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An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

Publié le mercredi 27 février 2019 à 09h26min

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An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

27 février 2018 – 27 février 2019. Voilà déjà un an que s’est ouvert le procès du putsch de septembre 2015 à la salle des banquets de Ouaga 2000, transformée en tribunal militaire. Des préliminaires, émaillés de déports d’avocats de la défense, en passant par l’audition des accusés jusqu’au passage des témoins (en cours), le tribunal cristallise les attentions, suivant la qualité de celui qui est appelé à la barre. Nous avons recueilli les propos de deux avocats sur le bilan de ce procès.

Dans un souci d’équilibre de l’information, nous avons approché des avocats de la défense. Sans succès. Nous ne dévoilerons pas leurs identités mais ces derniers, dont le client est l’une des têtes d’affiche du procès, ont motivé leur refus par le fait que les journalistes seraient partiaux dans le traitement de l’information liée au procès. De façon générale, ils reprochent aux hommes de médias de ne pas retranscrire fidèlement leurs propos ou de donner plus la parole aux avocats des parties civiles.

Un autre avocat de la défense qui nous avait rassuré la veille (le 25 février) qu’il répondrait à nos questions, s’est ravisé par la suite en avançant qu’en tant qu’avocat commis d’office, il lui était difficile de dresser le bilan de ce procès qu’il a d’ailleurs pris en cours. Selon lui, le choix des mots est capital dans un procès pénal, d’où son droit de réserve. Il nous fera remarquer que seuls les avocats de la partie civile et ceux qui ne sont pas commis d’office, dans une moindre mesure, peuvent se prononcer.

La sérénité du tribunal

Qu’à cela ne tienne, nous avons réussi à arracher quelques mots à Me Lassané Alexandre Daboné, commis d’office auprès des accusés Siriki Ouattara et Jean Martial Ouédraogo. Même s’il n’a pas été trop bavard, le conseil salue la sérénité avec laquelle l’audience se déroule sous le magister du président Seidou Ouédraogo.
« La population se fait une opinion sur cette affaire et nous espérons que le tribunal ira jusqu’au bout en mettant de côté ceux qui n’ont vraiment rien à voir dans cette affaire », a-t-il déclaré, avant de déplorer le fait que le dossier de la procédure n’ait pas été mis à leur disposition au début afin de faciliter leur travail. « Avocats de la défense aujourd’hui, avocats de la partie civile demain », a-t-il rappelé.

« Pour un nettoyage des écuries d’Augias »

L’autre avocat qui a accepté de se prêter aux questions des journalistes n’a pas sa langue dans la poche et est réputé être quelqu’un de direct. Il s’agit de Me Prosper Farama, avocat des parties civiles. Il estime que le procès permet de comprendre beaucoup de choses sur le fonctionnement de l’armée, notamment les problèmes qui la minent. « Ce procès vient rappeler à chacun la place qu’il doit avoir dans une République. Il y a un grand changement entre l’attitude des militaires au départ du procès par rapport à leur attitude aujourd’hui », a-t-il constaté.

Me Daboné Lassané Alexandre

Pour l’avocat, le coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a permis d’entamer un processus de nettoyage des écuries d’Augias et il espère qu’au bout de ce procès, « on arrivera à ce nettoyage et que tous les militaires comprendront leur place dans un Etat de droit. Le seul souverain dans un Etat de droit, c’est le peuple », a-t-il soutenu avec force.

Un travail « colossal » salué

Son coup de gueule est dirigé contre des militaires qui passent à la barre. « On a l’impression que certains ont une certaine gêne à dire toute la vérité et rien que la vérité. La première des responsabilités d’un homme, a fortiori un militaire, c’est accepter de s’assumer », a-t-il déclaré avant de saluer le travail « colossal » abattu par la presse malgré quelques insuffisances. « Si tout ce qui se passe ici n’était pas retranscrit à l’endroit du peuple, on aurait échoué vis-à-vis de cette approche pédagogique qu’on espère », a conclu l’avocat.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 février 2019 à 00:26, par caca En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    Je suis parfaitement du même bord que les avocats de la défense qui suspectent les journalistes de partialité dans la retranscription. J’ai remarqué cela dans les comptes rendu que les journalistes aiment changés les propos des prévenus et ne tiennent pas en compte le sens des mots employés par la personne.

