« On a l’habitude de dire que les premiers sont vus comme des cobayes et j’avoue que ça été très dur pour pouvoir maitriser le principe, se faire comprendre et amener les uns et les autres à se décider, mais on a compris que dans toute nouvelle chose, il faut de la patience », a commenté le désormais ancien président de l’Ordre, Robert Ouédraogo, qui a conduit la destinée de l’instance pendant près de treize ans.

Et puisqu’il est souvent difficile de parler de soi, M. Ouédraogo estime qu’il sera mieux jugé par la population. Car, dit-il, l’Ordre des infirmiers et des infirmières s’est donné pour mission première de réguler la santé des populations. « Je préfère que la population fasse son analyse et il reviendra aux infirmiers d’en tirer la leçon » a-t-il indiqué, soulignant néanmoins avoir fait un long chemin.

Robert Ouédraogo, président sortant

Puis de renchérir : « Nous avons commencé les inscriptions en 2007 à moins de 50 personnes et aujourd’hui, nous sommes à plus de 3000 membres. C’est déjà un acquis et l’ordre des infirmiers compte énormément dans l’univers de la santé au Burkina ».

Mieux, appréciant le niveau de participation de ses collègues au présent congrès (400 participants), celui qui a dirigé l’instance de régulation de la profession infirmière de 2006 à ce jour, se dit un homme comblé. A la nouvelle équipe dirigeante, il appelle les membres à toujours écouter leurs collègues et savoir faire des sacrifices. « C’est vrai que ce n’est pas une responsabilité rémunérée, vous entendrez beaucoup de choses venant des gens, mais il faudra savoir dominer tout cela pour aller de l’avant », conseille-t-il.

S’appuyer sur les acquis pour avancer

Ces conseils ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd et le nouveau président, Bonvouila Sawadogo, a tenu à rendre hommage à l’équipe de son prédécesseur. « C’est une équipe qui a beaucoup travaillé et nous allons nous appuyer sur les acquis pour relever les défis de l’Ordre », a-t-il annoncé. Dans l’immédiat, le nouveau président de l’ordre a confié que son bureau entend mener des réflexions avec l’ensemble des infirmiers. Le but étant d’aboutir à un diagnostic de la situation pour ensuite développer des stratégies et des actions qui s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la fonction infirmière.

L’inscription au tableau de l’ordre, une nécessité

Dans la dynamique de l’amélioration de leur profession, les congressistes ont formulé des recommandations à l’issue de cette 2ème rencontre. Il s’agit notamment de l’inscription au tableau de l’Ordre comme critère de nomination des infirmiers à tout poste de responsabilité, mais aussi comme critère de participation aux concours professionnels ouverts aux infirmiers. Les participants suggèrent également l’élaboration d’une feuille de route pour le suivi du passage au système LMD de la formation infirmière et sages-femmes et un plaidoyer pour la création d’une fédération des ordres des infirmiers des pays membres de l’OOAS pour renforcer le développement de la profession infirmière. La présente rencontre était placée sous le thème : « Rôle et place de l’infirmier dans le système de santé au Burkina Faso ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Composition du nouveau bureau