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Programme biennal eau 2004-2005 : 10 barrages fin prêts, 6 contrats résiliés

Publié le lundi 8 août 2005 à 08h16min

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"Satisfaction, espoir, déception", tels sont les sentiments des autorités du ministère en charge de l’Agriculture exprimés le 4 août dernier à Ouagadougou lors d’un point de presse sur la situation de 29 barrages en construction dans différentes localités du Burkina Faso. "10 barrages terminés, 13 barrages en cours d’exécution, 6 barrages dont le contrat est en cours de résiliation".

Tel est le point fait le 4 août dernier par le Secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture et le directeur général de l’Hydraulique agricole à propos du projet de construction de 29 barrages au Burkina Faso.

Dans le cadre du Programme biennal eau 2004-2005, le gouvernement du Burkina Faso a, en effet entrepris de construire des barrages dans différentes localités du pays au profit des populations. Sur chaque site, il a été aménagé des périmètres de production en aval et autour du barrage. Et cela pour la pratique de l’irrigation.

Pour le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, M. Ibrahima Kaboré, dans un pays comme le Burkina Faso, l’importance de l’irrigation n’est plus à démontrer. Et il poursuit que c’est depuis la grande sécheresse des années 1970 que les gens ont compris que l’irrigation est incontournable.

point de presse du ministère en charge de l’Agriculture est intervenu après une tournée sur différents chantiers du 1er au 3 août. Cette sortie sur le terrain a permis aux autorités de constater de visu ce qui se fait sur le terrain : "Nous tenons à ce que les chantiers soient non seulement exécutés mais surtout bien exécutés". Cette volonté du gouvernement a été pour l’occasion réaffirmée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture. De ce fait, a martelé le directeur général de l’Hydraulique agricole, M. Ambroise Ouédraogo : "Nous sommes pour les entrepreneurs qui nous font du bon travail et contre les entrepreneurs qui font du mauvais boulot".

Le mauvais travail, souligne M. Ouédraogo, place les autorités du pays dans une mauvaise posture face aux bailleurs de fonds et autres partenaires financiers. Et pour éviter de se retrouver dans une position inconfortable, il a été décidé de procéder à la résiliation de certains contrats : Zanré et Lorgho (dans le Gourma), Mou (dans les Balé), Rollo (dans le Bam), Lalgaye (dans le Koulpélogo), Kéra Douré (dans le Zondoma).

Pour ces six barrages, la procédure de résiliation des travaux est déjà enclenchée. Le point sera fait ultérieurement et de nouveaux appels d’offres seront lancés dans les mois à venir pour désigner les entreprises à qui ces chantiers seront confiés. Par ailleurs, l’élan de construction, d’entretien et de réhabilitation de barrages se poursuivra en 2006. Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture annonce pour 2006, les chantiers de barrages dans la Gnagna, le Bam, le Lorum.

Le plus grand projet est celui de Samandéni (dans les Hauts-Bassins). La réalisation de ce barrage permettra de mobiliser plus d’un milliard de mètres cube d’eau et plus de 20 000 hectares de terre aménagée. Ça sera un "pôle de développement", une zone franche avec de l’électricité moins chère pour permettre le développement d’unités de production, souligne M. Ibrahim Kaboré. Celui-ci a par ailleurs insisté sur le fait que Samandéni sera consacré à l’agrobusiness.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA


3 barrages sur 10

Pendant que certains entrepreneurs ne parviennent même pas à construire un seul barrage, d’autres s’illustrent positivement sur le terrain. Sont de ceux-là l’Entreprise de commerce et de représentation/bâtiments et travaux publics (ECR/BTP). Sur les 10 barrages qui sont fin prêts, ECR/BTP en a construit 3 parmi lesquels l’un des plus grands barrages du Burkina (le barrage de Séborin : 10 366 000 mètres cubes), 210 hectares aménagés en aval du barrage et 30 hectares autour du barrage). Quel est le secret de cette entreprise ?

A cette question, M. Karim Démé, directeur général de ECR/BTP répond : "Je crois que notre performance est surtout liée à notre organisation et à notre dévouement. Je suis entièrement dévoué à mon travail. J’y mets les moyens et je suis personnellement les travaux de près". M. Démé dit aussi avoir bénéficié du soutien et de l’appui de tous les partenaires notamment les partenaires techniques et les institutions financières. "Nos partenaires techniques", dit-il, n’ont pas manqué de nous prodiguer des conseils nécessaires". ECR/BTP fait dans la construction des barrages depuis 4 ans.

En dehors des 3 barrages dans le lot des 10 barrages déjà fin prêts, ECR/BTP est sur deux autres chantiers en voie d’achèvement : "Nos perspectives, c’est d’abord achever le barrage de Zoula dans le Sanguié et le barrage de Lou dans le Ziro. Pour M. Démé, les deux chantiers sont déjà exécutés à 80-85%. Les délais d’exécution ne sont pas encore expirés. Les travaux ont été interrompus à cause de l’hivernage. La fin est prévue pour septembre ou octobre prochain.

