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FESPACO 2019 : Le film « Duga » passé au crible du jury

Publié le mercredi 27 février 2019 à 16h25min

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FESPACO 2019 : Le film « Duga » passé au crible du jury

Le jury long métrage a visionné, ce mercredi 27 février 2019 au ciné Burkina, le film « Duga » (les charognards). Il est l’œuvre de deux réalisateurs burkinabè : Abdoulaye Dao et Hervé Eric Lingani. C’est un film qui retrace l’histoire d’un défunt à qui les membres des différentes confessions religieuses ont refusé d’offrir une sépulture. Finalement, ce sont des « charognards » qui s’en chargeront.

« Duga » (les charognards), les membres du jury long métrage et les cinéphiles l’ont découvert dans la matinée du mercredi 27 février 2019 au ciné Burkina. C’est l’histoire d’un mort, Pierre, qui, pour avoir une dernière demeure, a peiné. En effet, après le décès de Pierre, son ami Rasmané, en compagnie de sa femme, amène la dépouille au village. En chemin, un message leur parvient. Les villageois refusent de recevoir le cadavre. La raison : le défunt avait refusé d’assumer la fonction de chef de terre de son vivant. Ils font demi-tour.

En ville, ils demandent le soutien de l’église catholique. Celle-ci refuse, sous prétexte que le défunt ne dispose pas de carnet de baptême. Chez les protestants, le pasteur accepte, mais pose une condition : il veut épouser la veuve. Chez les musulmans, ils déclinent toute aide, car le défunt est un chrétien.

A cette histoire s’est greffée une autre. Celle de la découverte d’un bébé abandonné. Il est retrouvé par les « charognards », des jeunes qui se débrouillent comme ils peuvent. Ils sont peu appréciés par les vieux. Pourtant, ce sont eux qui se chargeront de trouver une demeure au défunt. Or, l’ami du défunt voulait les chasser de la devanture de sa cour.

Le film est teint d’humour. Les cinéphiles ont bien apprécié. Fanta Mariko, étudiante, retient qu’une personne, peu importe sa religion, le village d’où il vient, reste avant tout un humain. C’est un film qui, selon elle, la motive à aller voir des films burkinabè. Pour Abdoulaye Komboudry, un des acteurs du film, les religions sont souvent des facteurs de division. C’est ce qui est dénoncé.

L’un des réalisateurs, Abdoulaye Dao, a aussi souligné la cupidité qui est mise à nue dans son film. Deux orpailleurs, qui ont entendu que leur ami est mort, sont partis à sa recherche. De la ville au village, ils ont erré partout. Mais en réalité, ce n’était pas pour compatir à sa mort. Le défunt, qui était lui aussi orpailleur, détenait par devers lui l’or du groupe.

Il était censé vendre le métal précieux. Avec sa part, il devait se soigner et donner aux autres membres du groupe leur part. Ayant appris que leur ami a été enterré avec ses vêtements, les deux orpailleurs ont pris la route du cimetière, pour une probable exhumation.

« Duga » est l’un des trois films burkinabè en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga au FESPACO 2019.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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