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Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

Publié le mardi 5 mars 2019 à 16h00min

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Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car  cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

Dans cette lettre ouverte adressée au président du Faso, Mariam Konaté, juriste-environnementaliste, fait des propositions par rapport au projet Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO). Pour elle, il n’est pas juste de payer des Burkinabè pour nettoyer des ordures que d’autres Burkinabè ont générées. « Que chacun s’assume », martèle-t-elle. Lisez !

Excellence,

Le conseil des ministres, en sa séance du mercredi 27 février 2019, a décidé du recrutement de 10 225 jeunes et femmes pour des travaux de curage manuel de caniveaux, d’ouvrages d’art, d’accotements manuels de voies bitumées.
Je voudrais, à travers ces lignes, partager avec vous un certain nombre de préoccupations relatives au sujet. Avant tout, je vous présente mes vœux les meilleurs pour l’année 2019 et un plein succès à votre mandat.

Le compte rendu dudit conseil lu dans la presse : « Un rapport relatif aux mesures sociales de gouvernement : Ces mesures sociales permettent, au titre de l’année 2019, de recruter 10 225 jeunes et femmes pour des travaux à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) au profit de 49 communes urbaines du Burkina Faso. »
Je salue cette initiative qui permettra d’occuper un tant soit peu ces jeunes et femmes et d’assainir notre environnement. Toutefois, je pense qu’il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes parce que cette pratique a montré ses limites.

En effet, la Brigade verte, communément appelée à Ouagadougou « les femmes de Simon », est une expérience avec des résultats très mitigés. La ville de Ouagadougou, à l’instar des autres villes et villages du Burkina Faso, est sale, incommode. L’insalubrité partout est désolante, aucun quartier, aucune rue, aucun « six-mètres », aucun espace public, aucun poste de péage et de contrôle de police n’est en reste. Le phénomène est inquiétant et même très inquiétant.

Cette dégradation du cadre de vie des populations les expose à des maladies comme le choléra, le paludisme, la dengue, la fièvre typhoïde, etc. C’est dire qu’il y a une corrélation très forte entre la qualité de notre santé et la qualité de notre environnement.

La Constitution de notre pays en son article 29 dispose que « le droit à un environnement sain est reconnu ; la protection, la défense et la promotion de l’environnement sont un devoir pour tous. »

Excellence, je pense qu’il nous faut réorienter notre stratégie d’approche pour une effectivité de notre droit à un environnement sain. En effet, il faudra pour cela responsabiliser chaque citoyen burkinabè et toute personne vivant au Burkina Faso relativement à l’espace qu’il occupe.

Evaluez-vous à combien de jeunes et femmes pour assainir tout Ouagadougou par exemple ? Ces activités de curage expérimentées ont des limites. Faites un peu le tour de Ouagadougou, vous rencontrerez des tas de boue et d’ordures devant certaines concessions et commerces, attendant d’être évacués par ceux qui les ont mis là. S’ils ne reviennent pas, les boues et ordures se retrouveront là et à d’autres endroits. Les riverains ne se sentent en rien concernés par l’entretien des ouvrages et l’assainissement du cadre de vie. La route n’existe pas à Ouagadougou.

On l’a utilisée pour autre chose. Les passages pour piétons sont des étals, les bandes cyclables sont des gares routières. Des maisons d’habitation sont utilisées comme garages avec une obstruction monstre des voies et aucun système de gestion des déchets produits. Les dessus des caniveaux sont des boutiques et des dessous des WC, et il n’y a rien. Le domaine public est occupé à des fins privées sans aucune contrainte. On a l’impression que certains Burkinabè ont le droit de salir et d’autres le devoir de nettoyer, et malheureusement ceux qui salissent sont plus actifs et plus nombreux. On a l’impression que le domaine public est la propriété privée de certains Burkinabè.

