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FESPACO 2019 : « Akasha », l’autre visage de la rébellion au Soudan

Publié le jeudi 28 février 2019 à 13h13min

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FESPACO 2019 : « Akasha », l’autre visage de la rébellion au Soudan

Classé dans la catégorie long métrage, le film « Akasha » a été projeté le jeudi 28 février 2019 au ciné Burkina. Ce long métrage en compétition relate le quotidien des rebelles du Soudan. En 78 minutes, le réalisateur Hajooj Kuka relate les conditions dans lesquelles les soldats traitent les villageois. Malgré ces conditions, il y a la joie au quotidien. Une histoire d’amour va interroger Adnan, un révolutionnaire, qui aime autant son fusil AK47 que sa compagne malade, Lina.

C’est l’aurore dans une savane du Soudan. Un militaire essuie son arme ornée de perles, à l’aide d’une pommade. Sur cette arme, on peut lire « Nancy ». C’est le surnom que Adnan, un jeune révolutionnaire, a donné à sa kalachnikov, communément appelée « AK47 ». Cette séquence témoigne de l’attachement du soldat à son arme.

Présenté comme un héros de cette rébellion, Adnan, l’acteur principal, a réussi à neutraliser, avec une seule balle, un drone qui survolait au-dessus de la troupe. Le brave demande une autorisation à la hiérarchie pour partir aider son père dans sa ferme. Autorisation qui lui est accordée pour deux mois.

Hajooj Kuka, crédit photo Arterial Network

Adnan vient immédiatement chez sa compagne Lina. Objectif : rassurer Lina qu’à la fin de cette guerre, il va l’épouser. Pourtant, la jeune fille est contre cette guerre ; elle aimerait que son partenaire reprenne le chemin de l’école et qu’il l’épouse. Après moult échanges, Lina perd le contrôle et chasse Adnan de sa maison, sans son arme. En effet, le jeune révolutionnaire est un infidèle. Il a promis le mariage à deux autres filles du village. Malgré tout, son cœur bat pour Lina.

Lina (arme en main) et les deux autres compagnes de Adnan

Dans la foulée, Adnan rencontre Absi, un jeune de son âge, pacifiste de nature. Après un retard d’un mois de la part de Adnan afin de retourner dans son unité militaire, le commandant ordonne la rafle et l’arrestation de soldats déserteurs. Adnan, pris au dépourvu, se rapproche de Absi afin de retrouver son arme ainsi que son amoureuse.

« C’est fini sans qu’on ne le sache »

Le film est fini au moment où il a l’air encore plus intéressant. Les cinéphiles sont restés sur leur soif, car le réalisateur Hajooj Kuka n’a pas pris part à cette projection. Toutefois, les réactions n’ont pas manqué.

Ali Lakrouf, invité du festival : « J’ai trouvé le film très intéressant, drôle, assez original, je ne connaissais pas du tout le Soudan donc ça m’a beaucoup intéressé. C’est un film très libre qui m’a beaucoup plu. L’histoire est intéressante et c’est surtout la découverte de la société soudanaise qui m’a touché ; je ne m’imaginais pas ça du tout. Je trouve que c’est très moderne dans la façon de filmer, les rapports entre les hommes et les femmes sont intéressants. J’ai trouvé le film assez passionnant. Je retiens de ce film une vision de la vie dans une communauté africaine que je ne connaissais pas. »

Dr Rosalie Edjou Kantiébo, enseignante chercheure en anthropologie : « Akasha, on ne sait pas ce que ça veut dire. Je n’ai pas entendu le mot dans le film donc pourquoi le titre ? Sinon, il y avait de belles images. En tant qu’anthropologue, j’ai beaucoup aimé la musique et les danses qui ressemblent aux expressions des Sara du Sud du Tchad. Ainsi, je me suis dit qu’entre le Soudan et le Tchad, il y a quand même un rapprochement, c’était les mêmes tonalités. Le film en lui-même était un peu rigolo, on ne s’ennuie pas, c’est fini sans qu’on ne le sache. C’est vraiment un film de divertissement ; on voyait les militaires qui s’embourbaient, qui couraient après des choses futiles. C’est une déconstruction de la guerre, c’est-à-dire que cette guerre était inutile. »

Dr Rosalie Edjou Kantiébo

Pauline Véné, invitée du festival venue du Gabon : « C’est un magnifique film sur le refus de la violence parce que ce sont deux compagnons de guerre où l’autre ne veut pas faire la guerre, mais il ment en disant qu’il est un héros. C’est aussi une histoire d’amour qui tourne autour de ce film. J’ai connu le réalisateur dans un documentaire et je suis venue découvrir son film de fiction. »

Cryspin Masneang Laoundiki
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