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Journée mondiale de l’autisme : L’ABAPE plaide pour l’accès à l’éducation des enfants autistes

Publié le mardi 2 avril 2019 à 18h00min

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Journée mondiale de l’autisme : L’ABAPE  plaide pour l’accès à l’éducation des enfants autistes

Le 2 avril de chaque année est commémorée la Journée mondiale de l’autisme. Cette année, pour marquer l’événement, l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE) a réuni les journalistes au sein de son centre sis au quartier Wemtenga à Ouagadougou autour du thème « Je suis autiste, je suis éducable. »

L’autisme est un trouble neuro-développemental qui affecte l’enfant dans trois domaines que sont le trouble relationnel, le trouble de la communication et le trouble du comportement. Cette « triade autistique » a pour conséquence le repli social de l’enfant. Il est souvent associé à l’épilepsie, au trouble alimentaire ou encore au trouble du sommeil. De plus, de nombreux enfants autistes n’acquièrent pas la propreté sphinctérienne (Ils font leurs besoins sans se retenir). Les causes de cette maladie ne sont pas encore connues. Il n’existe que des hypothèses, à en croire Boukary Pamtaba, responsable de l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE). Les hypothèses rattachent l’autisme aux causes génétiques, à l’automédication lors de la grossesse ou encore aux causes environnementales.

Selon M. Pamtaba, 75% des enfants autistes ont des déficiences intellectuelles. De ce fait, ils ont du mal à s’intégrer à l’école classique, les enseignants n’étant pas suffisamment outillés pour prendre en charge des enfants avec ce type de trouble. Ces derniers sont donc laissés à eux-mêmes, pourtant « ce sont aussi des Burkinabè et ils ont droit à l’éducation », déplore M. Pamtaba.

Boukary Pamtaba, responsable BAPE

C’est donc pour promouvoir l’éducation inclusive à travers une prise en charge éducative adaptée aux troubles du spectre autistique et déficients intellectuels d’âge précoce qu’a été créée en 2011 l’ABAPE. Avec au départ cinq enfants, l’ABAPE reçoit actuellement 90 enfants en alternance et fonctionne avec une équipe composée de trois psychologues et 12 monitrices. Les enfants dont l’âge est compris entre 2 et 5 ans sont inscrits dans une école maternelle et viennent au centre le soir. Les enfants dont l’âge est compris entre 7 et 14 ans viennent les matins.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats atteints par le centre sont satisfaisants. En effet, neuf enfants ont intégrés dans une école classique. Un enfant au CP1, deux enfants au CP2 et 6 enfants au CE1. Mais plus surprenant encore, ces enfants ont des résultats brillants. Parmi eux, l’un a été premier de sa classe au 1er trimestre et 2e au second trimestre. Il a même obtenu le prix d’excellence dans une compétition qui a opposé trois écoles. Un deuxième enfant autiste a été successivement 3e de sa classe. Preuve donc que l’autisme n’est pas une fatalité et qu’avec un bon suivi, l’enfant autiste peut aller loin.

Un appel aux autorités à se pencher sur l’éducation des enfants autistes

Si aujourd’hui l’ABAPE fonctionne, c’est grâce en grande partie aux partenariats noués avec des organisations telles Light for the World, CBM, l’UNICEF, le ministère en charge de l’Education nationale. Les frais payés par les parents sont fonction des moyens des parents et sont compris entre 40 000 et 55 000 F CFA par mois. Certains enfants sont même reçus gratuitement au centre.

De ce fait, l’ABAPE ne dispose pas d’assez de moyens financiers pour son fonctionnement. Malgré les soutiens des partenaires, l’ABAPE fait face donc à des difficultés, notamment l’inadéquation du cadre. Le nombre d’enfants reçus va croissant, alors que l’espace est restreint, ce qui ne facilite pas la tâche.

A l’occasion de cette journée mondiale de l’autisme, Boukary Pamtaba a donc lancé un appel aux parents, aux acteurs de l’éducation et surtout aux autorités, afin qu’elles s’impliquent dans l’éducation des enfants autistes. Un appel soutenu également par les parents d’enfants qui ont pris part à la commémoration de la journée.

« A l’égard des parents, je dirais d’être plus proches d’eux, ils ont besoin d’amour, de votre affection. Il faut se dire que ces enfants auront la chance de suivre un cursus scolaire, s’ils sont bien entourés. Aux responsables étatiques, nous souhaitons qu’ils soutiennent le centre pour acquérir un meilleur cadre et aussi les frais, parce que c’est coûteux. Cela permettra à d’autres parents d’y envoyer leurs enfants », plaide Augustin Traoré, parent d’enfant autiste.

Contacts ABAPE : 78 28 31 44/ 76 56 11 23
Email : abape_2011@yahoo.fr

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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