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Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

Publié le jeudi 25 avril 2019 à 23h25min

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Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

Arbinda, cette commune de la province du Soum dans la région du Sahel, est depuis le début de l’année, le symbole de la dégradation de la situation sécuritaire, surtout dans le septentrion burkinabè. Aux attaques terroristes, se sont greffés les conflits communautaires. La quiétude n’est plus de mise pour les plus de 127 000 habitants des 43 villages ; certains axes routiers de la commune sont infestés de bandes armées. Le maire Boureima Werem que nous avons contacté, fait le diagnostic.

Depuis le mois de janvier 2019, la sécurité, déjà mise à mal dans la région du Sahel, s’est progressivement dégradée à Arbinda. Les efforts conjugués des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont certes permis de pacifier plus ou moins l’ensemble de la région, mais dans la commune de Arbinda notamment, des poches de résistance empêchent la population d’aller et de venir en toute quiétude.

« Depuis la dernière semaine du mois de janvier 2019, nous assistons réellement à des événements terribles et douloureux. Il n’existe pas une seule semaine sans que des jeunes ne soient égorgés, du bétail chassé, des greniers ou des habitations incendiés et des boutiques et magasins vandalisés. À cela s’ajoutent, ces dernières semaines, l’enlèvement de personnes et l’asphyxie de la commune par l’occupation des axes Arbinda-Djibo et Arbinda-Dori », déplore l’édile de la commune, Boureima Werem.

Les rapts justement semblent se multiplier et en début avril, des informations faisaient état de l’enlèvement d’un pharmacien dans le village de Yalanga et d’un technicien du PADEL (Projet d’appui au développement du secteur de l’élevage). Selon le maire, le gérant de pharmacie a depuis été libéré, mais aucune nouvelle de l’autre otage jusqu’à l’heure.

Dans ce contexte où les Arbindalais sont « perturbés » et « angoissés », selon le mot du premier citoyen de la commune, le moindre coup de feu crée l’émoi. Et à l’heure où les informations vont vite avec les réseaux sociaux, tout est relayé sans aucun recul. Ce fut le cas dans la nuit du 21 avril, quand des informations sur une attaque dans la commune ont été fortement relayées sur différentes plateformes. Mais il n’en était rien. « Juste des tirs de sommation par les FDS qui étaient en patrouille », rassure le maire qui fait face à une vague importante de déplacés dans sa commune.

La situation humanitaire n’est pas non plus reluisante, puisque l’accessibilité à la commune est aussi difficile pour la population que pour les organisations humanitaires, foi du maire.

« Vous savez, les actions d’urgence, d’assistance sont bien mais le mieux est de sécuriser la zone pour permettre aux déplacés de repartir, car la saison des pluies s’annonce et nous ne souhaitons pas de l’assistance continue », a conclu l’édile de la commune d’Arbinda.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 avril 2019 à 12:56, par HUG En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Courage à vous monsieur le maire et courage à l’ensemble des populations de la zone.Nous sommes de cœur avec vous

  • Le 25 avril 2019 à 13:53, par la vérité En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Il faut une opération à l’image de Otapunu à l’Est pour sécuriser la zone et instaurer l’autorité de l’Etat. Nous sommes de cœur avec les populations d’Arbinda et nous vous soutenons dans ces périodes difficiles. Nous vaincrons les forces du mal par l’aide de Dieu et nos vaillants FDS. Dieu est du côté du bien et le bien triomphera sur le mal. Ces bandits armés sont maudits à jamais.

  • Le 25 avril 2019 à 13:53, par l’Intègre En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    que Dieu nous vienne en aide.
    ce qu’il faut, c’est une organisation interne qui va travailler en collaboration avec les FDS. les gens se connaissent mais n’osent pas dénoncer pour juste des raisons frelatées. y’a des complices ou acteurs natifs ayant leur documents normaux, croisent et recroisent les FDS qui ne maitrisent pas forcement la zone. Si tu soupçonnes et tu veux coincer pour avoir des indices et agir, MBDHP te crée des ennuis ; c’est difficile que les choses prennent rapidement.