Autre chose Excellence, où est-ce qu’on prend l’argent pour payer ces jeunes et femmes ? Si c’est sur le budget de l’Etat, de quel droit peut-on utiliser la contribution de certains Burkinabè pour aller faire balayer devant chez d’autres Burkinabè ? Il y a injustice. Comment utiliser l’argent de certains Burkinabè pour ramasser les défécations des animaux d’autres Burkinabè sur l’avenue Kwamé N’krumah ? Comment utiliser l’argent de certains Burkinabè pour curer les caniveaux obstrués par d’autres Burkinabè du fait de leur activité commerciale ? Que chacun s’assume.

Juste une mise en œuvre du principe pollueur-payeur, principe selon lequel les frais résultant des mesures de prévention et de réduction des atteintes à l’environnement doivent être supportés par le pollueur. « La promotion d’un environnement sain est d’intérêt général et une obligation pour toutes les personnes physiques et morales » (article 6 du code de l’environnement).

A mon sens, il y a incivisme et c’est plutôt là qu’il faut actionner et susciter l’adhésion de tous. L’aspect général du cadre de vie de nos villes et espaces périphériques, toujours jonchés de déchets de toutes sortes, montre que nos populations sont encore très peu sensibles et peu soucieuses aux problèmes environnementaux, à la gestion des déchets et bien d’autres questions spécifiques à l’environnement. Il faut travailler à faire de chaque Burkinabè et toute personne vivant au Burkina Faso, un éco-citoyen, c’est-à-dire un citoyen qui prend en compte, dans ses actions de tous les jours, les conséquences que ses actes sont susceptibles de produire sur l’environnement dans le présent mais aussi à moyen et long termes ; un citoyen qui reconnait ses droits et devoirs envers l’environnement.

L’écocitoyenneté consiste en une prise de conscience et en un engagement des citoyens quant au rôle qu’ils doivent jouer dans la gestion durable des ressources naturelles et dans l’amélioration de leur cadre de vie.

L’assainissement est aussi le lien entre l’hygiène publique et l’environnement. Il ne s’agit pas seulement de la politique de l’environnement. Il s’agit aussi d’une question de santé publique. Grâce à une amélioration de l’hygiène et de l’assainissement, il est possible d’enrayer la propagation de maladies.

Excellence, le paludisme est la première cause de consultation et la première cause de mortalité dans notre pays. Le vecteur du paludisme est le moustique et le moustique ne se développe que dans des endroits sales. La question de l’amélioration du cadre de vie et d’assainissement est tout simplement une question de développement. Refuser de comprendre cela, c’est refuser aussi le développement.

Je peux ici dire ou même affirmer que l’obstacle majeur à la réussite de votre projet de gratuité des soins aux enfants de moins 5 ans et aux femmes enceintes est le manque d’hygiène, l’insalubrité. Un enfant soigné gratuitement repart intégrer un milieu où il est prédisposé à faire la même maladie, sera soigné plus de dix fois la même année. Ce qui naturellement va augmenter les factures au niveau de la CAMEG.

Le code de l’environnement en son article 12 dispose que « les collectivités territoriales participent à la gestion de l’environnement par la mise en œuvre des compétences qui leur sont transférées. » Autrement dit, les questions de salubrité relèvent de la compétence de ces collectivités territoriales qui doivent s’organiser pour cela.

Excellence, je propose que l’on transforme ces jeunes et femmes en gardiens de l’environnement qui sensibiliseront les populations et rapporteront tout manquement et aussi que les fautifs soient sanctionnés sans aucun calcul. Ils sillonneront les arrondissements et les quartiers. Ouagadougou, la capitale de notre pays doit avoir son cahier de charges de vie qui s’impose à tout citadin sans exception et sans compromis aucun.

Excellence, nous affirmons dans notre Constitution que nous sommes conscients de nos responsabilités et de nos devoirs devant l’histoire et devant l’humanité. Il est un devoir pour nous de léguer un environnement vivable et viable aux générations futures. La question environnementale est la locomotive de tout développement. Le Burkina Faso peut se développer et doit même se développer. Chacun a à apporter sa contribution. Gagner la guerre du développement commence toujours par gagner la bataille de l’environnement et de l’assainissement. C’est comme une loi de la nature.

Puisse Dieu bénir le Burkina Faso !

