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Commerce international : Focus sur les liens commerciaux entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine

Publié le mercredi 13 février 2019 à 14h02min

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Commerce international : Focus sur les liens commerciaux entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine

Les relations diplomatiques sino-burkinabè ayant été rétablies, le détournement de trafic (commerce) devrait être important et nécessite la prise d’un certain nombre de dispositions au niveau national. L’Agence pour la promotion des exportations du Burkina (APEX) nous fournit une panoplie d’informations sur les liens commerciaux entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine.

L’Asie est le deuxième partenaire commercial du Burkina Faso après l’Union européenne. En Asie, la Chine est le troisième client du Burkina Faso, absorbant 9,10% des exportations vers la région, juste après Singapour et l’Inde, et 1,7% des exportations totales du pays. Selon les données de la balance commerciale 2017, les principaux produits burkinabè exportés en direction de la Chine en 2016 concernent le sésame (89% des exportations vers la Chine), les noix de cajou (2,8%) et les cuirs et peaux (0,4% environ). D’autres types de produits d’exportation existent et permettent des entrées de divises importantes pour le pays.

L’Agence pour la promotion des exportations (APEX) a dénombré 57 exportateurs réguliers et occasionnels au cours de la période 2012-2016 et la valeur des exportations vers la Chine a atteint son niveau le plus élevé en 2013 avec un montant total de 64,5 milliards de F CFA. Dans le contexte de la reprise des relations diplomatiques, il existe la perspective d’accroissement des exportations vers la Chine.

Quant aux importations burkinabè, une étude de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a démontré que la Chine constitue la première source d’approvisionnement du Burkina Faso depuis 2013. Selon la balance commerciale de 2017, la valeur des importations du Burkina en provenance de la Chine s’est établie à 267,5 milliards de F CFA en 2016, soit 17% des importations totales du pays.

Les principaux produits importés de la Chine sont les motocycles, les fils de machine en fer, les dispositifs photosensibles, les tubes et tuyaux, les médicaments préparés à des fins thérapeutiques et des produits manufacturés. Il y a d’autres types de produits qui sont importés de la Chine, tels que le fil en fer ou en acier non-allié, enroulés, zingués et les sacs et sachets d’emballage obtenus à partir de lames ou de formes similaires, de polyéthylène.

L’acheminement des marchandises vers le Burkina Faso se fait essentiellement par voie maritime jusqu’à l’un des ports d’attache du pays (Tema, Cotonou, Lomé, Abidjan). Tous les produits manufacturés conteneurisables parviennent en conteneur à destination. Les quantités annuelles des importations ont eu une tendance à la hausse, excepté en 2015. Sur la période passée en revue, ce sont au total 2 870 entités (entreprises, ONG, administrations publiques, etc.) qui ont importé de la Chine et ce sont en majorité de petits acteurs ayant importé en moyenne par an moins de 15 tonnes de marchandises. Les importateurs de quantités et de volumes modestes font généralement recours au groupage maritime pour acheminer leurs marchandises au Burkina Faso.

Statiques chinoises importantes pour le Faso

La Chine est le deuxième pays le plus grand au monde en termes de superficie avec environ 9 millions de km2 et première en termes de population avec 1,38 milliard d’habitants en 2017. Ce faisant, elle constitue un immense marché pour le reste du monde et particulièrement pour les biens produits en Afrique et qui sont rares dans les autres régions du monde.

« Aujourd’hui, les grandes nations se querellant autour de la technologie, il est fort utile que le Burkina Faso apprenne à adapter la transformation de sa production domestique et a adopté une meilleure politique commerciale avec le reste du monde afin d’être à même de réaliser des gains économiques considérables », se convainc le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des exportations (APEX), Issa Benjamin Baguian. Distante de 10 591 km du Burkina Faso, la Chine populaire est parmi les cinq premiers fournisseurs et consommateurs de biens pour le Burkina. Avec un PIB par habitant de 16 700 dollar US en 2017, la Chine a exporté environ 2 263, 370 milliards de dollars de produits et importé 1 843, 793 milliards de dollars en 2017.

La monnaie de la Chine est le yuan avec un yuan équivalent à 84,60 F CFA environ. Il convient de préciser que la monnaie chinoise et celle de la zone UEMOA (le F CFA) ne sont pas en parité fixe donc les cours varient et s’écartent souvent de la valeur actuelle. Pour les exportations vers la Chine, le Burkina Faso est le 152e pays sur 233 qui exportent vers ce pays. Il y a alors une bataille à gagner qui est la transformation structurelle de la sphère de production du Burkina afin de mieux conquérir le marché extérieur.

