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FESPACO 2019 : « On ne s’est pas encore accordé sur l’arrivée de Will Smith » (Georgette Paré, comédienne)

Publié le vendredi 15 février 2019 à 13h16min

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FESPACO 2019 : « On ne s’est pas encore accordé sur l’arrivée de Will Smith » (Georgette Paré, comédienne)

A quelques jours de l’ouverture de la 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’heure est aux derniers réglages. Si l’arrivée de certaines célébrités du 7e art est encore incertaine, le carré des célébrités est déjà confirmé à ce cinquantenaire. Dans cet entretien réalisé le jeudi 14 février 2019, Georgette Paré, artiste comédienne, partenaire d’organisation de l’édition et promotrice de Celebrity’s Day, nous plante le décor de ce qui se passera à partir du 23 février 2019 à Ouagadougou, à l’occasion de ce rendez-vous cinématographique.

Lefaso.net : Vous avez effectué des voyages à l’international entrant dans le cadre de l’organisation des 50 ans du FESPACO ; quel bilan faites-vous de ces déplacements ?

Georgette Paré : Le bilan que je tire de ces déplacements, c’est que le FESPACO est tellement ancré dans les habitudes des professionnels d’ailleurs que je ne pense pas que nous avons le choix de faire autrement. La conférence presse à Paris a refusé du monde. Toutes les grandes figures de notre cinéma qui résident là-bas y étaient. On a vu des grands musiciens comme Manu Dibango qui étaient là.

Les professionnels ont fait du FESPACO leur festival. Et ce n’est qu’au FESPACO que vous pouvez rencontrer tout le monde. Vous allez faire le tour des autres festivals et vous allez rencontrer des personnes une fois seulement. Rencontrer tout le monde en même temps, il n’y a qu’au FESPACO que cela existe et je crois que les professionnels africains se sont appropriés le festival et en ont fait leur affaire personnelle, si bien qu’il y en a qui ne supportent pas de ne pas être invités. Parce qu’ils se sentent chez eux ici à Ouaga. Le FESPACO est leur festival et ils se donnent un droit de regard là-dessus. Le regard extérieur que les gens ont du Fespaco fait plaisir à voir. On est vraiment sollicité.

Trois films burkinabè sont en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga dont « Douga », long métrage dans lequel vous jouez. Avez-vous espoir ?

Quand vous jouez dans un film, le mal que vous lui souhaitez c’est justement d’avoir l’Etalon de Yennenga. Je croise les doigts pour Douga et j’espère bien qu’avec Douga, l’Etalon restera au Burkina surtout que j’ai toujours eu la chance avec Abdoulaye Dao. En plus de Douga, je pense que le Burkina est fortement représenté dans plusieurs catégories dont le long métrage, le court métrage, la série, le documentaire. Il y a des œuvres de belle facture qui viennent d’ailleurs et il appartiendra au jury de décider de la meilleure œuvre qui doit recevoir l’Etalon.

Des stars du cinéma africain et de la diaspora sont annoncées à cette édition du FESPACO ; pouvez-vous nous citer quelques noms ?

C’est vrai que ce volet star est toute ma responsabilité à cette édition du FESPACO. On a eu des prétentions très grandes. C’est vrai qu’on a beaucoup parlé de Will Smith qui doit arriver mais à ce jour, on n’est pas véritablement arrivé à s’accorder. On n’est pas arrivé à s’accorder parce que les célébrités sont les célébrités.

Les célébrités, ce n’est pas ce que vous voyez de nous ici. Nous, on est accessibles à tel point qu’on nous néglige parfois. Les célébrités ailleurs, ce n’est pas ce que nous, nous pensons comme célébrités ici. Depuis le temps qu’on court derrière ces célébrités, j’ai eu le temps de me rendre compte que nous, on a encore du chemin à faire parce qu’elles ont des exigences que nous ne pouvons pas honorer parce que ça nous dépasse honnêtement pour le moment. Par contre, il y a d’autres célébrités qui seront là. Il y a Sidiki Bakaba, Issac de Bankolé, Jacky Ido, les comédiens de Nollywood.

Les célébrités qu’on a au niveau de la Côte d’Ivoire, même d’autres célébrités qu’on a au niveau de la diaspora comme Eric Ebouané, Aïcha Maïga, Mariam Kaba. Je vous assure que ce n’est pas ce qui va manquer. Les vraies célébrités de notre cinéma seront là. Maintenant, le top des tops des célébrités qu’on voulait, peut-être qu’il [Will Smith] va nous faire une surprise... Je n’en sais rien. Toujours est-il que nous sommes toujours en contact avec son staff managérial. Vous savez que c’est toute une équipe qui travaille avec l’artiste et qui voit la nécessité ou non pour lui d’effectuer un déplacement. Jusque-là, on est toujours en attente ; peut-être qu’il nous fera une surprise .

Concrètement, avec les stars attendues, qu’est -ce qui va se passer ?

Pour ce qui est des stars, on a tout un programme avec ces célébrités. Déjà, à l’ouverture du FESPACO, il y a un espace qui est réservé pour nos célébrités. Le lendemain de l’ouverture, c’est-à-dire le 24 février, à l’hôtel de ville de Ouagadougou, il y aura la soirée des célébrités avec le maire comme parrain.

