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LONAB : Des promoteurs de clubs PMU’B fermés depuis 2016 demandent des explications

Publié le dimanche 3 février 2019 à 00h59min

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LONAB : Des promoteurs de clubs PMU’B fermés depuis 2016 demandent des explications

Dans cette lettre ouverte adressée au président du Faso, des promoteurs de clubs PMU’B accusent la direction de la Loterie nationale du Burkina (LONAB) d’avoir arbitrairement fermé leurs clubs depuis 2016, sans explication. Après de vaines démarches en vue d’obtenir la réouverture de leurs clubs, ces promoteurs s’en remettent au président du Faso. Lisez plutôt.

Excellence Monsieur le président du Faso,
peuple intègre du Burkina Faso
« Nous demandons d’écouter notre cri de cœur meurtri »
Le 16 juin 2016, nos clubs ont été fermés unilatéralement par la direction de la LONAB sans qu’aucune raison ne nous soit donnée.

Du processus d’ouverture des clubs

Suite à la note de service N° 2015/NS/060/1540/LONAB/DG/SG/DM du 28 septembre 2015 portant avis et critères d’ouverture des clubs, soit 1 500 000 F (Ouaga) ; 1 000 000 F (Bobo) et 500 000 F (autres localités), nous avons déposé nos demandes et obtenu des autorisations et nous avons aménagé nos locaux sous la supervision de la LONAB jusqu’à l’installation des machines CM3. Nous avons fonctionné et reversé quotidiennement les recettes jusqu’au 16 juin 2016.

De la fermeture des clubs

On ne saurait vraiment vous dire pourquoi ces clubs ont été fermés et aussi qui a donné l’autorisation de les fermer car même la direction de la LONAB n’en dispose pas. La fermeture a été sans préavis et sans explication verbale ou écrite. Tout est parti d’une histoire de connexion et les promoteurs ont interpelé les agences qui ont promis de régler le problème de connexion dans un bref délai au matin du 16 juin 2016. Puis ce fut par appels téléphoniques tantôt aux promoteurs tantôt aux aides-vendeuses que les agences LONAB instruisent de ramener les machines pour une maintenance qui ne durerait que 72 heures en principe. Mais depuis lors, ils nous tournent en dérision. De la maintenance, on arrive aux faits évolutifs évoqués par le DG :

1. Suspension d’ouverture des clubs en 2011 par Mme Ameline Tamboura ;

Sur 81 clubs fermés, six ont été rouverts au Kadiogo sous prétexte que ce sont des clubs des retraités de la LONAB. Sous la direction de M. Lucien Carama et même plus tard, des clubs ont été ouverts par M. Simon T. Tarnagda à Gorgadji, Ouargaye, Sebba, Essakane, Yako, Djibo, Dori, etc. et ces clubs ont pourtant été ouverts sur les mêmes critères que les nôtres.

2. De l’absence de note de service ou de communiqué concernant l’extension du réseau

La note de service N° 2015-NS/ 060/1540/LONAB/DG/SG/DM du 28 septembre 2015 portant critères d’ouverture d’un club PMU’B signée par le directeur général qui avait été décidé par le conseil d’administration à la réunion de Loumbila tenue le 15 septembre 2015 témoigne de l’existence d’une décision d’ouverture de clubs contre tout préjugé contraire.

3. Du prétendu refus d’ouverture par les délégués du personnel
Il a été plutôt question de rouvrir tous les clubs y compris les clubs du personnel car aucune mesure d’interdiction existerait nullement pas et qu’aucune disposition n’interdit au personnel de posséder et de faire fonctionner un club PMU’B pendant ou après fonction. Confère PV de position des délégués du 11 octobre 2016.
4. De la question de prête-noms et des retraits des cautions

Nous pensons que si des prétendus promoteurs ont retiré leurs cautions suite au communiqué du DG du 4 janvier 2018, ce sont ces promoteurs qui ont prêté leurs noms parce qu’ils se sont vu attribuer ces clubs parce qu’ il paraît si impensable de déposer un montant de 1 500 000 ou 1 000 000 ou 500 000 auprès d ’une institution pendant plus de 2 ans, de louer et d’aménager un local, payer les loyers et les salaires mensuels du local et de deux vendeuses exigés par l’institution et revenir simplement retirer sa caution déposée puisque cette caution ne saurait couvrir les frais inhérents à l’implantation et au fonctionnement.