Les clefs du succès en affaires en Chine

Pour réussir en affaires en Chine, il existe un univers de culture, qu’il convient de cultiver. En affaires, le Chinois accorde de l’importance à un certain nombre de valeurs sociales ou morales. En effet, les Chinois négocient des relations plutôt que des contrats. Selon l’APEX-BF, « les tentatives d’établir des contacts solides échouent fréquemment, parce que les étrangers ne se préoccupent pas assez de nouer des liens personnels permettant la confiance mutuelle ».

L’APEX cite également les échanges de cadeaux qui sont aussi un rituel de début de relation et lorsqu’il y a cadeau, il convient de refuser deux fois avant de l’accepter et ne pas l’ouvrir en public à moins que l’interlocuteur n’insiste. Et enfin, la communication des affaires pour laquelle le rang hiérarchique compte, c’est-à-dire qu’il convient de designer un chef de groupe qui servira de porte-parole au moins au début des négociations. Il s’agit là de quelques éléments de base en affaires, mais les principaux sont : la ponctualité qui est le nœud de la confiance et de la fidélité (être en retard est perçu comme une impolitesse) ; le réseau relationnel appelé « guanxi », la marque personnelle de fierté qui désigne « sauver ou donner la face », « mianzi » en chinois et enfin le « le comportement courtois » appelé « keqi ».

Cet état de fait interpelle les structures d’appui au secteur privé sur la nécessité de développer une offre de services pour accompagner ces entreprises à améliorer leurs connaissances du commerce international et à s’organiser pour s’approvisionner dans les meilleures conditions. Les entreprises commerciales désireuses de se lancer dans le commerce extérieur, doivent à leur tour s’approcher des structures d’appui qui leur seront utiles dans leurs démarches commerciales.

Avec la reprise des relations diplomatiques avec la Chine populaire, les liens commerciaux devraient connaître une amélioration puisqu’un certain nombre de barrières ont été levées. Ce qui est peut-être à redouter est que la Chine s’accapare le marché national et compromette la compétitivité des entreprises commerciales nationales. Cependant, il existe, selon les autorités commerciales burkinabè, un certain nombre règles qui régissent ces liens commerciaux, qu’il va falloir améliorer afin d’éviter que les entreprises nationales soient victimes d’un accaparement du marché domestique.

Aussi, d’autres règles édictées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à laquelle le Burkina Faso et la Chine populaire sont tous membres, permettront de préserver le tissu commercial national au profit des entreprises nationales. L’épineuse question est de savoir si le Burkina Faso pourrait être suffisamment vigilant pour tirer le meilleur parti de la collaboration.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 février 2019 à 16:21, par Amadoum En réponse à : Commerce international : Focus sur les liens commerciaux entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine

    De peur de ne pas utiliser une brosse tres large pour condamner les produits pharmaceutiques en provenance de la Chine, j’aimerais bien proner la prudence envers ces produits, mais surtout un systeme de control tres efficace des structures etatiques.

  • Le 14 février 2019 à 00:38, par Alassane En réponse à : Commerce international : Focus sur les liens commerciaux entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine

    Je voudrais saluer la qualité des services de l’aoex Burkina depuis l ‘arrivée du nouveau directeur général en 2016. Tous ceux qui veulent s’engager dans l’exportation de leurs produits se sentent en sécurité car il n y a plus de favoritisme dans le choix des acteurs. Je ne connaissais personne à l ‘apex Burkina mais parce que mon produit était potentiellement exportable la nouvelle direction générale a tenu à ce que je sois retenu pour être formé pour mieux comprendre le commerce iinternational afin d être pris en compte parmi les exportateurs. On sent une justice, une équité dans la sélection. Personnellement je souhaite que je DG soit encouragé dans cette dynamique pour l accompagnement des acteurs.
    A ceux qui sournoisement essaient de s’opposer à cette dynamique de diversification des exportateurs et des produits et partant à la dynamique du MCIA nous serons obligés de les confronter à la réalité.
    la foire de Lomé a été le test de cette équité et je salué la qualité de l organisation ou même les autorités togolaises ont exprimé leur satisfaction face à la qualité de l organisation, de la qualité des produits et des exportateurs.

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