Mariame KONATE
Juriste-environnementaliste
Tél : 70 23 67 37

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2019 à 12:21, par Victor En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Mme merci pour cette analyse. Je suis 100% d avis avec vous. J espère qu’on sera entendu pour une société prospère au lieu de faire du bricolage. Merci encore

  • Le 5 mars 2019 à 12:31, par wendlassida En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    JE SUIS TOTALEMENT D’ACCORD AVEC L’AUTEUR DE CET ÉCRIT, N ENCOURAGER PAS LES GENS A LA MÉDIOCRITÉ
    CELUI QUI PEUT VIVRE EN VILLE AVEC SES CONDITIONS, LE VILLAGE EST LA.
    REVOYEZ LA POLITIQUE DE L’EXODE RURAL, C’EST LE VÉRITABLE POISON DES VILLES. ON PEUT BIEN RÉUSSIR SANS ÊTRE EN VILLE ET ÊTRE TRÈS HEUREUX.

  • Le 5 mars 2019 à 12:41, par Enfant de Boussé En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    C’est marrant comme article. Car de part le monde, des gens sont payés pour assurer l’assainissement. Ainsi, regardez les balayeurs dans les grandes villes européennes. Des gens créent des sociétés pour assurer le ramassage des ordures, leur traitement et leur valorisation.
    Pourquoi pas le Burkina ?

    • Le 5 mars 2019 à 14:02, par Hussein En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

      C’est vous qui être marrant et drôle. La bonne Dame aborde le noyau d’un problème cardinal et vous, à defaut de faire une proposition constructive et objective, ouvrez la gueule comme un bouc pour cracher la merde. Et puis vous avez vécu dans quel pays en Europe où on jette au hasard des ordures pour que des gens s’en fassent des domaines d’affaires. Si vous êtes honête vous devez accpeter que le burkinabè actuel est, à voir son environnement même que Madame décrit si bien, un être paresseux, insalubre et malsain. Le développement d’un pays passe aussi bien par l’établissement un certain ordre environnemental et être pauvre ne doit pas impliquer qu’on doit être sale. Calmez-vous donc et faites des propositions constructives ou contribuez à la prise en conscience des populations sur les bienfaits des mesures de salubrité, pour la bonne santé et le prolongement de l’expérence de vie, au nom de l’amour du prochain !

  • Le 5 mars 2019 à 13:31, par Un Burkinabê En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Votre écrit est limpide. Cependant votre proposition n’est pas optimum. D’abord je regrette que votre Ministre (celui de l’Environnement) soit le moins visible de notre gouvernement. Surtout lorsqu’il est de l’Unir/PS qui se réclame sankariste.
    Au lieu de payer des gens pour constater les méfaits des autres sur l’environnement avec le risque qu’ils soient doublement rémunérés (par le jeu de la corruption - sport favori des burkinabê) je propose (ces propositions devaient hélas être faites et implémentées par le Ministre de l’Environnement) :
    1- instaurer des journées nationales de salubrité comme celà se passait sous la Révolution. Si 5millions de Burkinabê sortent nettoyer leur propre environnement un seul jour ça équivaut à 489 jours de travail des 10225 jeunes à recruter. Sans oublier que les 10225 jeunes seront moins motivés à faire ce nettoyage (nos jeunes sont de nos jours pareusseux à l’image de ceux qui viennent en retard au bureau et repartent avant les heures officielles). Ça veut dire qu’on n’a pas besoin de dépenser une telle somme. C’est ce que le Rwanda applique et que Kigala est la 1ère ville la plus propre d’Afrique.
    2- les caniveaux sont des dépotoires parce qu’ils sont ouverts et constituent des dangers publics. De même nous n’avons pas la culture des poubelles. Combien de bureau ou de ministères ou d’écoles ou de salles de classes ont ils des poubelles visibles ? Il faut investir dans la culture des poubelles et placer des poubelles un peu partout.
    3- après 6 mois de sensibilisation il faut sevir en faisant payer (ou peine de prison 1jour à 2semaines de détension) les pollueurs

  • Le 5 mars 2019 à 13:40, par Peuple Insurgé En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Dans ce pays personne ne veut assumer son rôle. Les autorités voient cette occupation anarchique des voies par des étals et boutiques mais laissent faire. La sensibilisation ne va rien donner. Par ailleurs en concentrant toutes les opportunités à ouaga, ça va continuer à être le bordel. En plus les gens sont sales même dans leurs cours ici au Faso.

  • Le 5 mars 2019 à 13:50, par jan jan En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Madame, bravo, vous avez dit tout haut ce que je pensais tout bas. J’espère seulement que le gouvernement fera son travail.

  • Le 5 mars 2019 à 14:11, par Sage En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Je suis "Sage" à ne pas confondre avec "Le Sage" qui est un autre internaute.
    Pour l’écrit, je crois que le fond du problème c’est tout simplement, l’incivisme à tous les niveaux décriée par tous. Une fois qu’on a pu régler ce problème, on aura fait beaucoup y compris dans le domaine de l’assainissement de l’environnement.

    Maintenant, la production de déchets est inévitable pour tout humain même les bébés ; la question à se poser est comment évacuer ces déchets ? Dans tous les cas, à un moment donné, il faut que quelqu’un paie pour ça, que les gens aient bien mis ces déchets dans des bacs à ordures ou qu’ils les aient jetés dans la rue ; et là c’est une question d’organisation de la société. Est ce que c’est à titre individuel, ou bien est que c’est en faisant jouer la solidarité (via l’Etat), ça c’est un autre débat.

    Au total, je crois qu’on peut et même, on doit sanctionner les inciviques. Mais affirmer qu’il n’est pas juste de payer des burkinabé pour nettoyer les ordures générées par d’autres burkinabé peut, dans l’absolu, poser problème, parce que c’est le principe même de la solidarité nationale qui peut être remis en cause et là, ce serait grave. En effet, un burkinabé qui est dans son village où même une piste rurale ne passe, peut se demander s’il est juste d’utiliser l’argent commun pour financer un échangeur à Ouaga. Vous voyez où cela peut nous amener ?

  • Le 5 mars 2019 à 14:23, par ouedraogo oumarou En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    bravo à vous. vraiment j’ai aimé votre article. vivement il faut un changement de comportement des citadins pour ameliorer notre de vie

  • Le 5 mars 2019 à 14:37, par Zach En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    J’en veux beaucoup au ministere de l’environnement ; je ne sais pas pour quoi il existe. Meme si la salete qui fait mal aux yeux ne dit rien au boss de cette boite, qu’il sache que ce n’est pas le cas pour nous. Merde alors !

  • Le 5 mars 2019 à 14:51, par Un Burkinabê En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Je ne sais pas quel est le ministère ou la structure qui gère cette HIMO, mais j’ai remarqué en province (exemple de Solenzo dans les Banwa) que les jeunes recrutés ne travaillent que 2-4 heures par jour. Aussi ils travaillent en grands groupes comme des abeilles (aucune rentabilité visible). Il ya des malversations immondes quant à la façon dont les salaires de ces jeunes sont payés (des esprits malins - généralement des CDPistes ou ex-CDPistes - inscrivent des leurs et les sous paient). Si le Gouvernement veut toujours insister et maintenir ce projet HIMO, s’il vous plaît confiez le à des entreprises locales avec des termes de référence clairs (tant de km de curage de canniveaux, tant de km de canniveaux à creuser, tant de puits perdus à boucher, telle ou telle place à nettoyer avec tel indice de propreté).

  • Le 5 mars 2019 à 15:59, par Simon Nacoulma En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Bravo pour les propositions. Je pense que la Mairie de Ouaga et l’urbanisme devraient élaborer un cahier de charge pour chaque parcelle attribuée. À l’image du permis à point ,nos devantures devraient être notées chaque année.et plus on salit et plus on te retire les points.. Cela pouvant aboutir au retrait du terrain attribué.
    Cela demande de la rigueur, et une volonté politique claire et affichée...
    Il nous faut montrer que le pays est gouverné comme dirait l’autre...
    À quand le Burkina novatateur...? À quand le réveil !

