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Migrations et environnement : L’OIM lance un nouveau programme dans deux communes du Burkina

Publié le mercredi 20 février 2019 à 11h08min

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Migrations et environnement : L’OIM lance un nouveau programme dans deux communes du Burkina

Le 19 février 2019, à Kaya, le gouverneur de la région du Centre-Nord, Nandy Somé/Diallo, a procédé au lancement du projet « Renforcement des capacités des autorités locales Burkina Faso afin d’intégrer la migration, l’environnement et le changement climatique dans la planification locale ». Initiée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en partenariat avec le secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable, cette phase pilote du projet couvre les communes de Mané dans la région du Centre-Nord et de Téma Bokin dans la région du Nord. Financé à hauteur de 200 000 dollars par le fonds de l’OIM pour le développement, le projet sera mis en œuvre sur une durée de deux ans.

Le projet « Renforcement des capacités des autorités locales Burkina Faso afin d’intégrer la migration, l’environnement et le changement climatique dans la planification locale » a été conçu pour accompagner les collectivités locales des communes de Mané et de Téma Bokin ainsi que leurs partenaires. Cela afin de leur permettre de mettre en œuvre des stratégies de développement durable répondant aux défis aussi bien climatiques que migratoires à travers trois axes.

Le premier axe se rattache au renforcement des capacités au niveau local à travers les formations qui seront dispensées mais aussi les séances de sensibilisation. Le second axe consiste à apporter un soutien technique aux institutions concernées par la mise à disposition d’un guide d’orientation pour l’intégration de la dimension migration, environnement et changement climatique dans les documents de planification communaux.

Les collectivités locales ont prêté une oreille attentive aux travaux

Ce guide tient compte des besoins de la population en situation de vulnérabilité, en particulier des femmes et des jeunes. Le dernier axe porte sur le renforcement de la gouvernance du lien entre migration et environnement à travers une approche participative. A terme, la participation des acteurs impliqués à tous les niveaux devra permettre de développer des politiques publiques mieux adaptées à travers la mise en place d’outils de planification inclusifs et durables.

L’initiative de l’OIM est née à la suite d’un constat amer. Il est ressorti de l’analyse situationnelle des Plans communaux de développement (PCD) 2007-2012, que les communes ciblées sont confrontées à un taux de chômage élevé (particulièrement chez les jeunes) ainsi qu’à une forte pauvreté (accentuée chez les femmes), avec parallèlement une démographie croissante ; ce qui entraîne une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles déjà rares. Ces difficultés, en plus du changement climatique, impactent à la fois les mouvements migratoires, la gestion environnementale et le potentiel de développement inclusif et durable de ces territoires.

Des responsables régionaux ont pris la résolution de veiller à la bonne marche du projet

Dans son mot de bienvenue, le président du conseil régional, Adama Sawadogo, a exprimé sa reconnaissance à l’OIM ainsi qu’aux partenaires du projet « Renforcement des capacités des autorités locales Burkina Faso afin d’intégrer la migration, l’environnement et le changement climatique dans la planification locale ». Soucieux de la réussite du présent projet, M. Sawadogo a exhorté la vingtaine de participants à l’atelier de lancement à jouer pleinement leur rôle, une fois de retour dans leurs postes respectifs. En retour, Mme le gouverneur de la région du Centre-Nord, Nandy Somé/Diallo, a réitéré l’engagement des deux gouvernorats à accompagner le projet.

Un projet hautement salutaire

Dans son intervention, le directeur de cabinet du ministère de l’Environnement, Rasmané Ouédraogo, dira qu’à l’heure où le Burkina Faso est confronté de façon de plus en plus accrue aux effets du changement climatique en prenant d’importants flux migratoires, ce projet est plus qu’une nécessité. S’appuyant sur les données de l’agence nationale de gestion des catastrophes (SP/CONASUR), il a rappelé qu’en 2017, douze des treize régions du Burkina Faso ont été touchées par des inondations, impactant 30 862 personnes. « Ces effets dévastateurs impactent les populations, les forçant dans la plupart des cas à des déplacements avec leur corollaire de malheurs. Les régions du Centre-Nord et du Nord sont des exemples concrets des défis de taille que rencontre le Burkina Faso », poursuit M. Ouédraogo.

Le nouveau projet de l’OIM s’inscrit dans la politique du ministère de l’Environnement, selon le directeur de cabinet dudit ministère, Rasmané Ouédraogo.

Même son de cloche du côté du chef de mission pays de l’OIM, Abibatou Wane. « Personne ne peut aujourd’hui nier l’impact du changement climatique au niveau global et national. L’Accord de Paris de 2015 et le Pacte mondial pour des migrations ordonnées, sûres et régulières adopté en décembre 2018 à Marrakech, reconnaissent ce lien qui existe entre changement climatique et mouvements. Le Plan de soutien de l’ONU au Sahel 2018-2030 et les efforts menés par le gouvernement burkinabè en matière de développement ont également mis en lumière l’impact du changement climatique sur les mouvements migratoires », dira-t-elle.

Le chef de mission pays de l’OIM, Abibatou Wane

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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