5. Sur les intimidations et menaces de mort sur la personne du DG
Nous vous prenons à témoin qu’en dépit des propos peu honorables de certains dirigeants de la LONAB, les promesses non-tenues, l’abus de confiance dont nous avons été victimes, des manœuvres visant à nous induire à de comportement d’incivisme, nous n’avons jamais tenu de propos irrespectueux à l’endroit de quiconque dans cette institution et mieux nous sommes déterminés à défendre quiconque de cette direction de la LONAB contre une quelconque menace de toute nature.

Et nous prenons pour preuves les tentatives d’escroqueries réussies et déjouées qu’ont subies certains des promoteurs dans des circonstances de solidarité à l’endroit de certains dirigeants de ladite LONAB (existence de témoignage). Nous sommes des citoyens dignes, épris de liberté et de justice comme en témoigne la virginité de nos casiers judiciaires joints à nos demandes d’ouverture des clubs déposées à la LONAB. Cependant, nous pensons que chacun de nous ici présent est seul responsable de tout acte bon ou mauvais qui l’arrive car quand on sait mettre Dieu dans tout ce qu’on fait, on le retrouve inévitablement dans tout ce qui nous arrive.

6. Des prétendues irrégularités évoquées par la direction de la LONAB
Nous n’en voyons nullement pas car après lecture de l’avis d’extension du réseau et des conditions d’ouverture, nous avons introduit nos demandes et pensons que la direction de M. Lucien Carama avec son conseiller technique M. Simon T. Tarnagda (actuel DG) nous a donné nos autorisations après réception de dossiers conformes et examen de ces dossiers qui leur autorisait la réception des cautions.

En vertu donc de la continuité de l’administration, l’actuelle direction ne saurait remettre en cause tout ou partie des acquis de l’ancienne direction ; mieux, elle devrait travailler à consolider les acquis, les liens et rapport de partenariat, gage d’un épanouissement et d’un développement durables de toute institution privée ou publique. .

Des démarches entreprises pour la réouverture des clubs

Dès la première semaine des fermetures, nous avons pris attache avec les agences LONAB pour savoir les dispositions à prendre mais elles n’en possédaient pas aussi.
Après des tractations en vue de rencontrer la direction générale, nous avons été reçus le 14 avril 2017 par Mme Nabaloum Thérèse, Kiema Seraphin et Mme Yameogo Glawdys sur instruction du DG. Mme Nabaloum nous dit ce jour que le problème est « interne à la LONAB et que des dispositions sont prises pour les réouvertures des clubs incessamment ».

Ainsi, la LONAB nous invita à réintroduire des demandes de réouverture des clubs sous la nouvelle mesure de 1 km contre 500 m entre deux clubs. Ce fut fait et de nouvelles autorisations furent données aux promoteurs. La formation-recyclage fut programmée du 3 au 4 mai.

Le 3 mai, le DG fut débarqué et remplacé par son conseiller M. Simon T. Tarnagda.
Contre toute attente, on nous informa en salle de la suspension de la formation. On ne sait par qui.

Aucune suite n’a été donnée à cette suspension. De multiples audiences furent vaines avec la nouvelle direction. C’est ainsi que nous nous sommes rendus chez le PCA de la LONAB le 12 septembre 2017 qui nous confia qu’il espérait compter sur la l’expérience du DG dans la structure et chez le DG-LONAB accompagné de M. Lankoandé Aboubacar le 22 septembre 2017 avec lesquelles nous avons eu des échanges tantôt houleux tantôt apaisés, mais francs sur la situation.

A cette rencontre, le DG nous affirma que « personne au monde, même Roch qui m’a nommé, ne peut m’obliger à vous recevoir et donc à rouvrir les clubs tant que je ne suis pas prêt ». Et de conclure que nous avons eu la chance d’avoir les papiers réguliers d’ouverture, contraires aux pratiques antérieures et de nous rassurer que les ouvertures se feront incessamment et qu’il promet de mettre tout en œuvre pour la réouverture des clubs avant fin 2017. (Audio disponible).

Promesse faite mais non-tenue et pire, dans la nuit du 4 janvier 2018, son communiqué non-signé et non-daté sur les medias pour retrait des cautions furent un coup de poignard pour nous.

