LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Projet filets sociaux : Bientôt un nouveau compact et des activités génératrices de revenus

Publié le mercredi 3 avril 2019 à 18h09min

PARTAGER :                          
Projet filets sociaux : Bientôt un nouveau compact et des activités génératrices de revenus

Un atelier de dissémination des résultats du Projet filets sociaux a eu lieu ce 3 avril 2019, à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan des actions menées dans le cadre dudit projet et de proposer des moyens de gestion plus efficiente des ressources allouées. A l’issue des présentations, des recommandations ont été formulées pour mieux contribuer à la réduction de la pauvreté.

C’est dans un contexte de fragilisation des acquis et de recrudescence de l’insécurité que s’est tenue la rencontre de revue du Projet filets sociaux. Après des années de mise en œuvre, des progrès ont été réalisés, a noté Laurence Ilboudo/ Marshall, ministre en charge de l’Action sociale.

« L’avenir des filets sociaux au Burkina Faso : quelles voies suivre ? ». C’est le titre du rapport qui a été passé en revue à cette rencontre. Il s’est agi de faire le point des programmes de protection sociale en faveur des démunis, de proposer des moyens d’optimiser l’efficience des dépenses y afférant et de contribuer à la réduction de la pauvreté de façon pérenne, a expliqué Cheick Kanté, représentant résidant de la Banque mondiale au Burkina Faso.

Laurence Ilboudo Marshall, ministre en charge de l’action sociale

Quelques conclusions du rapport

Il ressort de ce rapport qu’entre 2005 et 2015, les dépenses consacrées aux filets sociaux sont passées de 0,3% à 2,3% du Produit intérieur brut (PIB). La couverture des filets sociaux n’est pas en cohérence avec l’évolution de la vulnérabilité au cours de la vie. Ce sont 2% des enfants qui bénéficient de programmes essentiels au développement de la petite enfance, alors que les enfants constituent la couche la plus vulnérable. Du côté du ministère de l’Action sociale, Laurence Ilboudo/Marshall a ainsi regretté une exécution en vase clos de la plupart des programmes.

Dans son exécution, le projet a connu des défis nécessitant une refonte des filets sociaux. En effet, seulement 2,6 % de la population burkinabè reçoit l’appui social, sur une population de 40,1% vivant sous le seuil de la pauvreté. Ce qui révèle un non-alignement des actions sur la prévalence géographique de la pauvreté. Face à une explosion démographique estimée à 5,4 enfants par femme (jugée élevée), ce rapport note un obstacle à la réduction de la pauvreté.

Une vue des participants

Au regard des acquis engrangés, un troisième compact sera financé par la Banque mondiale. Avec ce nouveau compact, qui recevra un financement plus important, le projet prévoit des réorientations. Cela, en vue d’une généralisation de la protection sociale. Au-delà des transferts monétaires jusque-là envoyés aux bénéficiaires de six régions du Burkina Faso, la troisième phase du projet prévoit une extension des actions à toute l’étendue du territoire national.

Des activités génératrices de revenus et des projets à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) y seront inclus, a expliqué Cheick Kanté. Pour une prévisibilité à long terme de ce système de protection sociale, cinq recommandations majeures ont été formulées.

Les participants

Ainsi, les acteurs ont appelé à un renforcement de la gouvernance du système des filets sociaux, en s’appuyant sur une amélioration du ciblage des personnes pauvres et vulnérables. Aussi, ils ont suggéré d’améliorer la coordination des programmes sociaux en établissant un registre national des bénéficiaires. Si utiliser les dépenses de protection sociale pour renforcer le capital humain dans certains cas s’avère nécessaire, une amélioration de la capacité des programmes des filets sociaux à réagir aux chocs a également été requise.

Notons que le Projet filets sociaux a été lancé depuis 2014 par le gouvernement burkinabè pour apporter un accompagnement social aux ménages les plus vulnérables des zones sévèrement touchées par la malnutrition et l’insécurité alimentaire. Ce projet est fragmenté en plus de 100 programmes.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique