Lu pour vous : « Centenaire de la création du territoire de Haute-Volta : quel legs à la jeunesse ? »
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1919-2019 ! Voilà 100 ans que le Burkina Faso, anciennement appelé Haute-Volta, a été créé. L’événement est d’importance et mérite une halte pour s’interroger sur « les conditions et les enjeux de la création et de la reconstitution » de ce pays, « les enjeux et luttes politiques dans la colonie reconstituée » et surtout « les défis » qui se posent à ce Burkina centenaire. L’exercice a intéressé un historien burkinabè passionné de recherche. Il s’agit de Domba Jean-Marc Palm, directeur de recherche en Histoire politique, aujourd’hui à la retraite, et président du Haut-conseil du dialogue social (HCDS). Il vient récemment de mettre sur le marché du livre, son sixième ouvrage : « Centenaire de la création du territoire de Haute-Volta : quel legs à la jeunesse ? ».
L’ouvrage que vient de faire paraître Domba Jean-Marc Palm, historien de profession, est intitulé « Centenaire de la création du territoire de Haute-Volta : quel legs à la jeunesse ? ». L’œuvre est un véritable voyage dans l’univers de l’anthropologie historique et politique de la Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso), avec ses mythes, ses mystères et ses réalités sous fond de « conscience nationale », avec ses luttes multiples et multiformes teintées de « joutes politiques », pour la reconstitution de la colonie de Haute-Volta.
Outre ce regard rétrospectif porté sur l’histoire mouvementée de ce pays, qui célèbre en cette année 2019 le centenaire de sa création, l’auteur de l’ouvrage s’interroge à juste raison sur ce que réserve le Burkina Faso, en termes d’avenir et de perspectives aux générations actuelles et futures. En ce qui concerne cette dernière préoccupation, la sentence de l’historien est sans appel : « Les Burkinabè doivent relever un certain nombre de défis dans la construction de notre Etat-nation ».
D’où son vibrant appel à la réflexion pour l’émergence et la fortification dans la durée, « des fonctionnements sociaux et des relations entre l’Etat et la société ». Cela, recommande Domba Jean-Marc Palm, passe nécessairement par « la gouvernance dans tous les domaines », dotée d’une politique de compétences permettant « de restaurer l’idée de l’Etat avec les valeurs fondamentales que sont la vertu, la citoyenneté, le patriotisme… ».
Pour l’historien, auteur de l’ouvrage, les maux actuels du Burkina Faso se nourrissent principalement du repli identitaire, des problèmes fonciers dans les différentes régions du pays, de la non-prise en compte de la géopolitique interne dans la gestion du pouvoir, du combat de générations pour se départir de la tutelle coloniale et de l’Europe, de la persistance d’anciens schémas d’analyse selon des « cadenas politico-idéologiques ». Enfin, Jean-Marc Palm pointe du doigt le défi sécuritaire, cette équation à résoudre si le Burkina Faso veut réellement amorcer son développement.
Fort de ces arguments, prévient l’auteur de l’ouvrage, si, sous nos cieux, la course aux postes dans le seul objectif de la satisfaction des besoins égoïstes et immédiats, de la poursuite des privilèges pour amasser le plus d’argent, ne s’estompe pas, notre génération n’aura rien de bon à léguer « à celle plus jeune ».
A chacun et à chacune donc de jouer sa partition. Mais comment ? L’ouvrage de Domba Jean-Marc Palm vous trace le cheminement pour sonner le réveil des énergies assoupies. Alors bonne lecture !
Sita TARBAGDO
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