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Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

Publié le mardi 26 février 2019 à 11h50min

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Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

À l’audience de ce mardi, la défense du Général Gilbert Diendéré a rectifié des observations qu’elle avait faites. Elle avait rapporté des propos des colonels majors, Palé Théodore et Béréwoudougou Noufou, qui auraient déclaré à la barre que le Général Pingrenooma Zagré avait annoncé le Général Diendéré à la rencontre du 17 septembre 2015. Me Dabo Latif est revenu sur ces observations en soulignant que les témoins avaient plutôt déclaré qu’ils ne s’en souvenaient pas.

L’avocat a également fait remarquer que l’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition et que l’on ne devrait pas s’offusquer que la question de l’exclusion d’acteurs politiques du jeu électoral soit l’un des griefs avancé par le Général Gilbert Diendéré pour la Transition. « Faut-il dénier aux soldats du RSP le droit d’avoir des opinions politiques ? », s’est-il interrogé.

Les avocats du Général Diendéré ont également émis des doutes sur la spontanéité du Général Pingrenoma Zagré qui selon eux, a déclaré, sans qu’on ne lui pose la question, qu’il avait bel et bien présidé la rencontre du 17 septembre.

Aussi, ils ont fait remarquer que le témoin a déclaré que le magistrat militaire, Abdoul Karim Traoré (accusé), avait déclaré du n’importe quoi à la barre. « Ce que l’on attend d’un témoin est qu’il dise ce qu’il a vu et attendu et non qu’il vienne battre en brèche les déclarations des autres », a déclaré Me Dabo, avant que son collègue, Yelkouni Olivier, ne déduise qu’ « avant de venir témoigner, il avait connaissance de tout ce qui a été dit aux audiences ».

Me Yelkouni Olivier relève une légère variation dans les déclarations du Général Zagré

Me Yelkouni Olivier : « Vous dites que vous ne contrôliez pas le RSP et que vous n’étiez pas au courant du mouvement des troupes sur Ouagadougou. Est ce que vous commandiez l’armée à ce moment là ? »

Général Pingrenooma Zagré : Faites l’appréciation que vous voulez.

Me Yelkouni Olivier : Mon appréciation est que vous ne commandiez pas réellement l’armée

Général Pingrenooma Zagré : Merci pour vos compliments

L’avocat a fait observer que le Général Pingrenoma Zagré lors de sa déposition avait dit qu’il n’était pas au courant de la mission héliportée pour récupérer du matériel à la frontière ivoirienne alors qu’à la barre, il soutient qu’il était au courant mais n’a pas donné d’ordre en ce sens. Le président du tribunal, Seidou Ouédraogo a demandé au greffe de noter la variation des déclarations du témoin.

Me Ouilli Dieudonné salue la franchise du Général Pingrenoma Zagré

A sa suite, Me Ouilli Dieudonné, conseil du Commandant Abdoul Aziz Korogo a salué la franchise du Général Pingrenoma Zagré qui a reconnu depuis le début de son témoignage, le rôle capital joué par son client dans la résolution de la crise.

Toutefois, il a déploré le fait que ce soit le témoin, chef d’Etat major général des armées au moment des faits, qui ait signé l’ordre de poursuite contre les éléments du RSP dont le Commandant Korogo. « Je ne vous en veux pas mais cela aurait pu être autrement. Votre décision a pu être édictée par les circonstances du moment, par la rue. Le Commandant Abdoul Aziz Korogo sera en retard dans sa carrière à cause de ce procès », a déploré Me Ouilli Dieudonné avant d’espérer que son client bénéficiera, lui aussi, une fois libre, d’ « une poussée dorsale » qui lui permettra de rattraper le temps perdu.

