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Café-maquis des sciences : La catégorisation socioprofessionnelle des femmes en débat

Publié le mardi 2 avril 2019 à 11h00min

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Café-maquis des sciences : La catégorisation socioprofessionnelle des femmes en débat

Le réseau des journalistes et communicateurs scientifiques a animé un débat sur la catégorisation socioprofessionnelle des femmes, ce 27 mars 2019 à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), à Ouagadougou. Autour du thème « Genre et catégorie socioprofessionnelle : dépasser les représentations liées au genre dans le monde du travail », chercheurs et étudiants ont discuté des difficultés liées au genre dans le monde du travail et proposé des façons de les surmonter.

Une sociologue chercheure à l’Institut national des sciences des sociétés (INSS), un maïeuticien, une garagiste et une spécialiste du genre au Secrétariat permanent du Conseil national pour la promotion du genre (SP/CONAPGenre) étaient réunis pour ce café-maquis des sciences portant sur la question du genre dans les catégories socioprofessionnelles. Face à eux, des étudiants dans le domaine des sciences sociales et techniques et des chercheurs.

D’entrée, ils ont tous reconnu qu’il s’agit d’un sujet d’actualité qui revêt une importance, au regard des mutations sociales qui s’opèrent. Au-delà des appréciations féministes, les chercheures apportent des éclairages.
« La différence entre les hommes et les femmes est une construction sociale, des rapports de pouvoirs. Il n’y a donc pas une activité que la femme ne peut pas exercer », a fait remarquer Dr Lydia Rouamba, chercheure à l’Institut national des sciences des sociétés (INSS) du Centre national de recherche en sciences et technologie (CNRST).

Les participants

De son avis, les représentations socioprofessionnelles répertorient les activités masculines empruntes de raison, de force, de chaleur, d’endurance ; et celles féminines habillées d’émotion, d’affection et de faiblesse. En conséquence, il y a une catégorisation qui classifie des métiers dits activités masculines. « Aux hommes, la technique et aux femmes le relationnel », renchérit Assétou Sawadogo, spécialiste du genre au SP/CONAPGenre.

Ces représentations sont purement sociales et « ont tendance à fonctionner comme des clichés qui interviennent dans le choix socio-professionnel », constate Dr Lydia Rouamba.

En 2009, le Politique nationale genre a été adoptée et placée sous la tutelle du ministère de la Femme. La mission étant d’œuvrer à renforcer la présence des femmes dans tous les domaines d’activités et de déconstruire les stéréotypes sexistes. Et si les choses sont censées évoluer, du chemin reste encore à parcourir pour une égalité entre hommes et femmes.

Pour déconstruire ces stéréotypes sexistes, le travail doit commencer au sein de la famille, premier lieu de socialisation. Il faut éduquer les petites filles et les petits garçons sur la non-différenciation sexuelle. « Evitez d’éduquer les garçons comme pour commander et les filles comme pour servir », a recommandé Lydia Rouamba. C’est une volonté politique au niveau macro qui devra accompagner les initiatives personnelles, car la mise en œuvre de la politique nationale sur le genre est l’œuvre de tous, a commenté Assétou Sawadogo.

Assétou Sawadogo spécialiste en genre du SPCONAPGenre tenant le micro

D’ailleurs, Dr Lydia Rouamba a salué les efforts fournis pendant la période révolutionnaire au Burkina Faso. C’est pendant cette période qu’on a accueilli, pour la première fois, des femmes dans des domaines qui étaient traditionnellement réservés aux hommes.

Femme, foyer et ménage

Si communément, condition féminine dans certaines traditions africaines rime avec foyer et ménage, « il revient à chaque femme de faire des options et de les assumer », conseille Lydia Rouamba. En effet, les femmes qui rêvent de poursuivre des études universitaires devraient s’y consacrer, en dépit des clichés. C’était donc l’occasion de féliciter celles qui se battent et de les encourager à persévérer dans l’effort de concilier vie professionnelle et vie de couple. Elle conclut que présenter l’image de la femme en compagnie du ménage est une violence psychologique contre l’autre moitié du ciel. Car la femme n’est pas obligée de faire le ménage lorsqu’elle n’a pas le temps, mais peut veiller à ce que cela soit fait.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

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