« Ne m’appelez pas Madame » : Une campagne contre le mariage d’enfants
LEFASO.NET | Par Nicole Ouédraogo

Au Burkina, selon l’UNICEF, 52% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, 10% avant l’âge de 15 ans. Face à cette situation, l’UNICEF et ses partenaires ont initié un mouvement national en vue de réduire le phénomène d’ici à 2030. Prévue pour débuter le mercredi 6 mars, la campagne « Ne m’appelez pas Madame », a été présentée aux hommes de média ce mardi 5 mars 2019.
Susciter l’engagement des populations dans la promotion de l’abandon du mariage d’enfants, une union au sein de laquelle, au moins une des parties est un enfant (âgé de moins de 18 ans). C’est l’objectif de la campagne « Ne m’appelez pas Madame », une campagne qui va s’étaler sur toute l’année.
« La campagne consiste à mettre dans l’agenda public, la question du mariage d’enfants pour que tout le monde s’en saisisse, prenne conscience que c’est quelque chose qui n’est pas bien et que les populations s’engagent à signaler et à s’occuper des victimes », a signifié le spécialiste protection de l’enfant de l’UNICEF, Désiré Yaméogo, précisant que les actions seront intensifiées durant le mois de mars. Quant à l’intitulé de cette campagne nationale « Ne m’appelez pas Madame », Désiré Yaméogo explique : « Je suis adolescente, je ne suis pas épouse et en tant qu’adolescente, je revendique mon droit d’aller à l’école et de m’épanouir ».

La lutte continue…
S’exprimant sur les conséquences de cette pratique néfaste sur la santé et l’éducation de la fille , dont notamment les cas de grossesses précoces, le taux élevé de mortalité maternelle et infantile, la déperdition scolaire, Désiré Yaméogo a relevé que l’UNICEF a toujours fait de la lutte contre ce phénomène , l’une de ses priorités.
Et si la question de l’âge légal du mariage se pose toujours au Burkina, le spécialiste protection de l’enfant de l’UNICEF a noté : « Dans le code des personnes et de la famille, les filles peuvent se marier à 17 ans (…). Nous sommes en train de faire un travail de plaidoyer et de lobbying pour que le code des personnes et de la famille soit révisé pour relever l’âge légal du mariage au Burkina à au moins 18 ans aussi bien pour la fille que pour le garçon ; cela est en bonne voie ».
Près de 5000 adolescentes, dont 1000 filles soutenues par l’UNICEF, prendront part à la cérémonie d’ouverture de cette campagne placée sous l’égide la première dame, Sika Kaboré. Notons que la campagne sera ponctuée par des actions de sensibilisation et de communication. Il s’agit notamment d’activités interactives, de la diffusion de clips vidéo et de la contribution des influenceurs à travers les réseaux sociaux.
Nicole Ouédraogo
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