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Vos commentaires

  • Le 26 février 2019 à 12:40, par SIDNABA En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Cet avocat DABO là est né quand ? S’il est Burkinabè né au Burkina et grandit au Burkina, il saurait que notre armée est plus politisée depuis au moins 30 ans à moins que cet avocat soit partisan d’un parti notamment le CDP déchu. La transition de 02 années ne sont en rien responsable de cette politisation par rapport aux longues années de tueries politiques du régime déchu de Blaise kouassi. Quand n n’a rien à dire, on se tait.Merci

    • Le 26 février 2019 à 21:26, par Siaka En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

      SIDNABA, vous avez parfaitement raison. Cet avocat doit revisiter l’histoire du Burkina Faso avant de vouloir défendre des justiciables.

      Entre 1983 et 1987, sous le CNR (Conseil National de la Révolution), Thomas SANKARA, dans ses discours, disait « Un militaire sans formation politique est un criminel en puissance » Sur cette base les CDR (Comité de Défense de la Révolution) ont été créés dans les casernes pour des formations idéologiques et politiques.

      Des officiers ont été mis prématurément à la retraite sous le prétexte qu’ils ne pouvaient pas suivre le rythme de la révolution.

      Dire aujourd’hui que « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », c’est totalement faux.

      J’ai honte pour cet avocat.

  • Le 26 février 2019 à 12:41, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    ...des verbiages. Ce n’est point pour susciter des commentaires et/ou des jugements sur l’état de l’armée sous la transition, mais bien pour déterminer qui a fait un coup d’état ? Qui a utilisé, pour ne pas dire abusé, de l’intélligence des jeunes du RSP pour faire un coup d’état ? Cette personne, a-t-il fait le coup d’état ou ce sont des nullités avancées par des gens qui ne l’aiment pas ? Y-a-t-il eu un coup d’état au Burkina ? Si votre intervention ne va pas dans ce sens, vous ne faites que nous agacer, surtout les familles qui ont perdu les leurs grâce à cette aventure de votre client. C’est injuste

  • Le 26 février 2019 à 13:21, par BANGOSS En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Me DABO si vous ne pouvez pas défendre vos clients déportez vous ;Qu’est ce que vous en savez sur la politisation de l’armée ?Regardez ce qui s’est passé depuis un 15 octobre 1987 certains sont dans le boxe des accusés et refusent de reconnaitre,de même aujourd’hui .Voyez ce qui s’est passé en 2011 (mutineries multiples). Ces gars de RSP ont fait plus de dégâts mais aucun n’a été inquiété.Cependant on a visé quelques uns mal aimé plus de 500 et radier qu’en dites vous ?
    Me si le débat vous dépasse déportez vous au lieu de vous ridiculiser.Dommage.Les choses sont claires mais certains tentent de divertir le public en accablant tantôt Me Hervé KAM d’avoir pris de l’argent avec ZIDA.En attendant justifiez vous n’avez rien à voir avec le putsch.Dites quand un voleur est pris la main dans le sac et il déclare être au courant qu’un autre voulait le faire voila pourquoi il ’a devancé .Me un peu de bon sens .Même si les gens ne connaissent pas le droit on voit ce qui se passe ;

  • Le 26 février 2019 à 13:39, par Alexio En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Me Dabo Latif, votre propos n a pas de sens en ce qui concerne le status militaire des soldats vis-avis de leurs superieurs galonnes soit en General ou soit en Colonel. La hierrarchie militaire etait exploitee cyniquementpar Diendere og Co.

    Ils etaient tous des victimes manipules par un system dictatorial epaule par la Francafrique de l Elysee qui ont arme.Payer par l argent du contribuable. Dire que ces derniers etaient politises releve d un faux constat.

    Ils etaient comme tout le monde le savait une garde pretorienne taillee pour la protection de Blaise Compaore pour perenner son pouvoir a vie.

    La division etait comsommee, apres tant d annee de terrorisme impuni sur tous ceux qui se trouvaient sur leurs voies comme rebelles.

    L adresse qui vous seriez dedier est le cimetiere de Gouguin. Un cours proces. Aujourdhui ces bourreaux dhier ont eu la chance d etre juger selon les regles d un etta de droit.