  • Le 5 mars 2019 à 16:10, par Konkona En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Bravo Madame. Seule la collecte des impôts ne suffit pas pour développer un pays. Chacun doit jouer son rôle d où les mairies pour aider mais malheureusement le politique a tout foutu en l air en plaçant des maires de complaisance qui n ont aucune notion de développement. Parmi les candidats à l élection présidentielle, Rock a une longue avance sur les autres mais malheureusement, il l ignore. C est travailler et faire travailler tous les mandatés ou les dégager. Malheur à ceux qui baillonnent leur peuple.

  • Le 5 mars 2019 à 17:01, par Patriota En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Bravo pour ce bel ecrit qui interpelle.
    On se demande sil y a un ministre de l’environnement !!!!!
    Il faut simplement aller sinspirer dans des pays comme le Rwanda et le Ghana qui ont reussi ce pari.
    Par exemple l’Etat peut decreter chaque 1er samedi du mois une journee de salubrite. Ainsi chaque citoyen nettoie la devanture de sa cours et/ou de son commerce.
    Il faut aussi sanctionner et ces jeunes quon veut recruter peuv etre une sorte de police verte pour sensibiliser et denoncer ceux qui salissent.

  • Le 5 mars 2019 à 17:47, par Danton En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Entièrement d’accord avec l’auteure de cet article, Mariam Konaté. Chapeau bas, Madame. Rien que la vérité. Il faut supprimer ce projet HIMO, qui n’est qu’un pis-aller sensé résoudre des problèmes bien réels. Et le remplacer par autre chose.

    En plus d’être une solution myope à la question du chomage, HIMO ne produit pas de résultats palpables et là-dessus j’attends que que quelqu’un me démontre le contraire. Si c’est pour venir s’asseoir dans les revues PNDES et clamer des absurdités du genre « on a créé 10,000 emplois et patati et patata. », franchement, laissez tomber. Quels emplois ? Ces cohortes de femmes et de jeunes que vous passez le temps à déverser à Bangréwéogo par exemple, avec la mission de « nettoyer » le sous-bois avec des machettes et qui procèdent à un massacre en règle du sous-bois, ce sont des « emplois » comme ca qu’il faut créer ?

    Pour certaines personnes bénéficiaires de ce programme, c’est carrément un bonus tout fait : on arrive en retard, ensuite on se couche pour allaiter son enfant, on tue quelques jeunes plantes (je parle toujours de Bangreweogo), après on s’asseoit ou bien on se couche pour casser la croute et dormir un peu et hop, on enfourche sa monture, direction la maison pour attendre 40,000 FCFA à la fin du mois. Et au bout de trois mois, on vous dit de rentrer chez vous, que votre « travail » est fini. Au finish, vous n’avez rien appris, et vous êtes plus démunis qu’auparavant, sans perspective. Bref, une perte de temps en somme. On est où là ? C’est ainsi qu’on crée des emplois ? Mesdames et messieurs du gouvernement, réveillez-vous à la fin et réfléchissez, bon sang ! Si vous n’êtes pas capables de réfléchir, payez donc des gens pour le faire à votre place.

    Il faut réorienter l’argent de HIMO vers des formations qualifiantes à des emplois plus pérennes. Sinon avec ce programme en l’ état, vous ne faites que poser un pansement dérisoire sur une plaie profonde qui demande que l’on utilise plutôt...le scalpel.

  • Le 5 mars 2019 à 18:32, par Sorbonne En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Très bon article. Je profite attirer l’attention des autorités que le côté EST de l’échangeur de Tampouy voit ses bandes dédiées aux piétons se transformer en lieu de commerce de chaussures, friperie et les espaces à côté des lieux de vente de voitures. Dans quelques mois ça sera bonjour le désordre.

