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Burkina : « Au-delà des jougs »

Publié le jeudi 28 mars 2019 à 20h00min

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Burkina : « Au-delà des jougs »

Dans cette tribune, Bèbè Kaambiré porte un regard sur certaines contradictions entre les comportements des Burkinabè et leur aspiration au développement.

Il y a une propension à imputer à l’impérialisme (d’origine extérieure) les maux de nos pays, voire du continent africain. Il est vrai que la traite négrière, l’esclavage, la colonisation avec son corollaire de déboussolement culturel, la néo-colonisation, etc., sont des jougs indéniables. Même aujourd’hui, l’impérialisme existe sous diverses formes.

Incriminer l’impérialisme à tout bout de champ dans le diagnostic de nos maux n’est pas mauvais en soi ; cela peut dénoter un éveil de conscience. Mais, cette propension qu’il convient d’appeler le « paradigme du joug » tend à nous déresponsabiliser et peut nous faire prendre plus de temps qu’il en faut dans notre marche vers le développement, faute de remède adéquat.

Sans nier le poids de ces jougs, il est important de se poser ces questions : qu’est-ce que nous faisons pour nous développer malgré ces jougs ? Mieux, nos comportements, voire nos mentalités, sont-ils cohérents avec notre aspiration au développement ? Partant de l’idée que nous aspirons au développement, la question fondamentale est de savoir si nos comportements et les mentalités ou dispositions d’esprit qui les sous-tendent peuvent nous y conduire ; car professer que l’on recherche le développement, et avoir des comportements et une disposition d’esprit incohérents revient en quelque sorte à refuser le développement.

D’ailleurs, on ne devrait pas clamer l’aspiration au développement ; on devrait plutôt le penser et travailler à cet effet. Nous entendons par comportements incohérents des comportements généralisés contradictoires avec l’aspiration au développement, donnant l’impression que nous refusons le développement ; des comportements qui ne présagent pas d’un lendemain de progrès durable et partagé, si les choses restent en l’état.

Nous n’allons pas revenir sur les controverses relatives aux définitions du sous-développement et du développement. Certes, nous ne partageons pas l’idée de mentalités rétrogrades, mais nous partageons l’idée d’une mentalité propice à l’éclosion du développement. Il est vrai que le développement n’exclut pas l’existence de comportements incohérents ; bien au contraire, c’est un processus complexe qui implique le façonnement des mentalités et des comportements favorables au développement.

A travers cette réflexion, nous questionnons certaines « manières de faire et de penser » généralisés ou isolés qui font obstacle au développement.

Nous n’avons pas pour intention d’encourager le pessimisme, d’indexer quelqu’un, encore moins de nous exclure des comportements incohérents. Nous n’avons pas l’intention ni la capacité de faire un recensement exhaustif des comportements ou des dispositions d’esprit incohérents, nous voulons plutôt susciter le débat, à charge pour les internautes de l’alimenter par des exemples significatifs. Nous sommes conscients que notre analyse, à défaut d’être étriquée ou impressionniste, peut être en deçà des attentes. Enfin, à force d’éviter un style virulent, nous risquons d’effleurer le fond du sujet. Raison de plus pour que vous contribuiez à enrichir la réflexion !

Quand le patriotisme fait défaut

Le patriotisme nous paraît très capital pour le développement d’un pays. C’est pourquoi dans notre précédent article, nous avons évoqué la nécessité de (re)penser notre idéal commun national de manière à ce qu’il stimule le patriotisme. Nous pensons que c’est à partir d’un patriotisme généralisé que nous serons vraiment « en voie de développement ». D’ailleurs, bon nombre de maux puissent leurs racines dans le manque de patriotisme.

Vu sous cet angle, certains maux qui minent notre société montrent un manque de patriotisme tant au niveau de ceux qui incarnent l’autorité de l’Etat qu’au niveau des simples citoyens. Au nombre de ces maux, on a la corruption, le non-respect du bien commun et ce qu’il convient d’appeler l’égoïsme dommageable à l’intérêt général (au bien commun). Par égoïsme dommageable à l’intérêt général, nous désignons les comportements égoïstes peu soucieux de l’intérêt général. On a aussi la propension à s’attendre aux motivations supplémentaires pour accomplir certains services pour lesquels on est payé.

