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Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

Publié le dimanche 10 mars 2019 à 09h27min

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Situation nationale : Le CISAG  suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

Dans la lignée de plusieurs autres organisations-sœurs, le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a donné sa lecture de la situation nationale, à travers notamment des sujets relatifs à la situation sécuritaire et aux crises inter-communautaires. Sur l’ensemble de ces questions qui troublent la quiétude des populations burkinabè, les responsables de cette organisation de la société civile suggèrent de prospecter également « nos traditions » dans la quête des solutions. C’était lors d’une conférence de presse animée ce samedi, 9 mars 2019 à Ouagadougou.

‘’Il n’y a pas seulement le terrorisme qui constitue les maux du Burkina, il y a les conflits communautaires. Vous avez le cas de Yirgou et bien d’autres. Et on constate également que pour un rien, les gens s’affrontent. Alors, nous pensons, en tant que Burkinabè, en tant qu’Africains, que nous avons nos coutumes et nos mœurs ; il y a peut-être eu une erreur quelque part qui n’a pas été corrigée. Quelle est cette erreur ? Sous la transition, l’exhumation du corps du président Thomas Sankara, pour nous, devait associer les chefs coutumiers et religieux. On devait demander leur avis avant de procéder à cette exhumation’’, ont exprimé les conférenciers pour qui, le Burkina est certes un Etat laïc, mais ne doit pas pour autant négliger certaines réalités dans sa marche.

Pour ces responsables, un tel acte (exhumation des restes), mal géré, peut être source de plusieurs ennuis pour le pays. C’est pourquoi invitent-ils toutes les couches (leaders coutumiers et religieux, dirigeants et autorités politiques, responsables d’organisations de la société civile…) à œuvrer à leur niveau pour voir ce qui mérite d’être fait dans ce sens.

« Ce qu’on dit peut vous paraître banal, mais, c’est très profond de sens », insiste Issiaka Ouédraogo, président du CISAG. De l’avis donc des dirigeants de cette organisation, dans ces crises communautaires, il faut prendre la peine d’approcher les responsables coutumiers et gardiens de la tradition ainsi que les leaders religieux concernés.

Issiaka Ouédraogo

Sur la situation sécuritaire marquée par les attaques terroristes, les conférenciers estiment que, et contrairement à ce que prônent certains, « la souveraineté du Burkina n’est ni négociable ni échangeable, quel que soit le prix ». En clair, pour eux, il n’y a pas à négocier avec les terroristes ; « même si tous les Burkinabè doivent aller au front, il le faut, mais pas négocier ».

« Nous reconnaissons des maux qui minent la société en ce moment : la mal-gouvernance, les nominations de complaisance ou de copinage, l’octroi des marchés souvent qui ne respectent pas la réglementation, etc. Nous interpellons le gouvernement à plus d’écoute des populations, au respect des règles d’octroi de marchés publics et surtout aux nominations de gens qu’il faut à la place qu’il faut afin de respecter l’esprit de l’insurrection populaire d’octobre 2014 », a pointé Issiaka Ouédraogo dans la déclaration liminaire avant de fonder espoir que la nomination de Christophe Dabiré à la tête du gouvernement réponde aux attentes des Burkinabè.

A cet égard, les responsables du CISAG se sont félicité de la nomination de nouveaux chefs des Forces armées nationales et les avancées déjà enregistrées depuis quelques semaines sur le terrain.

« Le CISAG invite les Forces de défense et de sécurité à plus de cohésion, d’entente et de compréhension pour une victoire sur les forces du mal, car pour nous, la victoire ne se limite pas au nombre de terroristes tués, mais plutôt au débarras total de notre territoire de ces terroristes et cela avec le retour de nos populations à leur lieu de résidence », prônent-ils.

Les mandataires du CISAG exhortent, enfin, l’ensemble des Burkinabè à l’unité et à se consacrer à l’essentiel qui est, de leur avis, l’avenir du pays.

O.L.O
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2019 à 21:13, par Ka En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Merci Oumar L. Ouédraogo pour cette belle analyse constructive pour une génération en perdition de sa culture : Car, un peuple sans sa culture est un peuple sans âme.

    Et je confirme a 100% que nos sociétés traditionnelles ne sont pas encore mortes, elles vivent, dictent nos réflexions et comportements, et elles sont un réservoir de sagesse encore utilisable pour redresser la barre de nos errements et de la mauvaise imitation du modèle occidental. Et tout dont vous avancez dans cette analyse pertinente est positive et constructive pour l’avenir de notre pays. Et ceux qui ne veulent pas croire, peuvent organiser un concours national pour faire appel de propositions d’amélioration de notre démocratie sur la base des principes transversaux des différentes sociétés traditionnelles. Je parie que nous serions agréablement surpris.