  • Le 5 mars 2019 à 23:46, par jeunedame seret En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Perruque basse à MARIAM. Le Burkinabè est né sale et vit sale. Et il faut réviser l’éducation à la base et dans les écoles. Pour réussir cette révision, il faut des sanctions sans nonchalance. Pour appliquer ces sanctions, je propose des adresses ; de nommer et numéroter les voies et domiciles ; et d’imposer des règles à suivre en famille. Avec ces adresses, on interpelle et on sanctionne. Dotez la police de matériels pour ramasser sans rdv les étals et friperies des voies. Et les jeunes circuleraient juste pour remettre billets ou amendes. La poste pourrait même vous aider et en profiter.

  • Le 6 mars 2019 à 07:25, par taali woto ti wind bef poorin En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Je suis à 200% d’accord avec l’analyse et les vérités de cette Dame, je loue son courage et le sens profond de sa déclaration.
    C’est comme si on disait à des burkinabés de défecquer partout et de pas s’en faire, on va recruter des sans emploi pour les nettoyer, c’est cette logique qui ne tient pas. Obligez chaque burkinabe à déboucher devant sa cour et surtout éduquer les citoyens à ne pas obstruer les canniveaux sera une solution durable. A l’annonce des 10 325 emplois pour jeunes et femmes, je disais ceci : soyez prudents et humbles car cette offre loin d’être une aumône est également une présentation et banalisation de la misère des burkinabés. Et d’enfoncer le clou:qui parmi nous souhaiterait que l’avenir de son enfant ou de sa femme se joue autour d’un courage de canniveau ?. C’est du boulot réservé au bas peuple, à la tourbe, au vulgus, à la base classe, aux banlieusards, en gros aux misérables. Cela ne fait honneur à personne même si, c’est une contribution à donner un minimum à des gens dont leur misère mérite respect et compassion. Alors bravo à Madame d’avoir dit cette vérité qui crève les yeux.

  • Le 6 mars 2019 à 09:06, par HUG En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Madame vous avez dit vrai.il faut sanctionner ceux qui jettent les ordures n’importe comment. Au Ghana, tout près de nous vous n’allez pas voir ce désordre. Et la corruption existe dans ce domaine. Il y’a des femmes qui ne viennent même pas mais qui sont payés à la fin du mois. Pire en encore comme c’est un travail journalier beaucoup font semblant pour ne pas travailler. Par contre il y a d’autres personnes qui se donnent à fond.

  • Le 6 mars 2019 à 09:12, par HUG En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Madame vous avez dit vrai.il faut sanctionner ceux qui jettent les ordures n’importe comment. Au Ghana, tout près de nous vous n’allez pas voir ce désordre. Et la corruption existe dans ce domaine. Il y’a des femmes qui ne viennent même pas mais qui sont payés à la fin du mois. Pire en encore comme c’est un travail journalier beaucoup font semblant pour ne pas travailler. Par contre il y a d’autres personnes qui se donnent à fond.

  • Le 6 mars 2019 à 11:00, par wilibali En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    les ordures qui salissent nos villes sont constituées à 99 % de plastique. on dit que les sachets plastics sont interdits et ils continuent d’être partout. Prenez tout ce que vous voulez comme disposition, mais cela ne changera absolument rien tant qu’il y a encore et encore des sachets plastiques. on a vu par le passé ces braves travailleurs HIMO faire du très bon boulot, mais quelques jours seulement après leur passage les lieux sont encore plus sales par des sachets emportés par le vent. quand on ne agit pas sur les causes d’un problème on ne fait que du sur place.

  • Le 6 mars 2019 à 11:15, par Un Burkinabê En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Je m’adresse au Premier Ministre
    Il ya des actions simples qui ont des impacts significatifs dans la société.
    1- Ramenez les opérations "manamana". Je me rappelle que sous la révolution il y avait manamana1 (chaque citoyen nettoie chez lui. C’est le travail dans la cellule ffamiliale) ; nanamana2 (nettoyage dans le quartier, entre voisins) et enfin manamana3 (à l’échelle de la ville). Les opérations manamana en plus de l’assainissement du cadre de vie renforçe les liens entre les individus. C’étaient de bonnes solutions pour la cohésion sociale. Je trouve la reprise des opérations manamana un outil puissant pour préparer la réconciliation nationale.
    2- Renforcez et donnez plus de visibilité au sport de masse. Le sport de masse est un remède sûre de lutte contre l’incivisme. C’est aussi un moyen non négligeable de lutte contre l’intolérance. Pensez-vous que si à Yirgou les gens faisait le sport de masse les évènements malheureux surviendraient ? C’est même possible que le sport de masse freinerait ou du moins offrirait des pans aux renseignements généraux.