Une autre mentalité caractéristique du manque de patriotisme consiste à dire que les autres ont des comportements non-exemplaires, donc, on ne s’interdit pas de les imiter, quand bien même qu’on est conscient de leur caractère répréhensible. La tentation d’imitation est encore plus grande lorsque les comportements non-exemplaires proviennent des dirigeants. L’enseignement qu’on tire de cette mentalité est qu’autant les comportements non-exemplaires des autorités influencent les comportements des citoyens, autant leur exemplarité fait des émules.

Par ailleurs, on a l’habitude de solliciter l’aide extérieure pour réaliser des infrastructures (les routes, les écoles, les centres de santé, etc.) au motif qu’on est pauvre, qu’on n’a pas assez de moyens. Là n’est pas le problème ; le véritable problème, c’est la propension à effectuer des réalisations de moindre qualité ou à détourner ces fonds à des fins personnelles ; créant parfois une déception des bailleurs de fonds au moment de leurs visites des infrastructures effectivement réalisées.

Si fait qu’on n’avance pas vraiment puisqu’on passe le temps à tourner en rond, les besoins restant presque intacts. En masquant la réalité, on pense avoir rusé avec le bailleur de fonds, alors qu’en fait, cette « manière de penser et de faire » nuit à l’intérêt général. On a même l’impression que nous refusons vraiment le développement ; tout au moins, on a le sentiment que nous travaillons à vendre notre pauvreté pour capter des financements plus que nous travaillons à nous en affranchir.

Et puis, on ne peut pas dire qu’on n’a pas assez de moyens et en même temps utiliser le peu qu’on a ou qu’on nous donne de cette façon. Si on doit avoir à refaire les mêmes choses, quand est-ce qu’on aura les moyens pour financer les nombreux fronts de développement ?

On a également les pratiques de commissions ou de « pourcentage » qui sont préjudiciables à la qualité des commandes publiques. Certaines commandes publiques livrées sont tellement de basse qualité qu’elles sautent à l’œil. La mauvaise qualité de certains biens livrés est telle qu’on ne peut pas les utiliser.

Sans remettre en cause les autres facteurs explicatifs, nous pensons qu’il s’agit d’un manque de patriotisme ; chacun est mû par ses intérêts au détriment de l’intérêt général : c’est ce que nous appelons l’égoïsme dommageable à l’intérêt général ; l’Etat est le grand perdant.

Il faut souligner que pendant que nous « pillons » l’Etat, nous attendons beaucoup de lui (aides, subventions, etc.).
Ce manque de patriotisme explique en partie la défiance de l’autorité de l’Etat et la faible confiance aux institutions républicaines. Or, la discipline nous paraît être tout aussi importante que les autres ressources nécessaires au développement.

Des « idéaux » inquiétants

Le choix de l’oxymore exprime notre inquiétude quant à l’unicité entre ces « idéaux » et le Burkina Faso de demain, l’héritage que nous laisserons aux générations futures.

Notre société semble avoir perdu le sens de l’éthique du travail ; seules comptent la richesse matérielle, la position sociale, peu importe les moyens. Sauf à faire une observation impressionniste, on peut dire que la société actuelle est mue par l’argent (peu importe les moyens), l’ascension sociale (peu importe la manière) et ce qu’on appelle abusivement la « belle vie » (l’avidité pour le sexe, l’alcool, etc.).

En conséquence, des antivaleurs ou des anti-modèles s’érigent en modèles. Si fait qu’on manque de repères et tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent. En voulant plus avec le minimum d’efforts, on est tenté par la corruption, le gain facile, les raccourcis, etc. En conséquence, on perd le sens de l’éthique, le goût du travail, la culture du mérite, etc.

Pour conclure, il faut souligner que le tableau n’est pas totalement sombre. Il y a quand même des citoyens patriotes à tous les niveaux, des citoyens exemplaires et intègres qui ont un sens élevé du bien commun ou du bien public, qui ont une ténacité morale que n’influencent les pots-de-vin ; seulement « il est difficile de jeûner dans un milieu où les gens fêtent tous les 365 jours de l’année ».
Il y a également, dans les différents domaines d’activité, des gens qui, dans l’anonymat, travaillent pour un bien-être partagé.

Si le patriotisme qu’on reconnaissait aux Voltaïques tend à se diluer, cela veut dire qu’entre-temps on ne l’a pas entretenu, on n’a pas travaillé à le maintenir dans notre système de valeurs. Cela veut dire aussi qu’on peut le reconquérir. Dans cette (re)conquête, les institutions étatiques et les hommes qui les animent ont un rôle majeur.

