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Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

Publié le mardi 9 avril 2019 à 15h25min

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Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

Le procès du coup d’État de septembre 2015 amorce, ce mardi 9 avril 2019, un virage capital pour la manifestation la vérité avec le passage des victimes. Sur les 306 victimes recensées, le tribunal a décidé, au terme d’une conférence qu’il a eue avec les différentes parties au procès, de ne retenir que 60 parties civiles et victimes.

Ata Abdou, technicien supérieur en génie civil, a ouvert le bal. Il a été projeté au sol après avoir reçu une balle, le 18 septembre 2015, alors qu’il attendait dans la cour de son service avec des collègues. Plongé dans le coma, il sera transporté au CHU Yalgado Ouédraogo, après un passage au CSPS de Bogodogo. Il a d’ailleurs présenté au tribunal la balle extraite de son corps.

Après lui, Yoda Gildas, technicien en menuiserie a été appelé à la barre. L’homme a eu beaucoup de chance. Après avoir été blessé par balle, ses bourreaux lui ont demandé s’il pouvait fuir. "J’ai répondu que non. Ils m’ont bastonné. Je suis tombé dans un fossé. Un des militaires a dit que je suis du balai citoyen. J’ai répondu non. Ils m’ont dit où est l’argent du peuple. Il a enlevé son arme et voulait m’abattre mais son collègue a dit de me laisser. Ils sont partis et m’ont dit que s’ils revenaient me trouver, j’allais voir. J’ai fui laisser ma moto".

Ouédraogo Paul, maçon de profession, lui, s’est rendu le 17 septembre à la place de la Nation pour une manifestation anti-putschiste, empêchée par le RSP.

Plus tard, il verra un homme qui baignait dans son sang non loin du Palais du Mogho Naaba. Il sera atteint par une balle au pied tirée par des militaires cagoulés du RSP.

La victime, avant de rejoindre sa place, est revenue sur l’appel à la réconciliation lancé par l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, lors de son témoignage. "Ce n’était pas le lieu ici de parler de réconciliation. S’ils (Collège des sages dont fait partie Jean Baptiste Ouédraogo) avaient fait leur travail, s’ils avaient été francs avec le président du Faso (Blaise Compaoré), on aurait pu éviter l’insurrection populaire, donc le putsch. Il n’y a pas de guerre pour parler de réconciliation au Burkina Faso", a-t-il lancé.

Kaboré Lazare, chauffeur de profession, a reçu une balle sur la cuisse au niveau du lycée Philippe Zinda Kaboré. Derrière lui, un jeune a été abattu par des éléments du RSP. C’était le 17 septembre 2015. Sa moto a été également incendiée.

Quant à l’étudiant en réseaux informatiques et télécommunications, Zonou Hamadé, il s’est présenté à la barre en boitillant. Il a reçu deux balles qui ont touché son nerf sciatique et provoqué une fracture du fémur. C’était dans les environs du stade municipal de Ouagadougou. "Si je m’asseois pendant longtemps, mon pieds s’enfle et j’ai des brûlures", a-t-il expliqué au tribunal.

"Je demande aux accusés de nous éclairer. Même s’ils ne veulent pas le faire maintenant, alors qu’ils ne meurent pas avec la vérité. S’il le faut, qu’ils écrivent des mémoires", a lancé Ouédraogo Boureima, employé de commerce à Ouagadougou. Le 17 septembre 2015, il a reçu une balle à l’épaule, au passage d’une patrouille du RSP, au niveau de la maternité Pogbi, à quelques jets de pierre de la cité An III.

NB : Vous avez la possibilité de suivre en direct les témoignages par SMS sur votre téléphone en envoyant Info au 3433 sur TELECEL, Info au 344 sur Orange ou en composant le *200*4*3*2# sur TELMOB

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Vos commentaires

  • Le 9 avril 2019 à 15:05, par HUG En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

    Qu’est ce gens ont fait pour être traités par des RSP qui utilisent les armes que le contribuable à payé. Cela dépasse l’entendement humain. Ce qui est énervant c’est que aucun élément du RSP n’a jamais eu le courage de dire à la barre.Les gars du RSP pourquoi vous à commencer par votre mentor julbert vous refusez de vous assumer ?Un Homme courageux assume les conséquences de ces actes. Il ne ment pas pour sauver sa peau.

