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UEMOA : quatre raisons de s’inquiéter

Publié le lundi 1er août 2005 à 07h31min

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Des échanges périodiques avec la presse pour informer le public de l’évolution des chantiers de l’UEMOA. C’est la nouvelle approche de relations publiques adoptée par cette institution d’intégration sous-régionale.

Ainsi, le 30 juillet 2005, Soumaïla Cissé, le président de la Commission, était face aux journalistes pour leur brosser l’état de l’Union en 2005. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) travaille depuis 10 ans à l’intégration monétaire et économique de ses Etats membres : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Ouagadougou abrite le siège de l’institution.

Dans son exposé liminaire, le président de la Commission, Soumaïla Cissé, a soutenu que l’UEMOA est une des organisations sous-régionales les plus citées comme étant sur la voie du succès. Pour étayer ses propos, il est revenu sur certains actes majeurs que les huit pays de l’Union ont posés en faveur de l’intégration.

On peut citer l’Union douanière, la tarif extérieur commun, les convergences des politiques macro-économique et des politiques communes en matière d’agriculture, d’infrastructures, etc. La libre circulation des personnes et des biens est une réalité même si, a reconnu M. Cissé, il y a encore des tracasseries sur nos routes. En ce qui concerne le libre choix de son pays de résidence, il y a encore beaucoup d’efforts à faire.

Mais rien ne décourage la Commission, qui pense déjà à établir un visa de type chengen pour l’espace UEMOA. Ainsi, l’étranger qui le prendrait pour un pays donné pourrait visiter tous les autres pays de l’Union. Pour réduire les contrôles sur les routes, l’UEMOA a commencé la construction de postes de contrôle juxtaposés aux frontières entre les pays. 11 postes du genre seront construits.

Celui de Cinkansé entre le Burkina et le Togo est déjà en construction. Abordant le volet actualité, le président Cissé s’appesantira sur la crise ivoirienne, la situation au Togo et en Guinée-Bissau. "La situation en Côte d’Ivoire nous préoccupe. Nous nous employons à la résolution de cette crise en soutenant les efforts de la CEDEAO et de l’Union africaine, mais aussi en ayant des rencontres avec les autorités ivoiriennes".

Ce qui est sûr, c’est que cette situation joue sur la mobilisation des ressources de l’Union quand on sait que la Côte d’Ivoire était le plus grand contributaire au budget communautaire. Ces ressources sont mobilisées au moyen du Prélèvement communautaire de solidarité (PCS), de 1% sur toutes les importations dans l’espace UEMOA. Le PCS représente près de 90% des ressources financières de l’Union, le reste était financé par les partenaires.

Le problème est qu’avec la crise ivoirienne, les ressources ont diminué avec pour conséquence le retard ou des paiements inférieurs de compensation des recettes de moins-value sur les recettes douanières des pays, notamment ceux de l’hinterland comme le Mali, le Niger et le Burkina. Comme actualité, il y a aussi le déficit céréalier et la famine au Niger et à un degré moindre au Burkina, Mali et Sénégal. Face à cette situation, l’UEMOA n’est pas restée les bras croisés. Elle est venu en aide en débloquant 300 millions Fcfa pour les 4 pays.

Pour Soumaïla Cissé, "On doit mettre en place des politiques pour que pareille chose ne se reproduise plus au sein de notre Union". Au cours de cette conférence de presse, les journalistes ont abordé d’autres points importants comme le coton, la Banque régionale de solidarité (BRS), dont le siège est à Niamey, le parlement de l’Union, qui a son siège prévu à Bamako, la corruption et la fraude, qui menacent les entreprises installées dans l’espace UEMOA.

Au terme des échanges, le président de la Commission a soutenu qu’en 2005, l’Union n’est pas au plus mal. "Mais quand on a des difficultés de concorde, on peut s’inquiéter". Il y a en effet de quoi s’inquiéter quand la moitié des pays de l’Union se trouvent dans la tourmente : il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Togo et de la Guinée-Bissau, qui connaissent des soubresauts politiques, mais aussi du Niger, où la famine fait des ravages.

San Evariste Barro
Observateur Paalga

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