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Lutte contre la méningite au Burkina : Les journalistes appelés à s’impliquer

Publié le jeudi 21 mars 2019 à 20h00min

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Lutte contre la méningite au Burkina : Les journalistes appelés à s’impliquer

Le mercredi 21 mars 2019, à Ouagadougou, une trentaine de journalistes ont été outillés sur les directives de lutte contre les méningites bactériennes au Burkina. C’était à travers un atelier d’information et de formation initié par le ministère de la Santé. Objectif, outiller les journalistes pour qu’ils puissent sensibiliser les populations aux mesures préventives et aux dispositions à prendre en cas de suspicion de méningite.

La méningite est définie comme une inflammation des méninges. C’est pour faire connaître aux journalistes cette infection, ses manifestions et ses conséquences sur la santé publique que cette rencontre a été initiée. L’objectif étant d’outiller les hommes de médias afin qu’ils puissent sensibiliser les populations.

Les symptômes des méningites bactériennes

Selon les propos du docteur Issaka Yaméogo, épidémiologiste, la méningite débute souvent brutalement, avec des symptômes tels que la fièvre, les maux de tête (céphalées), la raideur de la nuque, la peur de la lumière (photophobie) et l’altération de la conscience.

La méningite se manifeste aussi par une ponction lombaire produisant un liquide céphalorachidien d’aspect macroscopique louche, trouble, purulent ou xanthochromique (jaune citron). Il lui est également reconnu d’autres signes chez le nourrisson, à savoir le bombement de la fontanelle, le plafonnement du regard, la nuque molle et les convulsions. Elle s’attaque tant aux nourrissons qu’aux personnes des autres tranches d’âge.

Les causes répétitives...

Au Burkina Faso, depuis les années 2000, des mesures sanitaires ont été prises pour contrer la méningite, mais elle refait surface à certaines périodes de l’année. Cela s’explique par les mouvements transfrontaliers des populations, les conditions climatiques (harmattan sur une longue durée), les conditions socio-économiques et culturelles des populations, les conditions sécuritaires et la faible performance du système de surveillance ou la baisse des activités préventives. Pour l’heure, les autorités sanitaires ont relevé, du 1er janvier au 14 mars 2019, environ 933 cas, 55 décès et 5,5% de létalité.

Diapaga, le ventre mou de la méningite en 2019

Le médecin en santé publique, Dr Wilfried Ouédraogo, a rappelé que le 28 janvier 2019, la Direction régionale de la santé (DRS) de l’Est a alerté les agents de santé de la survenue d’un événement inhabituel dans son aire de responsabilité. Un constat a révélé un nombre élevé de décès inexpliqués dans des villages de l’aire sanitaire du CSPS de Kogoli dans la commune de Botou. Aussi, le 7 janvier 2019, un commerçant de 30 ans habitant le village de Kpengnonfoanou est décédé.

Après les investigations, le tableau clinique révélait de la fièvre, de l’arthralgie, des céphalées, un rhume et des troubles de conscience. Ces événements avaient nécessité une campagne de vaccination réactive chez la tranche d’âge de 1 à 29 ans. C’était le vaccin tétravalent (ACYW) acquis sur le budget de l’Etat.

La campagne s’est déroulée du 8 au 13 février 2019, dans la zone I du district sanitaire de Diapaga. Aujourd’hui, à Diapaga, l’évolution clinique des patients est satisfaisante au vu des résultats cliniques et aucun décès n’a été enregistré parmi les malades pris en charge, à en croire le docteur Wilfried Ouédraogo, directeur de la protection de la santé de la population.

Toutefois, selon les formateurs, pour mener à bout la campagne contre la méningite, il est prévu une vaccination réactive qui va démarrer le 29 mars 2019 et couvrir les zones 2, 3 et 4 du district de Diapaga, avec 300 000 doses de vaccins tétravalents.

Le plan de préparation et de riposte

Pour les formateurs, le ministère de la Santé a adopté un plan de préparation et de riposte à travers la diffusion de messages clés sur les radios et télévisions locales dans le cadre de la lutte contre les maladies à potentiel épidémique dont la méningite, la formation intégrée des agents sur la surveillance intégrée de la maladie et la riposte. Mais il revient aux médias de diffuser la bonne information sur la prévention de la méningite et de sensibiliser les populations aux mesures préventives et aux dispositions à prendre en cas de suspicion de méningite.

La prise en charge de la méningite est gratuite

La prise en charge des cas de méningite est gratuite. Une prise en charge précoce et correcte permet de limiter le nombre de cas, de réduire les séquelles et la létalité. Les zones touchées doivent être identifiées afin d’élaborer des plans pour mener des campagnes de vaccination de masse.

Edouard K. Samboé
smaboeedouard@gmail.com
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