    Au Burkina, qu’il soit un grand intellectuel et cadre, ou un officier de haut rang de l’armée, et d’autres, même président du Faso, du fonctionnaire au cultivateur, 99% croient qu’ils ont un sort prédéterminé d’où le développement du naturisme, c’est-à-dire la croyance aux divers esprits qui existent dans la nature contre lesquels l’homme ne peut rien. Et c’est la réalité avec cette analyse dont nous devons en prendre compte, car à travers ce qui a été dit comme malédiction, le mal ou le bien revient toujours à l’origine. Ne soyez pas étonné si une personne riche devient pauvre du jour au lendemain. Ou si certaines personnes perdent la vie dans des conditions pitoyables ou dramatiques. Comme il est mentionné aussi dans la Bible, on récolte ce que l’on semé. Alors nos priorités d’accords, mais la prudence d’abords. Et Comme le disait l’Lavoisier, rien ne se perd, tout se transforme.

    Ici je suis de même avis que le groupe CISAG en ce concerne nos décideurs, car, un régime qui refuse d’entendre les critiques, et, pire, qui les fait taire par tous les moyens possibles et imaginables, n’a aucun avenir dans un pays comme le Burkina dont le peuple est mûri par les crimes gratuits et la corruption a ciel ouvert. Mais nous avons remarqué que l’écoute a été faite par le président Roch Kaboré dans ces derniers temps qui mérite toute notre attention, car le président a mis en avant sa culture politique.

    La suggestion du CISAG est louable a mon avis : Car notre culture contient beaucoup d’aspects positifs et certains négatifs. Et je confirme que nous ne perdons absolument rien à supprimer ce qui déshumanise nos comportements pour renforcer les aspects positifs. Refuser cette façon de voir les choses revient tout simplement à dire que nous sommes dans la perfection et que nos coutumes sont parfaites. Mais comment notre vie peut-elle être parfaite alors que par définition l’être humain est l’expression même de l’imperfection ? comme vous autres qui ne respectent pas son aîné ? Aujourd’hui aucun ministre ne rampe devant un chef coutumier, mais le fait avec respecte de la signe de tête et qui restent dans nos continuités des coutumes. La culture est la seule valeur pour identifier tout un peuple. Et ceux qui sont les porteurs de ses valeurs culturels sont nos chefs coutumiers dont il faut interroger comme nous demande le CISAG, dont leurs continuités des coutumes de l’ancêtre au grand-père, allant au père en fils, restent une référence de notre jeune démocratie qui cherche son vrai chemin.

    Vous aviez raison mesdames messieurs du CISAG : Car, certaines personnes de notre société oublient que nous vivons dans un univers avec ses règles. Dieu a mis en nous cette richesse que nous pouvons matérialiser dans notre extérieur avec exactitude. Il n’existe pas de chances, ni de coïncidences ; tout ce qui nous arrive dans la vie provient de notre intérieur avec exactitude. Nous sommes ce que nous pensons et faisons tous les jours. Vous pensez à la peur, jalousie, envie, maladie tous les jours, c’est ce qui viendra à vous. Vous pensez le contraire tous les jours et vous serez récompensé. Il est vraiment le moment d’interroger nos US et coutumes.

  • Le 9 mars 2019 à 21:25, par Ma part de vérité En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    En voici des visionnaires. Là où on avait pas pensé, ils y ont vu motif à voir de ce côté-ci. Cessons de nous aliéner avec des religions importées. Restons ce que nous sommes sans complaisance. Les pasteurs sont des vulgaires voleurs et menteurs avec des pratiques stupides, les cardinaux catholiques flirtent avec les enfants et les sœurs en robe, les imams couchent avec les femmes de leurs fidèles muezzins pendant que ces derniers cris au micro. Nous, nos ancêtres sont propres et nous ont montré la droiture et la vérité dans la vie. Donc faisons appel à nos aïeux pour gérer nos affaires. Moi en tout cas, chaque année je fais un tour au village pour encenser mes ancêtres avec des poulets et autres victuailles arrosés de dolo avant de revenir en ville.

