Chaque année, un nouveau thème est choisi pour aider les propriétaires d’animaux à se rappeler l’importance des soins aux animaux et l’utilité des vétérinaires.
Cette année, la Journée Mondiale Vétérinaire (JMV) est célébrée le 27 Avril, partout dans le monde.

Au Burkina Faso, le rôle éminemment important de la profession vétérinaire pour le développement économique du pays et la promotion de la santé publique, milite pour que les vétérinaires et les paraprofessionnels vétérinaires fassent une halte pour partager avec les usagers de la profession vétérinaire la réflexion sur le thème choisi cette année dans le cadre la célébration de cette journée : « L’importance de la vaccination ».

L’Ordre national de vétérinaires du Burkina Faso (l’ONV-BF), organisme statutaire des vétérinaires et interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et des usagers de la profession vétérinaire, à travers son Conseil national, répondant à l’invitation de l’Association mondiale vétérinaire, invite le monde de l’élevage à la réflexion sur le thème de cette année.

La vaccination est un outil essentiel de la médecine vétérinaire préventive qui permet de favoriser la santé et le bien-être des animaux et de réduire le risque d’exposition humaine à de nombreux agents pathogènes zoonotiques. La non-vaccination peut poser de grands risques pour certains animaux et la population. Elle peut aussi avoir des conséquences sur les moyens de subsistance de la majeure partie de la population du Burkina Faso.

En effet, la majeure partie de cette population vit en milieu rural où les animaux sont indispensables pour sa subsistance et l’accès aux aliments. Elle dépend des animaux comme principale source de revenus. Pour de nombreux ménages, les animaux sont aussi le meilleur moyen de préserver les ressources nécessaires pour faire face aux crises agricoles, sortir de la pauvreté ou aider à maintenir le sol fertile et pourvoir au système de traction pour le labour et le transport.

En prévenant et en contrôlant les maladies animales, les vétérinaires jouent un rôle d’une importance cruciale en assurant des aliments suffisants, sûres et de grande qualité améliorant ainsi la santé et le bien être des individus et de tous les animaux.
Les programmes de vaccination efficaces, mis en œuvre pour les animaux d’élevage et pour les animaux de compagnie, sont susceptibles de réduire le besoin de recourir à des antimicrobiens comme c’est le cas actuellement dans notre pays à travers la pratique de la médication sans avis ou sans contrôle de vétérinaire. Vacciner diminue le recours aux antimicrobiens et donc diminue le risque de résistance aux agents antimicrobiens.

L’Ordre national des vétérinaires, lance un appel pressant :

  à tous les éleveurs et à tous les propriétaires d’animaux de compagnie, pour une prise de conscience au sujet des bienfaits de la vaccination pour les animaux, les humains et la santé publique et pour une adhésion sans faille aux programmes de vaccination en prenant attache avec les vétérinaires et les paraprofessionnels vétérinaires publics et privés ;

  à tous les vétérinaires et les paraprofessionnels vétérinaires publics et privés pour une mobilisation axée sur la prévention et le contrôle des différentes pathologies animales en privilégiant la pratique vaccinale quand elle est possible. Rappelonsnous toujours ces mots de Claude Bourgelat, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde : « La fortune consiste moins dans le bien que l’on a que dans le bien que l’on donne ».

Ayons aussi toujours à l’esprit que « le vétérinaire est une sentinelle au carrefour du vivant ». Cela constitue pour nous un défi face auquel nous devrions être à la hauteur par notre engagement pour la qualité des services que nous rendons aux usagers de notre profession. Notre action est au carrefour des trois santés : o la santé animale : soigner, protéger, prévenir et garantir aux animaux la santé ;

o la santé humaine : protéger l’homme au sens de protéger sa santé car selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) 60% des 1 400 agents pathogènes pour l’Homme sont d’origine animale et 75% des maladies animales émergentes sont susceptibles de se transmettre à l’Homme ;
o la santé environnementale : préserver l’environnement par le conseil et la surveillance.

  à l’ensemble de la population, pour une prise de conscience sur la nécessité que chaque burkinabè s’investisse pour la promotion de la profession vétérinaire dont le rôle dans le développement économique et dans la promotion des trois santés n’est plus à démontrer ;

  à l’Etat burkinabè pour la poursuite des efforts en faveur la promotion de la profession vétérinaire en consolidant le rôle de cette profession en tant qu’acteur clé dans la promotion économique et la promotion de la santé publique.

Dr Charles Dieudonné MANDE Président de l’ONV-BF