Pour qu’on soit vraiment en « voie de développement », il faut que chaque Burkinabè se dise que « ça vaut la peine de se dépenser pour l’intérêt général », surtout pour celui des générations futures. Partageant l’idée que les mentalités et les comportements sont des facteurs décisifs du développement, bien plus que les richesses naturelles, individuellement et collectivement, nous devons travailler à ce que nos comportements et nos mentalités soient en adéquation avec notre aspiration au développement ; car dans ce monde sans cœur, il appartient à chaque pays de se frayer son chemin malgré les jougs.
Tant pis pour ceux qui se lamentent !

KAMBIRE Bèbè
E-mail : kambirbb@gmail.com
Téléphone : 71 00 07 81

Pour aller plus loin :

KABOU Axelle. (1991). Et si l’Afrique refusait le développement ? Paris, L’Harmattan
OLIVIER DE SARDAN Jean-Pierre. (2003). « Etat, bureaucratie et gouvernance en Afrique de l’Ouest francophone. Un diagnostic empirique, une perspective historique ». Communication pour le colloque du CODESRIA à Dakar
PEYREFITTE Alain. (1995). La société de confiance. Paris, Odile Jacob (première parution)

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Vos commentaires

  • Le 29 mars 2019 à 04:33, par Mafoi En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Belle analyse et rien à ajouter.Bravo Kambiré Bèbè

    • Le 30 mars 2019 à 12:20, par LUI En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

      C’est bien la triste réalité de notre pays comme ça.Mais c’est autant plus effroyable lorsqu’on remarque qu’il n’y a aucune perspective.La solution peut venir de la base mais comment consolider les acquis sans sans une tête, alors que pour trouver une tête à la Thomas Sankara,ce ne sera pas chose aisée. Je revois le monsieur vers sa fin résigné face à l’adversité d’où l’exemple du cycliste qui grimpe une colline et qui se retrouve seul face à son destin.Vous serez lâchés par tous le monde à commencer par vos plus proches d’abord car en réalité personne ne veut changer. Les résultats obtenus par SANKARA n’a pas été négociés,c’est par le forcing qu’il a tiré le Burkina vers le haut.Aujourd’hui c’est encore plus compliqué que chacun dit connaître ses droits. Combien serions nous à accepter que dans l’intérêt de la nation nous pouvons subir des dommages et des injustices car nul ne peut gagner ce combat en respectant les règles.

  • Le 29 mars 2019 à 07:04, par Flavki En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Très belle Réflexion Mr KAMBIRE.
    C’est vraiment dommage pour notre pays.

  • Le 29 mars 2019 à 07:16, par Substance Grise En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Très bonne lecture
    On est encore nombreux à faire la même lecture
    Mais le vraix problème C’est comment avoir un dirigeant annimé lui même de cette volonté de lutter contre ces fléaux. C’est pour ça le nom de Thomas Sankara restera immortal pas qu’il est un Ange mais il donnait l’exemple
    Nous voulons des leaders avec de la sagesse
    Mais comme on est dans une fausse démocratie depuis les années 90 don’t la bonne gouvernance n’est pas une priorité ça devient très compliqué surtout que la manière de faire les élections nous donne plus de chance d’avoir un mauvais leader que le bon
    N’importe quel idiot peut devenir Président et voilà les présidents même en se succedant n’apportent aucun developpement aux pays africains
    C’est pas exclu que on assiste à des soulevements populaires en Afrique de l’ouest particulièrement comme ce qui se passe en Algerie:les peuples ont soif d’une bonne gouvernance à commencer par l’exemple donné par les gouvernants

  • Le 29 mars 2019 à 07:54, par @BelleReflexion En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Je suis d’accord que seul le travail paye ; mais avant de travailler on planifie, on conceptualise...

    Que dites-vous de l’histoire de Thomas Sankara avec sa planification pertinente et apropos, sa conceptualisation et ses actions qui allait apporter le developpement au Burkina Faso ?

    Mais qu’est ce qui s’est passé, les impérialistes c-à-d ceux qui nous font croire qu’ils viennent chez pour nous sauver mais à chaque fois se moquent de nous voir pauvre et enfoncer dans l’incapacité, ils l’ont tout simplement écrasé de la pire des manières ; et remplacer par un clerc noir qui les ont servi à volonter en marchant sur les cadres de ses pauvres frères ; Si vous suivez le procès du putsch vous comprendrez.

