Comoé : Lancement du Projet d’appui au développement local
Tengrela à 7 km de Banfora a abrité le
jeudi 18 décembre dernier, la cérémonie officielle de lancement du Projet d’appui au développement local
Comoé-Léraba-Kénédougou (PADL/CLK). La cérémonie a été présidée par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de
l’Hydraulique et des Ressources halieutiques Salif Diallo avec à ses côtés le représentant de la BAD, des membres du
gouvernement et plusieurs autres personnalités.
D’un montant de 16,8 milliards de FCFA, avec la participation du Groupe de
la Banque africaine de Développement (BAD), le PADL/CLK va s’exécuter sur une durée de 6 ans. La zone du projet qui s’étend
sur une superficie de 26 648 km2 compte 30 départements et 409 villages. La population bénéficiaire est estimée à 486 000
habitants. L’Objectif spécifique de ce projet est le renforcement de la sécurité alimentaire des populations par
l’accroissement de la production de l’ordre de 40 %. Au cours de la cérémonie de lancement, quatre intervenants se sont
succédé à la tribune avant que le ministre Salif Diallo ne prenne la parole.
Le préfet du département de Banfora
Mahamoudou Sawadogo, le représentant des producteurs Mamadou Sirima et le haut-commissaire de la province de la Comoé Jean
Bassono ont tour à tour relevé les difficultés et les potentialités de la zone d’intervention du projet, ainsi que les
avantages que le monde rural tirera de l’exécution de ce projet.
Dans la région, la petite irrigation est compromise par
l’ensablement des points d’eau. Selon les intervenants, il serait souhaitable qu’une action soit menée pour ne pas briser
l’effort des populations dans l’application de la petite irrigation. Aussi, malgré les conditions pédoclimatiques favorables,
des contraintes existent au nombre desquelles ont peut citer les coûts élevés d’intrants, le problème d’écoulement des
productions et l’insuffisance des points d’eau. Les différents intervenants ont émis le vœu de voir le PADL/CLK être un
partenaire privilégié pour le développement qualitatif et quantitatif de notre agriculture.
A son tour, le représentant
de la BAD a présenté son institution à travers le financement des actions de développement et de lutte contre la pauvreté
initiées notamment par le gouvernement du Burkina Faso. Il a réaffirmé la constante disponibilité de la BAD à accompagner le
Burkina Faso dans ses actions de lutte contre la pauvreté.
Avant de déclarer le projet lancé, le ministre de
l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a transmis aux producteurs, les salutations et les
félicitations du Chef de l’Etat, du Premier Ministre et l’ensemble du gouvernement pour les résultats atteints au sortir de
cette campagne. En effet, les 3 provinces ont produit 355 202 T de céréales soit 10% de la production nationale pour un taux de
couverture des besoins céréaliers de 240%. Pour le ministre, l’un des axes prioritaires de la nouvelle politique agricole est
la spécialisation régionale, et la cérémonie de Tengrela a pour but d’intensifier la production agricole, fruitière dans cette
région à fort potentiel caractérisée par la jeunesse de la population, une bonne pluviométrie, et la présence de bas-fonds
exploitables estimés à 155 900 ha, ce qui autorise une pratique de l’agriculture irriguée en saison sèche.
Un projet
ambitieux
Il s’agit d’un projet majeur qui contribuera certainement à éliminer la faim et à réduire la pauvreté de nos
populations en dépit de la vulnérabilité climatique de notre pays. Il s’exécutera à travers deux composantes à savoir d’une
part, l’amélioration des systèmes agricoles et d’autre part, le renforcement des capacités et la professionnalisation des
organisations paysannes. Au nombre des activités prévues, on peut citer :
le programme communautaire de gestion
intégrée de la fertilité des sols qui vise l’exploitation de 108 650 ha dont 63 500 ha de maïs, 10 200 ha en sorgho, 3 400 en
mil, 1 200 en niébé, 420 en woandzou, 410 ha de tubercules, 5 730 ha d’arachide et 24 290 ha d’arboriculture fruitière
l’organisation de l’occupation de l’espace rural par les communautés
les subventions non remboursables de
4 milliards qui seront mises à la disposition des villages en vue du financement de leurs plans de développement
locaux.
le renforcement des capacités et la professionnalisation de 85 000 producteurs répartis dans 409 communautés,
soit 200 CVGT et 280 OPA.
La stratégie de mise en œuvre retenue se fonde sur le développement local à la base et fait
appel à l’approche participative. A terme, la production moyenne annuelle de céréales sera de 811 600T représentant le tiers de
la production nationale à laquelle s’ajouteront les productions d’arachide, de niébé, d’igname, de manioc. L’arboriculture
fruitière sera intensifiée grâce à la mise à disposition des producteurs des plants sélectionnés pour des mangueraies
constituées de 80% de variétés de mangues kent et keit bien appréciées et prisées sur le marché international. Les activités du
projet concerneront environ 55 000 femmes pour leur permettre ainsi de prendre une part active dans l’organisation du monde
rural. Appel est lancé aux opérateurs économiques pour la création d’unités de transformation et l’utilisation du terminal
fruitier de Bobo-Dioulasso mis en place pour l’exploitation des fruits et légumes.
Le ministre Salif Diallo n’a pas
manqué de renouveler les remerciements du gouvernement et des populations à l’endroit des responsables de la BAD pour leur
constante disponibilité à soutenir la politique de développement agricole du Burkina.
Mamadou YERE
AIB Comoé