Le 5 janvier 2018, nous avons été accueillis dans une salle de réunion en présence des forces de l’ordre après avoir été dépouillés de nos cartes d’identité et les vigiles de garde de nous confier que M. Lankoandé Aboubacar se chargerait personnellement de passer récupérer les copies qui en sont faites. La rencontre ne dura que 5 mn.

Après la reconnaissance de l’authenticité et la véracité du communiqué par M. Tarnagda, nous prîmes acte et nous nous retirâmes aussitôt de la salle sous le regard hagard du présidium et des gendarmes.

Le 15 janvier 2018, nous fûmes reçus par M. le ministre Clément Sawadogo et ses proches collaborateurs (MFPTPS) qui instruisit la mise en place d’un groupe de travail en concert avec le DG-LONAB pour une résolution définitive de la crise. Le DG outrepasse cette résolution et lance des ouvertures de clubs parallèlement aux clubs fermés avec la condition de 10 000 000 F CFA pour Ouagadougou, 7 000 000 pour Bobo et 4 000 000 pour les autres localités (cf. communiqué du 25 janvier 2018) auquel nous lui avons signifié par écrit notre non-adhésion à cette manœuvre car étant en instance de médiation et du fait même de la non-rétroactivité de la loi.

Ce groupe de travail composé d’experts de différents ministères fut mis en place et a reçu respectivement notre délégation, celle des anciennes promotrices des clubs, la direction de la LONAB puis une rencontre tripartite du Groupe de travail MFPTPS-promoteurs-LONAB.

Après analyse, ce groupe de travail conclut que les fermetures des clubs résultent de manœuvres de certains dirigeants de la LONAB et recommande les ouvertures des clubs et l’indemnisation des promoteurs à la hauteur du préjudice subi (Cf. rapport du 16 avril 2018). Ce qui corrobore avec les recommandations (rouvrir incessamment les clubs fermés) de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la Lutte contre la corruption (ASCE-LC) après audit de la LONAB. (Cf rapport de mars-avril 2017).

A qui profite alors la fermeture des clubs PMU’B ?

On ignore qui est derrière cette affaire. Mais on trouve que le DG, Simon Tarnagda, y était et demeure pour quelque chose dans la mesure où il soutient que c’est le Conseil d’administration qui décide de la non-réouverture des clubs alors que ledit Conseil avoue n’avoir pris décision ni pour les fermetures, ni pour les non-réouvertures durant les multiples fois que nous avons rencontré le PCA, M. Robert Tondé.

A entendre les plaintes ça et là des gérants des clubs ouverts parallèlement qui peinent à s’installer du fait de certains mentors de la LONAB (cf. plainte des clubs de Zagtouli et Bobo) et l’écart entre clubs tirés au sort le 12 juillet 2018 et la réalité de clubs ouverts sur le territoire national, nous pouvons conclure aisément que les Burkinabè naissent libres mais ne bénéficient point d’égalité en droit comme on a ouïe dire : « On n’ouvre pas club pour n’importe qui » ou « Allez chercher autre chose à faire, vos dents n’ont pas poussé à la LONAB ». Cet état de fait qui met à nue l’autorité des institutions de régulation publiques, celle du chef d’Etat et des plus hautes autorités coutumières et religieuses, nous inquiète à plus d’un titre pour diverses raisons :

• Socialement, ces fait ne consolident point les acquis de cohésion et de stabilité des peuples et donc des sources de précarité et de tensions latentes.
• Politiquement, ces faits sont sources de chômage pour des centaines de jeunes et de femmes à la recherche du pain quotidien.

• Economiquement, la LONAB enregistre des pertes estimables à des centaines de millions tout comme les promoteurs qui continuent de supporter des frais liés aux loyers et aux salaires des aides-vendeuses pour une entreprise fermée en attendant que leur sort soit tiré. Ce qui n’est rentable ni pour la LONAB, ni pour les promoteurs, ni pour les aides-vendeuses. Ces deux derniers se retrouvent confrontés à diverses difficultés telles que l’impossibilité d’honorer les échéances des crédits auprès des créanciers, des bailleurs, voire l’impossibilité de scolarisation des enfants, des querelles conjugales et familiales.

