Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Sous l’égide du cardinal Philippe Ouédraogo, les couples islamo-chrétiens et inter-ethniques de Ouagadougou ont effectué leur premier pèlerinage marial à Yagma, le 31 mars 2019, autour du thème « Problématique des couples inter-ethniques et islamo-chrétiens : défis et enjeux pour un meilleur vivre-ensemble ». En marge de ce pèlerinage, l’aumônier national des couples islamo-chrétiens et inter-ethniques, le père Joseph Clochard, s’est confié au journal Lefaso.net.
Lefaso.net : Comment comprenez-vous la rencontre des couples inter-ethniques et islamo-chrétiens ?
Naturellement, au Burkina Faso, des couples islamo-chrétiens et inter-ethniques, on en trouve depuis toujours. Ce qui a été toujours des rencontres d’amour et de paix. Mais aussi, dans l’Eglise, le 27 octobre 1986, Jean-Paul II recevait, à Assise, en Italie, la première rencontre interreligieuse pour la paix. C’est ainsi que le cardinal Philippe Ouédraogo a voulu donner l’occasion aux gens qui vivent dans la différence de pouvoir exprimer qu’il est possible de vivre en harmonie, malgré tout.
A quand remonte l’idée d’une telle initiative ?
L’amour se fiche de la religion et de l’ethnie. La réalité est là, dans nos quotidiens et dans nos paroisses. Quand j’étais curé sur la paroisse de Saint-Jean 23, nous avons initié une rencontre avec ces couples, pour comprendre leurs quotidiens, préparer leurs mariages et renforcer leur harmonie dans leurs différences religieuses et culturelles. Nous avons créé une association avec les autres leaders religieux pour accompagner ces couples dans leur choix.
Quelles sont les thématiques abordées ?
Nous développons la problématique de l’interculturalité, avec l’assistance de psychologues, afin de permettre à ces couples de vivre leurs différences dans l’harmonie. Une occasion rare pour ces couples de donner leurs témoignages, d’échanger leurs expériences, de se connaître et de savoir qu’il est possible, malgré les différences culturelles ou religieuses, de vivre harmonieusement.
Quels sont les défis à relever ?
Il faut noter que les mariages inter-ethniques et islamo-chrétiens s’augmentent, malgré ce qu’on croit. C’est un défi pour l’Eglise et les chrétiens de prendre en considération ce phénomène. Il faut les aider et les soutenir. C’est une chance pour l’Eglise, mais aussi pour le pays. C’est toujours montrer que l’amour est possible, malgré nos différences. C’est un défi et voilà ce qui justifie notre présence ici. Nous voulons relever ce défi.
Que répondez-vous à ceux qui s’opposent à ces unions ?
Dans l’Eglise catholique, c’est possible. C’est la miséricorde. Qui sommes-nous pour nous opposer à l’amour ? Il faut toujours faire confiance à l’homme en amour et respecter sa liberté de religion. Il faut juste préparer les gens. Seule la préparation permet à l’amour de tenir ferme. Même les couples de même religion rencontrent des difficultés. C’est possible de vivre et donner la vie, malgré notre différence.
Quelles en sont les conditions ?
Nous célébrons les unions avec les musulmans et les autres confessions religieuses. Bien sûr avec les conditions de l’indissolubilité du mariage, le principe monogamique, l’engendrement, l’engagement dans un respect de protocole de vivre librement sa religion. Naturellement, nous faisons face à un certain nombre de défis culturels. Par exemple, la femme doit suivre son mari dans le mariage. Ce qui est important pour les femmes, c’est l’autonomie financière pour éviter de glisser vers la religion de son mari, à cause de la pression économique.
C’est ce qui justifie souvent des formations et des préparations avec les autres leaders religieux, afin que les futurs époux comprennent à quoi ils s’engagent. Ces formations se font avant, pendant et après le mariage, pour aider les époux à s’aimer dans leurs différences et d’éduquer leurs enfants. Nous insistons sur la connaissance de la religion des uns et des autres.
Quel est l’impact de ces unions sur le vivre-ensemble ?
Les différences enrichissent toujours. Ces unions sont une réponse pacifique aux violences inter-religieuses. Nous voulons montrer à ceux qui ont fait ce choix que c’est possible de vivre en paix, en joie et en harmonie.
Propos recueillis par Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 2 avril 2019 à 15:50, par Alexio En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
L amour s en fiche de la religion au Burkina Faso et d ailleurs en Afrique. L ennemie qui est dans l ombre est le Wahhibisme.
La branche archaique et regide de l Islam qui diviser des familles sous nos cieux.
Cette branche de l islam est axee sur le communautarisme. Alors qu en Afrique la composition de la famille est incompatible avec la vie des Arabes de l Arabie Saudite pays conservateur qui a du mal a se moderniser sur notre temps.
C est avec l arrivee du pouvoir d actuel roi que les droits fondementaux humain et de la femme sont en ligne de reforme.
Bien entendu avec la branche conservative qui a peur de perdre son statut sosial. Comme garant de cette politique rigide et moyen-ageuse.
Notre malheur est d autres sont venus desorienter avec leurs religions, en nous imposant de jeter la notre. Du colonialisme spirituelle.
2. Le 2 avril 2019 à 16:53, par raogo En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Si le couple est sincère c’est possible dans le cas contraire ça finira en queue de poisson
3. Le 2 avril 2019 à 21:09, par SANKARA En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Et n’épousez pas les femmes associatrices tant qu’elles n’auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu’une associatrice même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d’épouses aux associateurs tant qu’ils n’auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu’un associateur même s’il vous enchante. Car ceux-là [les associateurs] invitent au Feu ; tandis qu’Allah invite, de par Sa Grâce, au Paradis et au pardon Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu’ils se souviennent ! Sourate 2 verset 221
Ce verset existait bien des siècle avant l’Arabie saoudite
Le 3 avril 2019 à 07:58, par RAOGO En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Sankara, c est la prevue que ce le livre est archaique et retrogre.Que le Seigneur nous en garde !
4. Le 2 avril 2019 à 23:05, par Figaro En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Un mariage islam - chrétien ? Humm ! Le sociétal au secours du dogmatique.... bon courage !
5. Le 3 avril 2019 à 08:14, par SANOU Ali En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
Alexio !!! Si tu es sincère avec toi même tu ne dirais pas de tels propos si vraiment tu as l’amour dans le cœur. Wahhibisme, c’est quoi ? Ne te promène pas sur un terrain que tu ne maîtrises pas. Entre la loi de DIEU et celle des humains laquelle préfères tu ? L’Islam a toujours prôné la cohabitation si tu ne le sais. Vous !! Vous restreignez DIEU à la simple expression humaine que vous n’êtes pas capables de lire dans votre propre livre la loi de DIEU. Oui, puisque vous ne voyez que matériels et biens mondains. Justement à cause de ça vous avez modifié les écritures.
6. Le 3 avril 2019 à 08:41, par Mimiyo En réponse à : Couples islamo-chrétiens : « Une réponse pacifique aux violences inter-religieuses », selon Père Joseph Clochard
A mon humble avis, les mariages interethniques, interreligieux , s’ils sont encouragés et acceptés nous permettront d’avoir cet État nation que nous souhaitons tant.