C’est en 2011 que l’Institut des sciences (IDS) a lancé le recrutement de sa première promotion de licence professionnelle en enseignement des sciences à distance. Cette Formation ouverte et à distance (FOAD) a permis de former quatre promotions, soit un effectif de 300 enseignants. Malheureusement, pour des raisons financières, l’IDS a dû y mettre fin.

Après quelques années d’interruption, l’institut renoue donc avec la FOAD grâce à l’appui financier du Programme d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’enseignement (PAAQE). Il s’inscrit ainsi résolument dans l’air du temps et affiche l’ambition de devenir une école de référence dans la sous-région en s’appuyant sur les possibilités qu’offrent les technologies de l’information et de la communication.

La FOAD de l’IDS permet d’obtenir une licence professionnelle en mathématiques, en physique-chimie et en Sciences de la vie et de la terre (SVT). Elle est à deux niveaux d’entrée, explique Ousséni So, enseignant-chercheur en mathématiques et directeur des affaires académiques et scientifiques de l’IDS.

Le premier niveau s’adresse aux titulaires d’un Bac C, D, E ou équivalent et dure trois ans. Le niveau 2 s’adresse aux titulaires d’un CAP/CEG option MPC ou MSVT ou d’un DEUG option mathématiques, physique-chimie, SVT ou équivalent. Ce niveau de formation dure un an.

Pr Bintou Sessouma, directrice générale de l’enseignement supérieur

Avec la FOAD, il s’agit, pour l’IDS, selon Ousséni So, d’accompagner la réforme du système éducatif en formant en nombre et en qualité des enseignants de lycées et collèges, d’aider ces enseignants à progresser dans leur cursus professionnel et aussi de rendre attractif le métier d’enseignant.

Il s’agit aussi de permettre aux enseignants sur le terrain de pouvoir se former sans quitter leur poste de travail, de rompre l’isolement de certains enseignants et les tenir informés des évolutions des contenus d’enseignement et des pratiques pédagogiques.

Ousséni So, directeur des affaires académiques et scientifiques de l’IDS

Et bien que la grande partie de la formation se fasse à distance, ainsi que le contrôle continu, à la fin de chaque semestre, les apprenants sont regroupés à l’IDS pour effectuer les travaux pratiques et des examens sur table. « Le reproche que l’on fait à ce type de formation, c’est qu’on se dit qu’on peut facilement frauder. Donc nous tenons à ce que l’apprenant vienne physiquement à l’IDS et compose sur table et c’est sur ça qu’il va être évalué », ajoute Ousséni So. Des encadreurs assurent d’ailleurs le suivi-conseil et l’examen sur le terrain.

Pour le Pr Bintou Sessouma, directrice générale de l’enseignement supérieur, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, le lancement de la FOAD par l’IDS participe à la mise en œuvre de la politique de l’enseignement supérieur du gouvernement. Et ce, pour répondre un tant soit peu aux difficultés que traversent les universités publiques, notamment les retards, les chevauchements des années académiques et le manque d’infrastructures. C’est pourquoi elle a formulé le vœu que la FOAD de l’IDS soit pérenne pour le « grand bonheur de notre système éducatif. »

Un corps enseignant bien formé pour répondre à la spécificité de la FOAD

Pour renouer avec la FOAD, l’IDS s’est préparé pendant un an à travers l’élaboration des curricula de la licence professionnelle, la formation des enseignants à la conception des modules de la FOAD et à leur implémentation et la formation des enseignants au tutorat à distance.

La FOAD se termine par un stage pratique dans une classe de second cycle. La formation coûte 700 000 F CFA par an payables en deux tranches. Les inscriptions sont ouvertes et se poursuivent jusqu’en fin mars. Le début des cours est prévu pour avril 2019.

La cérémonie de lancement a aussi été l’occasion de remettre symboliquement des attestions aux enseignants et aux formateurs de l’IDS à l’issue de la formation sur le tutorat à distance.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net