Excellence Monsieur le président du Faso,
peuple intègre du Burkina Faso,

En ces temps de précarité, de chômage des jeunes et au moment où le gouvernement travaille inlassablement pour l’insertion des jeunes, pour la promotion de l’initiative privée créatrice de revenus pour la pitance quotidienne, il nous paraît impensable que certains responsables de structures, quoique publiques, s’adonnent aisément à ces pratiques de suppression d’autant d’emplois juste pour le plaisir de leur orgueil personnel et leur personnalité d’hommes forts.

Excellence Monsieur le président du Faso,
peuple intègre du Burkina Faso,

En tout état de cause, vous convenez avec nous, au même titre que tous les acteurs impliqués dans ce processus, de même que les différents rapports (Groupe de travail de MFPTPS, ASCE-LC ainsi que le rapport interne de la commission de gestion de l’octroi des autorisations que l’actuel directeur général, monsieur Simon T. Tarnagda avait présidée) que les promoteurs-gérants sont visiblement victimes d’une injustice ouverte et doivent impérativement être rétablis dans leur droit ainsi que tout dommage ou intérêt du fait du préjudice subi à cause des manœuvres de la direction de la LONAB.

Ainsi, quoi que décriant cet état de faits de discriminations de la direction générale de la LONAB et de surcroit des faits et actes qui ne sont ni socialement , ni commercialement, ni politiquement des stratégies louables et dignes d’intérêt pour la paix et la cohésion sociales, nous venons, à travers cet écrit et une fois de plus, réitérer notre engagement à défendre nos droits et solliciter le respect et l’application stricts des recommandations issues des différents rapports qui prônent à l’unanimité les réouvertures sans délai de nos clubs PMU’B ainsi que la réparation du préjudice subi par l’ensemble des promoteurs du fait de la fermeture des clubs depuis le 16 juin 2016.

Convaincus de votre sens élevé de responsabilité, de bonne gouvernance et d’équité dans nos sociétés d’Etat, de la stabilité et de la quiétude sociales, veuillez agréer l’expression de notre très grande considération.
Ouagadougou, le 27 janvier 2019

Pour les promoteurs et P/D

.. Mme Bintou ILBOUDO
Mob : 70 22 71 58
..M. K. Ibrahim DIANDA
Mob : 78 45 19 68
.. M. Kouka KIENDREBOGO
Mob : 70 23 40 88
.. Organisation Nationale Syndicats Libres (ONSL).

PS : Nous ne savions pas qu’on pouvait autant s’amuser autour d’une tombe !

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2019 à 14:09, par Le financier En réponse à : LONAB : Des promoteurs de clubs PMU’B fermés depuis 2016 demandent des explications

    Je ne comprends pas bien ce dossier, mais en vous lisant, je comprends qu’il n’y a pas de texte regissant la création de ces clubs. Si tel est la cas, c’est très grave, parce que la LONAB n’est pas une boutique de quartier mais une société qui doit en plus de la legislation nationale applicable avoir des procedures internes approuvées par son CA dont celles relatives aux conditions et modalités d’ouverture et fonctionnement des Clubs. J’attends le droit de reponse de la LONAB pour nous permettre de comprendre le pourquoi de cette situation qui dure depuis 2016.
    Par ailleurs vous dites qu’on a reouvert certains clubs parce qu’ils appartiennent à des retraités de la LONAB. C’est vrai ça ? Quelqu’un a vraiment dit ça ? Si oui, c’est grave pour les raisons suivantes. 1- la LONAB appartient au peuple burkinabè et non à ces agents et anciens agents. Le retraité de la LONAB et celui de la santé, de l’ensegnement, etc. ont tous les mêmes droits. Ca c’est quel privilège illégal et mal acquis. 2- L’equité, la transparence et l’objectivité doivent être la règle fondamentable de gestion de la chose publique.
    Je crois que le travail que doit faire l’ASCE/LC est de mandater une mission de contrôle pour s’assurer que les clubs qui sont en activité le sont sur la base de textes approuvés par le CA et si les clubs qui sont fermés l’ont été sur la base de textes appouvés par le CA, d’identifier les situations de conflits d’intérêts et de corruption dans l’autorisation donnée aux clubs. En cas d’irregularités (non respect des textes, corruption et conflits d’intérêts) on remet tout à plat et on part sur des bases regulières.

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