    Mais quand Ils s etaient aux affaires le Burkina Faso s endeuillant par leurs terreurs sauvages en system. Les plaies dans les coeurs des veuves victimes de ce systeme diabolique n ont pas cicatricer cicatrises jusqu a nos jours.

  • Le 26 février 2019 à 14:04, par Africa En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Je suis franchement deçu de la prestation de certains avocats au cours de ce procès. En effet, comment dans un procès pénal d’une telle gravité, des avocats ne cessent d’affirmer des opinions personnelles et des jugements de valeur sans preuves au lieu de s’en tenir aux faits ? De quel droit un avocat peut user de l’humiliation d’un prévenu ou d’un accusé pour ettayer son argumentaire ?
    Je suis surpris que durant ce procès, je n’ai lu nulle part dans les comptes rendus de la presse, un appel à l’ordre du Président du Tribunal pour faire respecter le droit des accusés et des témoins par les parties civiles et les avocats de la défense. C’est très regrettable et cela ne grandit pas le Burkina et son système judiciaire.
    A titre d’exemple, j’ai suivi avec assiduité le procès du Président Laurent Gbagbo à la CPI ; j’ai été émerveillé par la grande fermeté du Président de la 1ère chambre quant au respect du droit des accusés et des témoins, allant parfois jusqu’à exiger des excuses de certains acteurs de la défense comme du parquet aux témoins ou aux accusés car ils sont présumés innonçants jusqu’au verdict. La preuve est là ; le Président Gbagbo et Blé Goudé ont été acquittés. Et si le Président de la 1ère chambre avait laissé les avocats se "défouler" sur eux, comment aurait-il pu réparer ce tort moral ? Pour moi, il faut impérativement mettre fin aux jugements de valeur et s’en tenir aux fins. Nous assistons à un procès pénal et non à un forum sur ce qui s’est passé le 16 septembre 2015. Les professionnels du Droit doivent nous montrer une autre manière de pratiquer le Droit.

  • Le 26 février 2019 à 14:26, par Ka En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Maître Dabo vous n’êtes qu’un nouveau-né : Et je vous prie d’étudier l’histoire de l’armée dans la vie politique avant de défendre ses éléments. Je vais vous rafraîchir la mémoire pourquoi l’armée est très politisée pour des intérêts personnels de quelques dictateurs comme Blaise Compaoré ou Madero. ‘’’Même si l’éventualité d’une subversion de ces démocraties par les militaires apparaît peu crédible aux auteurs qui s’y intéressent, la question se pose de la suprématie des dirigeants civils sur les chefs militaires. En la matière, les systèmes politiques contemporains reposent sur le principe d’une soumission « naturelle » des militaires aux dirigeants civils. La différenciation progressive des rôles politique et militaire à partir de la Révolution française, en excluant progressivement les souverains des champs de bataille, s’est traduite par l’affirmation de la prééminence du premier sur le second nous disait (Barral en 2005). Dans cette perspective, la définition des rapports entre « guerre » et « politique » avancée par Carl Von Clausewitz dès le XIXe siècle a progressivement été considérée comme le vade-mecum par excellence de ces relations nous dit (Aron, en 1976). Dès lors, les sociologues et les politistes qui ont abordé cette thématique se sont principalement interrogés sur les facteurs susceptibles d’affecter cet équilibre fonctionnel. L’analyse des rapports entre « démocratie » et relations civils-militaires, et des formes démocratiques de ces relations, reste cependant largement à faire. La dichotomie entre « soumission » et « insoumission », « contestation » et « docilité » des militaires à l’égard du pouvoir civil reste insuffisante pour en rendre compte : D’abord parce qu’elle ne dit rien des formes diversifiées que cette relation peut prendre dans les différents régimes démocratiques. Mais au Burkina Blaise Compaoré en a dominé ce sujet en fabriquant une armée dans l’armée pour simplifier le sujet, qui permettait son régiment de tuer qui il veut dans l’impunité.