    Se lamenter n’est pas la solution mais dénoncer et agir en est une bonne

  • Le 29 mars 2019 à 08:10, par anonyme En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    SUPER ! ce genre de réflexion doit faire l’objet d’exposé dans nos lycées et collèges.

  • Le 29 mars 2019 à 08:58, par HORUDIAOM En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Cette publication est très pertinente. Le constat est effectivement triste et amer en ce qui concerne notre comportement. Ce comportement est général à toute l’Afrique noire exceptée quelques pays(l’île Maurice, Bostwana, Rwanda, Ghana, etc) mais au Burkina en particulier, je pense qu’on ne fait pas d’effort concernant le développement de notre pays. On attend tout de l’état, on est prêt à tout pour le bien matériel et le confort. Une jeunesse qui aime la facilité(fraude aux concours et examens, les deals bidons), qui adore l’alcool plus que le travail, qui préfère suivre un politicien pour quelques billets que de travailler, etc... Des fonctionnaires qui exigent tout de l’état et les politiciens cupides, gourmands et sans vision et embrigadent la jeunesse dans des sales besognes. Le comportement de ces politiciens a été et est la cause de la perte des valeurs morales et éthiques dans notre société. Si nous voulons que notre pays se développe comme les autres que nous envions aujourd’hui, il nous faut éviter la facilité notamment la corruption, accepter vivre avec ce qu’on gagne en réduisant forcement notre train de vie, il nous faut accepter des sacrifices personnels et être entreprenant. Il nous faut une bonne dose de patriotisme dans tout ce que nous entreprenons à l’image de Cuba. Il nous faut véritablement penser à l’intérêt général d’abord et cela doit commencer par le haut pour l’exemple. Il nous faut tous éviter des comportements déviants(l’intolérance, la haine, l’incivisme, l’élitisme,le manque respect envers nos aînés et nos proches, etc). Nos hommes politiques doivent incarner également les valeurs morales et donner le bon exemple. Nous serons sur la voie de développement lorsque nous accepterons changer de comportement et rester digne et patriote(à toutes les échelles).

  • Le 29 mars 2019 à 09:11, par Zen En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Merci cher Kambiré pour la réflexion. C’est déjà un exemple de combat que vous menez. Une suggestion : dans le contexte où les lecteurs sont friands d’articles "pimentés", essayer de soigner les titres les prochaines fois pour qu’ils soient plus attrayants pour la majorité, afin d’avoir plus d’impact. Courage, car l’éveil des consciences est fondamental au changement.

  • Le 29 mars 2019 à 10:23, par Badisak En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Bonjour et merci à Mr KAMBIRE pour avoir touché du doigt la réalité de notre embourbement sur la voie du développement. Dans ce pays, tout le monde souhaite ou parle de développement, mais très peu sont ceux qui travaillent dans le sens du développement réel du pays. Bon nombre de nos concitoyens pense que le développement, c’est d’abord l’enrichissement personnel avant toute chose et c’est là que commence le mal avec tous les travers dont vous avez fait cas dans votre développement (corruption, détournements, ...).
    Comme le dit l’adage, le poisson pourrit par la tête. Dans ce pays, bon nombre d’entre nous ont connu la période de la Révolution avec un certain Thomas SANKARA au commande ; je ne fais pas de commentaire sur sa gestion de la cité car tout le monde connaît les avancées que le pays a connu sous son leadership. Après les douloureux évènements qui ont conduit à l’avènement du Front Populaire, la droiture morale et le sens élevé du patriotisme qui caractérisaient la conduite du burkinabè dans la gestion de la chose publique se sont progressivement effondrés pour faire place à la réalité qui tient lieu de nos jours. Nous avons maintenant une génération de burkinabè qui a grandi dans cet environnement caractérisé par tous les mots que vous avez soulignés ; une bonne partie de notre jeunesse a été largement influencée par des mauvaises pratiques qui ont régné plus de 27 ans dans le pays et ne sont pas prêtes de s’arrêter par manque de réelle volonté politique ; on fait semblant de prendre des mesures, mais rien de concret sur le terrain et c’est là tout le mal.
    C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai parcouru votre article et je suis heureux de savoir qu’il y a encore des gens comme vous qui font ce qu’ils peuvent pour tenter de sauver le pays du naufrage collectif si rien n’est fait pour restaurer les valeurs positives en perdition.

