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Décès de Saint Pierre Yaméogo : « C’était un artiste atypique », témoigne Ardiouma Soma, délégué général du Fespaco

Publié le mardi 2 avril 2019 à 22h41min

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Décès de Saint Pierre Yaméogo : « C’était un artiste atypique », témoigne   Ardiouma Soma, délégué général du Fespaco

Le réalisateur burkinabè Saint Pierre Yaméogo est décédé le lundi 1er avril 2019. C’est une disparition qui attriste non seulement sa famille biologique mais aussi les acteurs culturels. Le ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, sur sa page facebook, a réagi sur le décès de l’homme. Nous avons également recueilli les mots du délégué général du Fespaco, Ardiouma Soma, sur le décès du réalisateur de Bayiri. Le ministre Sango sur la page facebook de son ministère a réagi en ces termes : « C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris ce soir le décès de St Pierre Yaméogo. Ce grand réalisateur disparaît juste un mois après la clôture du cinquantenaire du Fespaco. On gardera de lui qu’il a énormément contribué au rayonnement de la culture et du cinéma burkinabè et africain tant au plan national qu’international. Je présente mes sincères condoléances à sa famille et à tous les acteurs du monde de la culture et du cinéma ». Ardiouma Soma, délégué général du FESPACO et ancien collaborateur du défunt, évoque ses souvenirs avec l’illustre disparu dans cette interview qu’il nous a accordée.

Lefaso.net : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris le décès de Saint Pierre Yaméogo ?

Ardiouma Soma : Triste nouvelle, triste nouvelle, même s’il est vrai qu’on dit qu’un artiste ne meurt jamais. Un artiste ne meurt jamais puisque les œuvres de l’artiste ont brillé. Ces œuvres le portent dans l’éternité. Chaque fois qu’on va voir un film de Pierre Yaméogo, on sera en communion, en communication avec lui. C’est dans ce sens qu’on dit qu’un artiste ne meurt jamais. Autant, nous disons, Idrissa Ouédraogo n’est pas mort, autant nous disons Saint Pierre Yaméogo n’est pas mort.

Mais en même temps, nous ressentons la douleur, cette douleur parce que nous n’avons plus sa présence physique avec nous, pour l’entendre désormais. Pour bénéficier désormais de ses conseils, on a plus d’efforts à fournir. Il faut aller lire ce qu’il a dit par le passé et qui a été transcrit. , il faut aller voir ses œuvres et interpréter tout ce qu’il dit à travers tout ce qu’il a vécu, à travers toutes les interviews qu’il a données ça et là.

Lefaso.net : Quels souvenirs gardez-vous de sa production et de votre collaboration ?

Ardiouma Soma : J’ai eu la chance de voir, de sélectionner et de présenter pratiquement tous les films de Pierre Yaméogo, de par ma position de directeur artistique du FESPACO depuis de longues années. J’ai eu cette chance de découvrir chaque fois en primeur les œuvres de Pierre Yaméogo même pendant le montage et par la suite certains ont été sélectionnés en compétition, présentés au FESPACO. J’ai pu aussi découvrir à ses côtés la présentation de plusieurs autres œuvres présentés aux festivals internationaux.

Il avait sa façon particulière à lui de faire des films engagés comme le faisaient ses ainés comme Sembène Ousmane. Des films engagés avec un traitement particulier différent de la manière dont ses ainés travaillaient. Je pense que c’était un artiste atypique. On l’aimait, on ne l’aimait pas mais il avait ses propos à lui, des propos crus. Quelquefois, ils (ses propos) vous tombaient dessus comme un poignard.

Après réflexion, vous vous rendez compte qu’il avait des réflexions qui vous permettaient aussi de mieux orienter vos activités, de mieux orienter votre travail. Pierre Yaméogo, c’était ce personnage qui vous disait tout de suite, sur le champ crument, ce qu’il pensait avec les mots qui sont ses mots à lui et qui vous poignardaient et vous faisaient mal immédiatement. Et pierre Yaméogo préférait ce comportement et puis après, vous riez ensemble et vous mangez ensemble, et la vie continue.

Rassemblés par Mariam et Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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