelles gouvernement/ syndicat se sont régulièrement tenues autour des cahiers de doléances de l’année en cours mais que depuis 2017, le gouvernement ne s’est pas préoccupé de rencontrer ses partenaires sociaux.

Le président du mois des syndicats George Kaonda

L’UAS explique : « Notre protestation vaut d’autant plus que des demandes d’audience introduites par l’UAS sont restées sans suite ». Cette absence de rencontre a conduit l’UAS à ne pas déposer de cahier de doléances en 2018 et en 2019. Au regard de ce comportement, l’UAS « en ce 1 er mai 2019, a retenu de ne pas effectuer de marche » , a souligné le président du mois..

Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo, après avoir reçu la correspondance de l’UAS, a salué « l’esprit de dialogue des syndicats des travailleurs » et surtout salué leur disponibilité à ne pas déposer de cahier de doléances mais aussi de prendre en considération, les circonstances nationales liées aux attaques terroristes avec toutes les difficultés que l’Etat connait. Il a affirmé que l’Etat reste disponible pour discuter avec les syndicats afin que des solutions puissent ensemble être trouvées.

Les officiels lors du meeting

Du ministère de la Fonction publique, la délégation a regagné la bourse du travail pour deuxième temps fort de la journée, à savoir le meeting. Une occasion pour les syndicats de donner leur lecture des crises que traverse le monde et examiner la situation du monde du travail.

Au cours de ce meeting, les syndicats ont décrit la situation que travers le Burkina. Cette rencontre a connu la participation du Programme panafricain d’éducation ouvrière(PANAF). Cette délégation a encouragé les centrales syndicales à continuer la lutte pour le bien-être des travailleurs. « Le 1er mai est un moment de bilan et de perspectives et face aux énormes difficultés auxquelles les travailleurs sont confrontés, nous devons nous mobiliser pour relever les défis », a martelé la codirectrice du PANAF, Marième Sakho Dansokho.

Co-directrice du PANAF Marième Sakho Dansokho

Pour l’UAS, quatre ans après que le peuple a chassé le président Blaise Compaoré, la déception que ressentent les populations résulte de la non-prise en compte des aspirations qui ont nourri les sacrifices consentis lors de l’insurrection populaire. Face au silence du gouvernement jusqu’en fin mars et malgré l’annonce d’une rencontre avec les partenaires sociaux pour les jours à venir, l’UAS a retenu de ne pas déposer de cahier de doléances en 2019. La cause, elle affirme avoir reçu le 29 mars, une correspondance du ministère de la Fonction publique pour une rencontre au titre de l’année 2017.

Et pour des raisons de calendrier, le président du mois a proposé que la rencontre soit programmée après le 1er mai. Sur les multiples luttes engagées par les diverses corporations, l’UAS exige la satisfaction de leurs plateformes revendicatives et la mise en œuvre des protocoles d’accord signés par le gouvernement. Elle a d’ailleurs invité tous les travailleurs à maintenir et à développer l’unité d’action à la base autour des préoccupations communes pour la protection de l’intérêt des travailleurs.

Des travailleurs

En ce qui concerne les crises dans le monde et en Afrique, l’UAS a dénoncé l’unilatéralisme et le comportement des Etats-Unis en gendarme du monde à travers les sanctions contre le Venezuela et l’Iran. Elle a aussi pointé du doigt le « double jeu » de la France dans la sous-région ouest-africaine, notamment dans la bande sahélo-saharienne. L’illustration selon l’UAS, est l’occupation de Kidal au Mali, une région dont le sous-sol semble riche en ressources naturelles que les terroristes occupent, selon l’UAS, sous la protection de la force française Barkhane.

Ce 133 e anniversaire de la lutte héroïque des ouvriers de Chicago aux États-Unis pour le travail de 8 heures est, pour l’UAS, un moment pour les travailleurs et les peuples du monde de s’organiser dans des luttes pour a de meilleures conditions d’existence, de justice et de liberté.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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