  • Le 29 mars 2019 à 10:27, par wait and see En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Tout à fait d’accord avec votre analyse.
    Pour le cas particulier du Burkina, il faut noter que l’explication plausible est les 27 ans de règne du pouvoir de blaise. On a battu en brèche la culture du travail bien fait et du mérite, pour faire place à la médiocrité au larbinisme, au mensonge et au gain facile. Si la jeunesse (une partie) a un comportement au antipode de l’éthique, du respect du bien public, c’est parce que les ainés (certains) ont manqué à leur devoir d’éducation et de moralisation de la jeune génération. Sinon comment comprendre que ce soient les mauvais exemples qui soient devenus les bons. Tout le monde pie, si tu ne le fais pas, tu es excommué, considéré comme un paria. Il faut pourtant résister à ce mimétisme béate qui ne rime à rien et qui détruit les valeurs que les voltaïques nous avaient transmis.
    Pour tous ceux qui sont encore conscients et lucides nous avons le devoir de conscientiser et de moraliser nos jeunes frères pour un sursaut patriotique et dire non au vol, à l’affairisme, à la corruption.
    l’exemple doit venir d’en haut, mais certains dirigeants actuels comme ceux d’avant sont-ils des exemples aux yeux de cette jeune génération ? quel exemple donnent-ils ? savent-ils ce que c’est que la vertue ?

  • Le 29 mars 2019 à 12:37, par Un Burkinabê En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Je propose que lefaso.net garde cet article à la une pour au moins une autre semaine et en fasse l’écho aux autres média.
    Aux internautes, l’auteur ne veut pas qu’ont l’apprécie mais que nous donnons des solutions opérationnelles. Quant à moi voici mes solutions.
    a. Lutte contre la Corruption
    1- Police routière : créer un mécanisme pour que les contraventions puissent être payées par comptes tels que Mobicash, Orange-money, ETF. Une fois que les informaticiens auront fait et sécurisé ce compte, qu’on interdise les paiements en espèce. C’est mieux que le fautif parte avec son argent que de le donner au policier.

  • Le 29 mars 2019 à 15:10, par sheikhy En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Qu’est-ce qu’on pourrait ajouter sans diluer le sujet. Le problème est qu’on a eu une génération qui a totalement faille. Cette génération composée d’hommes et de femmes qui ont incité et accompagné Blaise Compaoré dans sa forfaiture historique. Effectivement et je dis chaque fois, Sankara est loin d’être un ange et c’était un commando en plus. Mais comparé aux personnes qui sont entrées en jeu après sa mort, il n’y a pas photo en termes de patriotisme et vision. Ces personnes ont mis les valeurs burkinabè entre parenthèses pendant 3 décennies. Difficile de rattraper. C’est vrai que le combat peut ne pas être perdu mais je reste sceptique. Quand on voit la contagion générationnelle, elle est exponentielle avec la mondialisation et le développement des NTIC et rien n’est vraiment perceptible du côté du sommet de l’état dans ce sens. Les 1ers pas devraient venir de chacun de nous et dans les cercles familiaux. Tout un programme
    Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 29 mars 2019 à 17:39, par non au fc En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Il y a quand même des citoyens patriotes à tous les niveaux, des citoyens exemplaires et intègres qui ont un sens élevé du bien commun ou du bien public, qui ont une ténacité morale que n’influencent les pots-de-vin ; seulement « il est difficile de jeûner dans un milieu où les gens fêtent tous les 365 jours de l’année ». Cette phrase m’a beaucoup plu.Et c’est ce qui fait que notre Burkina est en train de vraiment pourrir d’avantage.Car souvent tu te sacrifie et les autres de part leurs comportement te découragent.Moi je conclu réellement que c’est la fin de notre monde qui vient à grand pas ,car,loin d’être pessimiste mais ,il n y a pas d’espoir.On est tous comptable actuellement ,mais la grande responsabilité est à attribuer à Blaise koassi.Car ,il y a des pays qui n’avaient pas la moitié de notre intégrité et qui nous ont dépassé de loin de part leur intégrité et leur dévouement au travail.

  • Le 2 avril 2019 à 21:20, par Kambou Pierre En réponse à : Burkina : « Au-delà des jougs »

    Analyse très pertinent Monsieur Kambiré

    Il faut que les Burkinabè arrêtent de fêter. A force de vouloir fêter chaque fois, on trouve les moyens de piller les ressources. Il est temps de jeûner pour repenser le développement.

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