LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Exploitation sexuelle des enfants : « Des pratiques qui prennent de l’ampleur », selon Clément Zouma, chef de projet à ECPAT France au Burkina

Publié le mercredi 27 mars 2019 à 12h00min

PARTAGER :                          
Exploitation sexuelle des enfants : « Des pratiques qui prennent de l’ampleur », selon Clément Zouma, chef de projet à ECPAT France au Burkina

Des cas d’attouchements sexuels sur enfants, des violences sexuelles sur mineurs, l’exploitation sexuelle des enfants, etc. sont autant de notions qui sont beaucoup utilisées ces derniers temps. Quels sont les qualificatifs appropriés selon les contextes et les actes ? Pour permettre aux journalistes de répondre à cette question, End child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes (ECPAT France) a outillé les journalistes des différents médias sur les dispositions légales de protection des enfants et les notions d’exploitation sexuelle des enfants. C’était les 21 et 22 mars 2019, à Ouagadougou.

La famille et l’école seules ne peuvent pas garantir la protection de l’enfant. C’est sur la base de ce constat que la stratégie d’information des journalistes sur les notions exactes de violence sexuelle des enfants a été mise en place. La violence sexuelle caractérise tous les actes sexuels n’impliquant pas toujours un contact physique, imposés par la force, la contrainte, la menace ou la surprise, à une personne de moins de 18 ans.

L’exploitation sexuelle étant un abus sexuel qui reçoit une contrepartie. Souvent utilisés dans la pornographie en ligne ou directe, les enfants victimes de harcèlement sexuel ont le droit de bénéficier d’une réinsertion et surtout d’être entendus dans le cadre de procédures, a expliqué Mathieu Lompo, juge des enfants.

Quelques chiffres

Une enquête réalisée par ECPAT auprès de 243 filles mineures en situation de prostitution dans la ville de Ouagadougou, en 2014, a indiqué que 67% sont âgées de 17 ans. 37% des enquêtées exercent l’activité à temps plein. La moyenne du nombre de passes est de trois à quatre clients par jour.

En 2018, trois enfants ont été victimes de viol, deux enfants victimes d’abus sexuel, un enfant victime de mariage forcé, douze enfants victimes de maltraitance physique, selon le rapport du cabinet du juge des enfants, Mathieu Lompo. Face à ces actes, les abuseurs ou les coupables sont sanctionnés en fonction de leur catégorie sociale (parent proche de la victime, enseignant, membre du corps médical ou paramédical) et de l’âge de l’enfant.

Par exemple, pour tout acte sexuel avec un élève mineur exercé par un personnel de l’enseignement, la peine est comprise entre cinq et dix ans, accompagnée d’une amende de 900 000 à 5 millions de francs CFA, selon l’article 533-14 du code pénal adopté en 2018.

Même si les abuseurs sont à visage découvert, les pesanteurs socio-culturelles empêchent souvent de révéler « ces pratiques qui prennent de l’ampleur », selon Clément Zouma, chef de projet à ECPAT France au Burkina. Et Mathieu Lompo de lancer l’alerte, car une éventuelle suppression des juridictions des mineurs serait en déphasage avec les principes de protection de l’enfant.

L’appel est surtout lancé pour l’harmonisation de l’âge de la majorité et de l’âge autorisé pour contracter le mariage, inscrits dans le Code des personnes et de la famille.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique