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1ère édition de la Semaine de l’entrepreneuriat Une plateforme pour se former, s’informer et se motiver à entreprendre

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé

Publié le vendredi 19 avril 2019 à 17h58min

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1ère édition de la Semaine de l’entrepreneuriat  Une plateforme pour se former, s’informer et se motiver à entreprendre

La 1ère édition de la Semaine de l’entrepreneuriat a ouvert ses portes le vendredi 19 avril 2019, à Ouagadougou et ce jusqu’au samedi. L’initiative émane de 23 universités et instituts privés de la ville de Ouagadougou, parmi lesquels l’Institut africain de management, l’université Aube nouvelle, l’Université libre du Burkina, l’Institut privé Shalom et l’université Joseph Ki Zerbo. C’est le directeur chargé de l’entrepreneuriat des jeunes au Conseil national du patronat, Alexis Zongo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.

Dans un contexte d’aggravation du chômage, l’entrepreneuriat fait l’objet d’un nombre important de programmes, d’initiatives et d’événements dont une grande partie s’adresse aux jeunes. Paradoxalement, beaucoup de jeunes porteurs d’idées sont sous-informés. C’est en ce sens que 23 instituts privés et universités de la ville de Ouagadougou se sont réunis pour organiser la Semaine de l’entrepreneuriat. Cette première édition se tient du 19 au 20 avril 2019, au CBC, à Ouagadougou. C’est une marée humaine qui a pris d’assaut le CBC pour participer au forum de 48 heures. L’affluence des étudiants est interpellatrice. Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation, Mosslih Koama, est revenu sur l’objectif poursuivi à travers une telle activité.

« Cette Semaine de l’entrepreneuriat viendra présenter toutes les structures d’appui aux jeunes pour que tout le monde ait l’information en temps réel », a expliqué l’étudiant en licence professionnelle, finance-comptabilité, à l’Institut africain de management (IAM).

Ce rendez-vous du donner et du recevoir s’articule autour de trois grands axes dont un panel-débat et des formations sur « comment monter son business plan ? », « comment rendre son projet bancable ? » et « comment entreprendre à partir de zéro franc ? ». Dans son intervention, M. Koama a exprimé l’espoir qu’il nourrit au soir de l’évènement. « Nous attendons au vu de tout ce que nous aurons appris, qu’il y ait environ 100 à 200 jeunes qui se lancent réellement dans l’entrepreneuriat et qui ouvrent des structures ici au Burkina Faso », a-t-il confié.

La promotion de la création d’entreprise n’est pas une préoccupation majeure pour les étudiants de l’enseignement supérieur (universités et grandes écoles). Le directeur chargé de l’entrepreneuriat des jeunes au Conseil national du patronat (CNP) qui s’exprimait au nom du patron de la cérémonie, Apollinaire Compaoré, a confirmé qu’ « aujourd’hui, ceux qui ont fait des études universitaires ne s’intéressent pas souvent au secteur privé, alors que sur le marché du travail, même pour le recrutement de l’Etat, ce n’est pas souvent évident pour eux ».Dans la même dynamique, Alexis Zongo a fait remarquer que les formations professionnelles ne sont pas adaptées au profil de certaines entreprises privées.

« Il faut avoir le goût de la réussite »

Au vu de ce qui précède, c’est avec beaucoup de joie qu’il a accueilli l’initiative des coordinations des délégués des universités et instituts privés de la commune de Ouagadougou, avant de suggérer la pérennisation de ce genre de formation dans les écoles professionnelles pour, dit-il, « permettre aux apprenants d’être déjà aptes et dès la fin de leur cycle que sur le terrain ils ne s’en prennent pas à l’école de formation, au gouvernement, aux parents et à la vie de façon générale ». Profitant de l’occasion, M. Zongo a prodigué des conseils à ses jeunes frères. « Il faut être entreprenants. Il faut avoir le goût de la réussite, accepter d’aller sur le terrain et d’apprendre, et être loyal ».

La directrice d’Africa Tomorrow, Bintou Diallo, affectueusement appelée « la tantie des jeunes », a été invitée à venir partager sa riche expérience entrepreneuriale avec les étudiants. « Essentiellement, c’est la construction de soi. Dans la construction de soi, il y a la confiance en soi et l’estime de soi. L’amour de soi, parce que quand tu ne t’aimes pas, ce n’est pas l’amour que tu donnes aux autres. Dans notre éducation, on fait tout pour que l’enfant ne s’aime pas, comme si c’est un moyen de nous assurer qu’on va l’influencer jusqu’à la fin de sa vie. Pourtant, ce qu’on ne sait pas, c’est que quand l’enfant se porte, il nous porte avec lui ».

Mme Diallo a, en sus, recommandé à la jeunesse de ne pas entreprendre juste parce qu’ils ont l’idée de création d’entreprise. Il faut, selon elle, aimer l’impact de entreprise plus tard et surtout s’assurer que l’environnement des affaires au Burkina Faso fait vraiment vivre les entreprises locales. Pour sa part, elle dira sans langue de bois que l’environnement des affaires au Burkina Faso est « quasiment anti-entreprise locale », même si les gouvernants font la promotion de « l’entrepreneuriat comme si c’était la panacée au chômage de la jeunesse ».

« Il y a tellement de barrières et de choses que c’est seulement quand tu es dans l’entreprise que tu t’en rends compte », a révélé la directrice d’Africa Tomorrow. Tout en déplorant le manque d’audace et de créativité de certains Burkinabè, elle a demandé aux « futurs entrepreneurs », de ne pas travailler « en solo », car une entreprise qui a deux, trois associés donne plus de poids et de la valeur ajoutée.

Aïssata Laure G. Sidibé
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