  • Le 10 mars 2019 à 03:47, par 2.0 En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Bravo CISAG, vous au moins êtes une OSC qui réfléchit. Je vous considérais depuis longtemps comme toutes les autres OSC qui ont versé leur figure par terre à cause de leur politique du ventre mais avec ce que je viens de lire, je révise ma position et vous congratule et vous encourage. Votre dire est très pertinent, juste et plein de sens. Merci fasonet pour nous avoir partagé cet autre point de vue..

  • Le 10 mars 2019 à 04:05, par Gangoblih En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Nos cultures et nos traditions ??? Qui s’en souvient encore. ??? Si nous devons rechercher les solutions aux problème qui minent notre pays dans la tradition, ce sont les coutumiers, qui son côté , consulte et fait ce que ses ancêtres lui demandent. Mais nous sommes devenus des chretiens et des musulmans et surtout malheureusement de mauvais religieux dans une hypocrisie totale totale. De qui nous nous moquons ????

  • Le 10 mars 2019 à 08:54, par sidbala En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Ce que les responsables du CISAG ne doivent pas perdre de vue, ce ne sont pas des étrangers qui sont venus profaner la tombe du président SANKARA ce sont des burkinabé très intelligents qui savent exactement ce qu’ils voulaient depuis des années.

    Blaise COMPAORE lavait bien dit tant que je suis toujours président je n’autoriserait pas une exhumation du corps de SANKARA, lui au moins est un vrai moogha et il sait de quoi il parlait.

    D’abord au lieu d’accuser toujours les autres d’être responsables de nos malheurs c’est encore sage que nous reconnaissons nos insuffisances.
    Sans être un détenteur des US et coutumes pour remédier à ça ce n’est pas compliqué si beaucoup de nos problèmes peuvent trouver solutions.

    1. Il faut ramener les os de SANKARA à sa place avec une cérémonie digne d’un enterrement.

    2. Tous ceux qui ont participé à ce forfait doivent sacrifiés et enterrés aux côté de Thom SANK.

    3 Tous les biens que les pourfendeurs de la tombe ont amassé doivent être retiré et faire oeuvre sociale

    La statue de SANKARA qui n’a pas du tout réussit en dit long, vous ne pouvez vouloir vivre heureux sur le dos de quelqu’un qui s’est donné pour sa patrie. Si ce que je vous dit n’est pas fait les malheurs ne vont pas s’estomper, chaque jour que dieu on ne fait que multiplier les erreurs, même les cérémonies avec les corps de FDS ce n’est pas indiqué.
    Les conflits communautaires ne font que commencer, si réellement les forces du mal nous poussent à semer les graines de la haine entre communautés c’est quand on pourra arrêter cela ?
    De nos même les détenteurs des US et coutumes ne savent plus à quel ancêtres s’accrocher pour commencer, ils sont tous fâchés avec nous, dans ces cas de figure le pardon sera très lourd parce qu’il faut des sacrifices et des vrais sacrifices.

  • Le 10 mars 2019 à 17:38, par Raogo En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Norbert Zongo : « Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens bien. »

  • Le 11 mars 2019 à 09:30, par Le financier En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Je ne vous suis pas bien ou du moins je n’ai pas bien compris. Valoriser nos traditions, je suis d’accord avec vous. Mais qu’est ce que le nom de Sankara vient chercher ici. Savez vous combien de famille exhument des corps des cimitières pour être transferés dans des domiciles. Saviez vous combien de cimentières au Burkina ont été rasés depuis les indépendances jusqu’à nos jours. Donc le terrorisme au Mali, au Niger, etc. C’est parce qu’on a exhume qui labas. Chacun veut apporter sa pierre pour la construction de ce pays, mais de grâce apportez de bonne pierre. Les us et coutumes du moaga ne sont ni celui du dagara, ni du lobi, ni du samo, ni du senoufo, etc.
    Chacun n’a qu’à suivre ses convictions qu’elles soient religieuses ou mystiques, normales ou parnormales. Par ailleurs, revoyez le mot conscientiser. On ne conscientise pas une personne mais on le fait prendre conscience, car chaque être humain est maitre de sa conscience.

  • Le 11 mars 2019 à 10:17, par La pure vérité En réponse à : Situation nationale : Le CISAG suggère d’interroger aussi « nos » us et coutumes

    Soyons sérieux, clairevoyant, intelligent et mûr d’esprit, et sachons que c’est le vivant qui profite au mort. Revenons tous à Dieu et nous verrons le mal disparaître, cherchons nos solutions avec nos moyens actuels et non avec des idées erronées.

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