  • Le 26 février 2019 à 14:45, par Desperado En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Me Dabo là, diminue ton arrogance. J’ai la malchance de l’entendre souvent mais il s’exprime d’air de suffisant comme si son titre lui donnait des ailes. petit, vas-y doucement

  • Le 26 février 2019 à 15:52, par sheiky En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Merci "Nabiiga". Dans ce procès, on remarque que les avocats jouent plus sur les mots, les circonstances et les effets psychologiques que sur les faits. Qu’est-ce qu’il y avait de plus politisé que le RSP dans l’armée et quelle est sa génèse. Pour leur information, il faut leur rappeler encore une fois ce qui a précipiter l’assassinat de Tom Sank. Tom Sank avait légué le CNEC à Blaise son adjoint en toute confiance. Mais avec le temps, il ne maîtrisait plus vraiment ce corps. De ce que j’ai compris (pour que ceux qui ont des précisions les apportent) l’idée de son frère et ami Ernest Nongma a été de créer la FIMATS comme corps mixte et autonome dédié à la protection des institutions et sortir le PF du joug ménaçant et risqué des hommes de Blaise. On connait la réaction de Blaise et la suite. En définitive, c’est cette idée qui a été récupérée et qui a été la base de la création du RSP, mais en se basant surtout sur les commandos de Pô. Je ne sais pas, mais ces gens n’ont aucune leçon de morale a donné à quelqu’un. Certaines personnes de l’autre côté ont peut être failli, mais si on doit mettre tout cela sur une balance, je vous laisse imaginer de quelle manière la balance va se pencher. On remarque que le Golf continue de se moquer du peuple quand on voit la manière dont il interpelle le Gl Zagré. On se connait tous au Faso...

  • Le 26 février 2019 à 17:44, par Ka En réponse à : Procès du putsch du CND : « L’armée n’a jamais été aussi politisée que sous la Transition », Me Dabo Latif

    Maître Dabo, je vous prie d’étudier l’histoire de l’armée dans la vie politique des civiles avant de défendre ses éléments. Je vais vous dire pourquoi l’armée est très politisée pour des intérêts personnels de quelques dictateurs comme Blaise Compaoré ou Madero. ‘’’Même si l’éventualité d’une subversion de ces démocraties par les militaires apparaît peu crédible aux auteurs qui s’y intéressent, la question se pose de la suprématie des dirigeants civils sur les chefs militaires. En la matière, les systèmes politiques contemporains reposent sur le principe d’une soumission « naturelle » des militaires aux dirigeants civils. La différenciation progressive des rôles politique et militaire à partir de la Révolution française, en excluant progressivement les souverains des champs de bataille, s’est traduite par l’affirmation de la prééminence du premier sur le second nous disait (Barral en 2005). Dans cette perspective, la définition des rapports entre « guerre » et « politique » avancée par Carl Von Clausewitz dès le XIXe siècle a progressivement été considérée comme le vade-mecum par excellence de ces relations nous dit (Aron, en 1976). Dès lors, les sociologues et les politistes qui ont abordé cette thématique se sont principalement interrogés sur les facteurs susceptibles d’affecter cet équilibre fonctionnel. L’analyse des rapports entre « démocratie » et relations civils-militaires, et des formes démocratiques de ces relations, reste cependant largement à faire. La dichotomie entre « soumission » et « insoumission », « contestation » et « docilité » des militaires à l’égard du pouvoir civil reste insuffisante pour en rendre compte : D’abord parce qu’elle ne dit rien des formes diversifiées que cette relation peut prendre dans les différents régimes démocratiques. Mais au Burkina Blaise Compaoré en a dominé ce sujet en fabriquant une armée dans l’armée pour simplifier les choses, qui lui permettait d’utilisé son régiment pour la répression.

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