Au cours de cette soirée, des distinctions seront décernées en hommage aux grands acteurs qui ont animé l’histoire du cinéma africain. Nous avons la génération intermédiaire d’acteurs très prisés sur la scène internationale qui seront distingués et on a la nouvelle génération d’acteurs aujourd’hui qui nous font honneur de par leur jeu et leur savoir-faire ; ceux-là également seront distingués. Ce sera une soirée haute en couleurs.

Ce qu’on demande, c’est que les gens soient bien habillés, en tenue de cérémonie comme notre spot le dit : « Entrance et paillette ». On peut porter tous types de tenue. Le Faso danfani est conseillé surtout à nos acteurs. Cela permettra de faire la promotion de notre coton. Il y a de grands couturiers qui vont habiller nos célébrités et même qu’on envisage de créer un jury qui va primer les trois meilleures sapes de la soirée.

A partir du 25 février, nous avons notre pavillon de la célébrité qui sera installé à l’Institut français. La rotonde de l’Institut français va se transformer en pavillon de la célébrité. A l’intérieur de ces pavillons, on va installer plusieurs plateaux télé qui vont se faire avec les célébrités. Les journalistes pourront passer faire des interviews avec elles. Le public pourra, par moments, accéder à ces célébrités ; il y aura des rencontres professionnelles à l’intérieur entre des acteurs professionnels, semi-professionnels, amateurs et célébrités. Le pavillon de la célébrité sera le QG des acteurs. Et cela permettra de se côtoyer et de voir comment marquer notre présence à ce FESPACO.

Le contexte sécuritaire ne vous inquiète-t-il pas ?

Parlant de la population de Ouaga, je ne crois pas que les gens arrêtent de vivre du fait de cette insécurité. Je pense que ce que les terroristes demandent, c’est de faire peur aux gens et on ne sait jamais quand est-ce qu’ils tapent ; donc on ne va pas s’empêcher de vivre. Au niveau national, des précautions sont prises pour sécuriser toute la ville de Ouaga. Quand nous sommes partis en France, en Belgique, à Kigali pour les conférences de presse, on a rassuré les uns et les autres qu’ils n’ont rien à craindre. Je pense qu’on va attraper nos chapelets et laisser le bon Dieu faire le reste.

Quel message avez-vous à l’endroit des comédiens et comédiennes pour susciter l’engouement autour de ce grand rendez-vous cinématographique ?

A toute la population burkinabè, ce n’est même pas seulement aux acteurs, je pense que tout le Burkina doit être fier du FESPACO. Toute la ville de Ouagadougou doit s’approprier cette fête du cinéma parce que nous sommes la capitale du cinéma africain. Et ça, ça en dit long. Si on dit que Ouagadougou est la capitale du cinéma africain, cela veut dire que nous sommes tous des cinéastes, nous sommes tous des hommes de cinéma et de culture.

Je pense que la population ne se fera pas prier ; au contraire, je trouve qu’il n’y a pas suffisamment de places pour accueillir les gens à cette fête du cinéma. Si vous voyez comment les projections se passent dans les salles, les salles sont toujours combles. Et ceux qui entrent pour les premières séances ne veulent pas ressortir pour laisser la place à d’autres. C’est pour dire que la ville de Ouagadougou aime le cinéma africain. Mais ce sont les infrastructures qui manquent. Ce n’est pas la volonté des uns et des autres de participer à la fête qui manque, mais ce sont les infrastructures plutôt qui manquent.

Propos recueillis par Mariam Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2019 à 17:14, par iPhone En réponse à : FESPACO 2019 : « On ne s’est pas encore accordé sur l’arrivée de Will Smith » (Georgette Paré, comédienne)

    Madame c’était prétentieux d’inviter Will Smith avec ce qui se passe au Burkina aujourd’hui. Les attaques et autres, les Américains sont trop regardant sur la stabilité d’un pays avant d’effectuer un Business quelconque.
    En plus le cachet de Will Smith est colossal. On peut construire un hôpital avec son cachet. Vous même vous le savez à moins que vous avez un rapport particulier avec l’artiste. En ce moment il vient en invité vous faire plaisir et rehausser le Fespaco.
    Nous avons beaucoup de célébrités en Afrique au Nigeria, Côté D’ivoire, Mali etc.....travailler avec eux

  • Le 17 février 2019 à 10:30, par Kadisso En réponse à : FESPACO 2019 : « On ne s’est pas encore accordé sur l’arrivée de Will Smith » (Georgette Paré, comédienne)

    Wàlay, les gens sont vraiment pretentieux. Dans ce contexte de rareté de ressources que connàit le Burkina faso, ce serait vraiment de la folie que de vouloir deplacer un monument de ce genre. Il faut avoir vraiment les reins solides pour pouvoir le faire. Si on s’amuse, c’est tout le budget du Fespaco qui ira dans ca.. Un monument de ce genre se deplace accompagné d’une equipe sans compter la prise en charge une fois ici, ce qui.n’est pas simple. Il.n’ya pas de sentiment en business, notamment en.matiere de cachet, donc contentons nous de nos celebrités africains, à ce niveau les negociations peuvent quelquefois aboutir.

    Dieu seul sait comment on kètè kètè pour boucler les finacements additionnels à la subvention de l’Etat pour rorganiser le Fespaco à chaque edition. Du courage

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