  • Le 9 avril 2019 à 16:00, par Ka En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

    A toutes celles ou ceux qui ont subi physiquement les atrocités de ces éléments du RSP : Je compati pour celles ou ceux qui ont passés par là au moment du coup d’état a la maternelle : Qu’ils aient le courage de supporter et essayer d’oublier. Ce qui est sûr, après le verdict de ce jugement, le peuple et notre histoire retiendront de ces éléments criminels que ce sont des vulgaires sicaires, leur véritable identité.

  • Le 9 avril 2019 à 16:02, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

    Les balles qui ont touchées ces victimes ont été achetées par ces mêmes victimes. C’est simple, un braquer investit le domicile de sa victime prend son arme et la braque. Le braqueur est envoyé par quelqu’un que nous connaissons tous. Que faut-il faire avec ce braqueur chevronné en chef qui a envoyé le petit braqueur ? La victime, faut-il l’envoyer à circuler ou bon lui semble, ou bien il lui faut la justice car voyez-vous, comme le braqueur chevronné en chef, la victime est un être également d’autant plus que les armes ont été procurées par ses maigres ressources. La réconciliation nationale n’est pas symptomatique de l’impunité. Au nom de notre pays et ses citoyens, punissons sévèrement et sans pitié aucune ceux qui ont infligé autant de peine, qui ont endeuillé, qui ont ensanglanté, qui ont décimé des familles entières, rien que pour le pouvoir.

  • Le 9 avril 2019 à 17:26, par Bigbalè En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

    Nous osons espérer que les avocats de la défense et les accusés ne diront pas que c’est encore des montages pour juste les condamner ! Si on veut véritablement la réconciliation dans ce pays il faut, devant autant de souffrances infligées à des victimes survivantes ou devant les parents des victimes décédées, commencer à reconnaître les abus de pouvoir des différents clans qui ont gouvernés ce pays surtout ces 3 dernières décennies. Au cours du week-end les média ont passé et repassé les commémorations des événements tragiques du Rwanda et le Président Kagamé a dit dans son discours : "A ceux qui veulent nous créer des problèmes, je leur dis ceci : nous allons leur créer de gros problèmes" !! Si les gens en armes et les politiciens du Burkina veulent nous créer des problèmes, qu’ils sachent que le peuple va désormais leur créer de gros problèmes. On a intérêt à aller simplement vers la réconciliation au Burkina en passant par la justice la plus équitable et que chacun apprenne pour de bon que personne n’est au dessus des lois et des règles de vie commune. Nous souhaitons que les cœurs des parents s’apaisent et que les blessés retrouvent au lus vite la santé ! Bon courage au Juge Seidou OUEDRAOGO et à son équipe ;

    • Le 10 avril 2019 à 15:33, par ngwa nicaise En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

      pourquoi parler de réconciliation ?on ne doit plus parler de réconciliation.on se réconcilie avec qui ?diendéré et sa bande ont tué et assassiné depuis des lustres.on doit les juger un point un trait.c’est très malin de vouloir libérer des assassins au nom d’une prétendue réconciliation.pourquoi diendéré ne s’est pas réconcilié avec sankara ,lingani ,norbert zongo,le capitaine zongo ? pourquoi Blaise compaoré et Gilbert diendere les ont tous assassinés.Avec ces assassins là en liberté ,le Faso pourra encore connaître d’autres jours sombres.Vous imaginez Diendéré et Blaise compaoré libres dans les rues de ouaga !mais ce sera un nouveau bain de sang (qui ressemblera à un carnage) qu’ils vont causer.et cette fois ci ces deux meurtriers ne feront plus de cadeaux au peuple.

  • Le 9 avril 2019 à 23:00, par BONJOUR En réponse à : Procès du putsch : Gildas, l’homme qui a eu in extremis la vie sauve

    Un témoin a dit exactement ce que je pense. Si des gens comme les JB OUEDRAOGO, qui ont été dans le collège des prétendus sages avaient dit la vérité à B COMPAORE, on n’en serait pas là.
    Et ces loulous du RSP, que des esprits détraqués continuent à traiter d’armée d’élites.
    Un ramassis de voyous, sans éducation....qui était attachée à des prébendes de république bananière, version clan COMPAORE.

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