  • Le 6 mars 2019 à 11:39, par Au secours En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Bien dit Madame,
    mais la mairie ne fait pas son travail,
    et les eaux salles et usées des toilettes qui sont laissées sur les voies, faites un tour à samandin et vous serez édifié.
    Incivisme habitants, habitants pas hygiéniques, incompétence et démission de la mairie,etc...

  • Le 6 mars 2019 à 12:07, par MIMSIIMBIRMA En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    HEUSSEIN IL FAUT COMPRENDRE L’INTERNAUTE NOMME "ENFANT DE BOUSSE" IL VIENT SUREMENT DU BLED DE BOUSSE. IL NE PEUT PAS COMPRENDRE L’ARTICLE DE LA BONNE DAME CAR IL EST TROP BORNE.

  • Le 6 mars 2019 à 16:58, par MADOT En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Merci à vous Mme Mariam Konaté. Assurément il faut repenser le volet de ce projet HIMO.
    Il nous faut un cadre de vie sein toute chose qui serait propice au développement ; tel que nous avons assuré le nettoyage après les évènements de2014 !
    Il faut sensibiliser les populations des villes et des campagnes au maintien d’un environnement propre : peuvent être mis à profit des écrans géants dans les espaces publics tels les marchés, les mittings des partis politiques, une activité" sensibilisation à l’assainissement" par les associations de la société civile-------il faut des bigades pour un environnement sain.
    Ce problème est si énorme que tous les burkinabè doivent se donner la main pour construire un Burkina meilleur.

  • Le 10 mars 2019 à 15:55, par Alexio En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Pourquoi au Burkina Faso, on est toujours au recommencement ?

    Je me rappelles qu a Bobo-Dioulasso, au temps ou Maurice Yameogo le premier president gouvernait, chaque deux mois il y avait le nettoyage generale de la ville intitule "LE FASOBARA", anime par la radio regionale et par un certain Amadou Diakite.

    Chaque famille nettoyait sa court et la devanture de son habitat. Les jeunes occupaient les lieux Publics avec la couverture du service d hygiene d antan.

    C est decevant qu on ne sest pas evoluer du tout. On voit partout des fausses a ciel ouvert sans dalles qui sont devenus des depotoires tout azimut ou les moustiques font leur concert la nuit.

    Comment combattre le paludisme si la population par son mauvais comportement devient promotrice de cette maladie. En jettant du n importe quoi dans ces fausses- la ?

    Le gouvernement devrait imposer les fausses couverts de dalles. Il faudrait une revison totale pour les fausses.

  • Le 15 mars 2019 à 14:42, par BURKINABE ET FIER En réponse à : Projet HIMO : « Il faut réorienter les tâches de ces jeunes et femmes car cette pratique a montré ses limites » (Mariam Konaté, juriste-environnementaliste)

    Pour moi pas besoin de faire recrutement 10225 pour nettoyer les ordures que nous mêmes créons.
    D’abord commencer à l’inculquer à nos enfants depuis le primaire et à la maison
    Décréter une journée "salubrité" férié payé en permettant au ministère en charge d’effectuer le nettoyage sur certains points de la ville : on était fier de le faire au temps de THOM SANK.
    Une émission de sensibilisation quotidienne à la télé
    Mettre à la disposition des burkinabé assez de matériels cad des véhicules de ramassage d’ordures, des poubelles dans chaque coins du burkina et assez d’agents de contrôle permanent.
    Discerner des prix de la ville la plus propre à qui de droit
    Le vrai problème du Burkina c’est l’intérêt personnel qui passe avant tout. il faut que nous changions nos mentalités sinon quel héritage léguerons-nous à nos enfants.

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