  • Le 27 février 2019 à 08:31, par alfa En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    Mais caca si tu le trouve pourquoi ne pas netranscrire ce que tu sait du proces sur ce meme site

  • Le 27 février 2019 à 08:39, par Sage En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    Caca,
    dès que tu t’es séparé des être humains, reste tranquille dans le cabinet en attendant d’être bouffé par les vers. Tu n’as rien à faire dans les débats.

  • Le 27 février 2019 à 08:43, par kwiliga En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    @caca : chacun constate ce qui lui fait plaisir.
    Si les transcription réalisées par les journalistes vous semblent biaisées et que vous pouvez le prouver (ce qui semble aller de soi dans ce genre d’audition), portez donc plainte, il existe des lois pour ça.
    Si vous constatez qu’il n’existe aucune preuve allant dans ce sens, remettez-vous donc en question, vous y perdrez en esprit partisan, mais y gagnerez en objectivité, ce qui, dans votre cas et au vu de vos divers post sur ce site, me semble largement nécessaire.
    Sinon, Monsieur H F Bassolé : " des avocats de la défense....ont motivé leur refus par le fait que les journalistes seraient impartiaux", est un contresens.

    • Le 27 février 2019 à 14:29, par caca En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

      Je peux comprendre votre stress sur la remarque de Caca, mais c’est une réalité sur le journalisme au Burkina. Chacun écrit tout ce qui lui semble bon sans tenir compte des paramètres judiciaires des propos. J’ai dû faire croisement d’article entre le faso.net et netafrique pour comprendre la déposition du Gal Pingrenoma. La déposition de Gal Sadou est presque absent, étant donné que lui semble décharger le Gal Diendéré. Il faut en vouloir vous même si on relève vos manquement. Les journalistes tous confondus de la presse écrite comme les présentateurs ont toujours pris partie dans les interventions. Ils ne savent pas prendre une distance professionnelle et leurs émotions. Vous pouvez en vouloir Caca de confirmer l’hypothèse des avocats de la défense, mais faites vos effort et rapportez l’intégralité des propos des prévenus et sans les modifiés, c’est important. Vous écrivez c’est pour qu’on lisent, donc prenez la remarque de Caca positivement.

  • Le 27 février 2019 à 10:30, par La vérité En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    Je comprends l’attitude de la défense qui ne veut pas faire de commentaires sur le mécanisme du process. En effet, lors qu’on est sur le banc des accusés, on doit contrôler ses paroles. Sinon, tout ce qu’on dit peut se retourner contre soi.

  • Le 27 février 2019 à 10:50, par Kôrô Yamyélé En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    - Le caquet de Me Kam est maintenant rabattu ou quoi ? Lui auquel presque tous les prévenus ont refusé de répondre ! Ngaw ! Il comprendra désormaís qu’il vaut mieux aller doucement dans toute chose.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 27 février 2019 à 13:07, par TANGA En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

      La présence et les questions de Me KAM m’ont rappelé une bande dessinée où Les Dalton, Calamity Jane et Cigarette César ont arrêté un shérif puis ont fait sortir les habitants de la ville avec pour communiqué : ’’Venez voir comment le bandit sera jugé et pendu’’.

  • Le 27 février 2019 à 12:53, par koussikate En réponse à : An 1 du procès du putsch de 2015 : Ces choses que Me Farama a apprises

    bonjour. POURQUOI SE PLAINDRE DE JOURNALISTES IMPARTIAUX .JE CROIS QUE CEST CE QUE LON ATTEND DEUX / LIMPARTIALITE QUI IMPLIQUE LE TRAITEMENT EQUILIBRE DE LINFORMATION. JE VEUX COMPRENDRE OU BIEN LE JORNALISTE HERMAN FAIT DES CONFUSIONS GRAVES EN MATIERE DE JOURNALISME. VRAIMANT JE LE COMPRENDS PARCE QUE LIMPARTIALITE EST UNE EXCEPTION ET LA PARTIALITE LA REGLE DANS CE METIER DE JOURNALISTE AUJOURDHUI.QUESTION A herman frederic bassole : etes vous partial ou impartial dans votre metier ?

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