D’autres perspectives, c’est de travailler à renforcer les compétences et le savoir-faire de l’entreprise afin de toujours faire du bon boulot au profit des populations et toujours mériter la confiance des uns et des autres".

R.A.Z.


La situation des 29 chantiers de construction de barrage

A la date du 4 août 2005, les différents chantiers de construction de barrages dans le cadre du Programme biennal eau présentent des physionomies différentes :

Chantiers terminés

1 - Séboun (Sanguié)

2 - Bangléongo (Bazèga)

3 - Gaskaye (Oubritenga)

4 - Absouya (Oubritenga)

5 - Samba (Passoré)

6 - Tougan (Sourou)

7 - Niounougou (Namentenga)

8 - Belga (Nementenga)

9 - Bani (Séno)

10 - Nagréongo (Oubritenga).

Chantiers en cours d’exécution

1 - Soum (Boulkiemdé)

2 - Tuiré (Ganzourgou)

3 - Zoula (Sanguié)

4 - Louda (Sanmatenga)

5 - Mogtédo (Ganzourgou)

6 - Namissiguia (Yatenga)

7 - Gourcy (Lorum)

8 - Rabla-Pelkisga (Yatenga)

9 - Salogo (Ganzourgou)

10 - Gazandouré (Koulpelgo)

11 - Samou (Gnagna)

12 - Lou (Ziro)

13 - Kalzi (Kadiogo).

Chantiers en cours de résiliation

1 - Zamé (Gourma)

2 - Lorgho (Gourma)

3 - Mou (Balé)

4 - Rollo (Bam)

5 - Lalgaye (Koulpélogo)

6 - Kéra Douré (Zondoma).

R.A.Z

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2005 à 16:25 En réponse à : > Programme biennal eau 2004-2005 : 10 barrages fin prêts, 6 contrats résiliés

    L’énumération des différentes réalisations finies ou en cours montre à quel point la question de l’eau est un enjeu capital pour nos populations sur l’étendue du territoire.
    Sans vouloir rentrer dans une polémique inutile, pour qui connait la nature des précipitations au Burkina, l’urgence pour la question de la retenue d’eau se situe, en priorité, bel au bien au Sahel. Cela pour deux raisons :
    - d’abord, parce que c’est la région la plus nécessiteuse,
    - ensuite, les quelques pluies annuelles qui se déversent représentent des milliards M3 d’eau (perdues en quelques jours) qui s’écoulent inlassablement vers le fleuve Niger,
    - enfin, c’est la région agropastorale du pays par execllence, qui pourrait dévelloper cette activité pour répondre à la fois aux besoins du pays en matière de viande mais aussi en faire une véritable activité commerciale vers l’extérieur.
    Pourtant, parmi tous les projets cités dans l’article, seul deux barrages (au Seno et au Soum) y figurent. On oublie même l’Oudalan. La famine qui sévit au Nord du Burkina, même si elle n’est pas de l’ampleur de celle du Niger doit attirer l’attention à plus de vigilance.
    Il n’ y a pas encore plus de 30 (ans), précisément dans les années 1974, toute cette partie de la Haute Volta était à l’agonie. Les drames que nous vivons de manière cyclique (famine, épidémies (méningite, etc.) sont des données à incorporer dans nos programmes de déveleppement. Il ne sert à rien de soigner, colmater les brèches dans l’urgence grâce à l’AIDE INTERNATIONALE.
    Savoir gérer la destinée d’un pays, c’est savoir anticiper, même si l’on peut se tromper par moment dans la prévision. Si l’on prend à témoins un temps soit peu l’exemple des pays de l’Occident, on constate en effet que la plupart de leurs activités (agricole, boursière, culturelle, sportive, commerciale et même militaire) réside dans la capacité à prendre de l’avance dans une réflexion mûrie autour de la prévision des phénomènes. Le bel exemple dans ce domaine demeure le cas de la métérologie qui peut décider du cours d’un match à Roland Garros (en Farnce) ou de l’attérissage ou non d’une navette spaciale (Dicovery will wait one day more). Dans le domaine de la santé, la vaccination contre la grippe est un fait annuel et même le drame de la canicule d’il y a 2 ans (en France) a permis de redoubler de vigilance au sujet des personnes âgées qui sont les plus vunérables. C’est vrai que la prévison n’est pas une science exacte, mais elle permet une réelle prise de conscience du risque encouru. Or chez nous en Afrique, une telle prédisposition ne semble pas vraiment pas mobiliser nos dirigents. Dommage.
    Pour finir, je ne saurais trop présenter ma grattitude à l’auteur de cet article (qui me permets de réagir : c’est l’esprit du forum), mais je ne prive pas aussi de dire que sans faire de l’investigation, une analyse critique aurait permis de mieux cerner la situation.

    Djibson’s

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