  • Le 25 avril 2019 à 13:57, par YAAM SOBA En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Le gouvernement a abandonné ARBINDA ; quelle irresponsabilité !

  • Le 25 avril 2019 à 16:25, par OUE En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    SI AVEC CE QUE DIT LE MAIRE DE ARBINDA CERTAINS MINISTRES PARLENT ENCORE D INTOX POUR JUSTIFIER LEUR INACTION............................

  • Le 25 avril 2019 à 18:54, par Zihindo En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Mr le maire !
    Je vous ai lu, écouté et compris. Soyez sûr que les bonnes âmes vous soutiennent. Au Faso on veut tout et son contraire. Je voudrais faire une proposition à Mr Diallo Boubakary de Ruuga, à Maître Farama Ambroise avacat des "minorités" comme il se le réclame et au MBDHP de former une caravane pour sillonner tout le nord et expliquer aux populations victimes des terroristes et aux complices des mêmes terroristes les notions élémentaires des droits humains. Organiser des conférences de presse pour fustiger X et Y est bien mais peu efficace. Ils doivent mouiller le maillot pour se faire mieux entendre et qui sait renforcer leurs rangs. Le MBDHP a les recettes en la matière. Donc il faut que les sus-cités revoient leurs copies en matière de défense des droits humains. Pour défendre quelqu’un il faut un minimum de connaissance de l’histoire de vie de cette personne. Les assassins, nos assassins ont des droits mais sont-ils supérieurs ou plus défendables que ceux des assassinés ? Qu’on me le démontre !

  • Le 25 avril 2019 à 22:37, par kabra yiinga En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Mr le maire nous sommes en politique. je vous soutien. cependant, sur le champ politique méfiance car ces politicards vous laisseront pas mais compter sur le peuple burkinabe. arbinda est burkinabe et donc mille âmes périront mais chaque centimètre carre sera defendu.

  • Le 26 avril 2019 à 08:53, par sheiky En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Sujet très épineux. Le maire est subtil et garde une carrure de rassembleur dans ses propos. C’est de l’anarchie organisée qui prend appui sur la faiblesse de l’Etat et sur une crise socio-économique d’une frange de la population. C’est connue. Sinon ils connaissent qui sont les terroristes quand on lit entre les lignes Ce ne sont pas des personnes venues d’ailleurs. Mais une action forte entraînera une levée de bouclier des défenseurs des droits de l’homme. Le problème est que quand on laisse les choses pourrir jusqu’à ce niveau, il faut une action forte avant de dérouler un programme socio-économique.
    Ce sont effectivement des assassins pur et dur parce qu’aucun problème ne peut justifier des crimes aussi sordides. Aucun... En matière de droits, on peut accorder des circonstances atténuantes quand on commet une fois une forfait. Mais quand ça devient une habitude, il faut sévir avant de discuter.

  • Le 26 avril 2019 à 10:48, par Le ptit stratège En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Message bien reçu, monsieur le maire. Ça fait froid au dos. J’ai une petite idée pour vous. Il faudra que les populations d’Arbinda, notamment les jeunes, qui ne sont pas avec les terroristes, s’arment aussi en kalachnikovs ou en fusils de chasse et se munissent de sifflets. Dès lors qu’elles voient des individus bizarres dans leurs zones, ils s’alertent en sifflant et se mettent tous immédiatement en position de défense et d’attaque en attendant les FDS.

  • Le 26 avril 2019 à 11:16, par Peuple Insurgé En réponse à : Arbinda : Ce que le maire nous a dit…

    Soutiens, Mr le Maire. "nous ne voulons pas de l’assistance continue". C’est exactement ce que nos dirigeants actuels doivent comprendre. Il faut que les déplacés retrouvent leurs terres : ceux de Yirgou comme ceux d’Arbinda, toues ethnies confondues. Ceux qui veulent s’accaparer des terres des déplacés doivent être rappelés à l’ordre par l’Etat, si Etat il y a encore. Seule une gouvernance vertueuse garantissant la justice, l’équité et la prospérité pour tous, peut nous amener à une paix durable.

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