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Cantines scolaires au Burkina : un bilan peu satisfaisant

Publié le mercredi 13 février 2019 à 11h30min

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Cantines scolaires au Burkina : un bilan peu satisfaisant

La Direction de l’allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives (DAMSSE) a, dans une conférence de presse le mardi 12 février 2019, établi le bilan et les difficultés de fonctionnement des cantines scolaires. Elle a aussi fait cas des perspectives en vue d’assainir le domaine qui est du ressort du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues locales (MENAPLN).

Ventre creux n’a point d’oreille et ne peut être disposé à assimiler un enseignement, dit-on. C’est pourquoi Roger Ilboudo, directeur de la DAMSSE, estime que la cantine scolaire « est d’une importance inestimable, pour un pays tel le Burkina Faso, dans l’atteinte des finalités de l’éducation. Cependant, sa fonctionnalité rencontre d’énormes difficultés ».

Fort de ce constat, la DAMSSE, devant les hommes et femmes de médias, a dressé le bilan et les difficultés de fonctionnement des cantines scolaires ainsi que les voies et moyens pour la résorption des difficultés afférentes. En instaurant les cantines scolaires, le gouvernement, à travers le MENAPNL, vise l’amélioration des performances scolaires en assurant une bonne santé nutritionnelle aux apprenants. En 2018, l’Etat a alloué 1,65 milliard de F CFA aux cantines des établissements du post-primaire et du secondaire.

Selon le directeur de la DAMSSE, Roger Ilboudo, les cantines scolaires ont trois principaux partenaires que sont l’Etat, l’ONG Catholic Relief Services (CRS) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Pour mémoire, Roger Ilboudo rappelle que de l’époque coloniale à nos jours, la cantine scolaire a existé sous les formes de cantine endogène et de cantine assistée. Le 16 août 1960, une convention a été signée entre le Burkina Faso et l’ONG américaine Catholic Relief Services (CRS) relative à la distribution des vivres américains. CRS a fourni des vivres aux écoles pour le fonctionnement des cantines sans aucune contrepartie et ce jusqu’en 1988, date à laquelle CRS a transféré la gestion du programme au ministère en charge de l’éducation.

Depuis lors, CRS a ciblé ses interventions en se retirant progressivement. De nos jours, CRS intervient dans l’approvisionnement des cantines scolaires des provinces du Bam et du Sanmatenga. Quant au Programme alimentaire mondial (PAM), depuis son premier programme de pays (2000-2005), il a alimenté les cantines dans dix provinces. A présent, il intervient uniquement dans le fonctionnement des cantines de la région du Sahel, principalement dans le Soum et le Séno.

Ces retraits progressifs des partenaires ont conduit l’Etat à intervenir pour combler le vide laissé, en dotant les écoles de vivres acquis sur le budget de l’Etat. Depuis 2017, les ressources financières destinées à l’acquisition des vivres des cantines scolaires du préscolaire et du primaire sont transférées aux communes. La gestion de l’ensemble des cantines scolaires financées par l’Etat et ses partenaires relève de la DAMSSE. Pour bénéficier de vivres en vue de l’ouverture d’une cantine scolaire, tout établissement doit formuler une demande adressée à la DAMSSE et s’engager à se conformer aux conditions édictées par la structure.

La gestion de la commande et des livraisons est du ressort des communes et c’est là que surviennent bon nombre de difficultés. Roger Ilboudo note que les ressources allouées par l’Etat, en plus d’être insuffisantes, sont sujettes à une mauvaise gestion de la part des services publics et privés désignés pour l’approvisionnement et la gestion des cantines scolaires.

« Une commune peut commander 100 000 sacs de riz et à la livraison lorsque le contrôleur arrive, il trouve par exemple 90 000 sacs de riz. Les 10 000 autres ont disparu », renchérit le directeur de la DAMSSE pour qui des mesures salutaires, qui attendent d’être renforcées, sont toujours prises au MENAPLN. Pour lui, les vivres sont extrêmement sensibles car destinés aux enfants. Si on n’y prend garde, les conséquences peuvent être terribles. C’est pourquoi des cabinets d’expertise qui contrôlent aussi bien la qualité que la quantité et qui ne rendent compte qu’au MENAPLN, sont recrutés.

Beaucoup de communes ne respectent pas la règlementation en vigueur et dans le rapport adressé à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), tout a été notifié et des espoirs que chacun répondra de ses actes, sont nourris. Roger Ilboudo conclut en annonçant que dans le cadre du protocole d’accord avec les syndicats, une simulation sur les cantines scolaires a été faite et couvre quatre mois de cantines pour 2019, six mois pour 2020 et neuf mois pour 2021.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 février 2019 à 18:23, par Amadoum En réponse à : Cantines scolaires au Burkina : un bilan peu satisfaisant

    Sur les 10 000 sacs de riz qui ne sont pas arrives a destination, toute personne qui aura contribue au detournement de ces vivres doit etre condamnee a 5-10 ans de prison ferme. Publiez les consequences de tels actes et soyez sans pitie !..

  • Le 13 février 2019 à 22:17, par Verite En réponse à : Cantines scolaires au Burkina : un bilan peu satisfaisant

    Donnez le nom de la commune nous voulons les preuves

  • Le 13 février 2019 à 22:29, par Ka En réponse à : Cantines scolaires au Burkina : un bilan peu satisfaisant

    Quand on dénonce il ne faut pas tourner au tour de la peau. Si vous êtes sure de ce que vous dites , il faudra donner le nom de la commune et le cabinet chargé du contrôle de la qualité. Tout à été fait par certains agents de l’etat central pour saboter la gestion des cantines scolaire par les communes ; d’autres s’opposaient à ce transfert ; qu’elle est la raison ? ??

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