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Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

Publié le samedi 2 février 2019 à 22h22min

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 Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

Depuis le 03 décembre 2018, les syndicats de l’éducation ont décidé de suspendre les évaluations, tout en administrant les enseignements. Au cours d’une conférence de presse ce samedi 2 février 2019, ils ont annoncé la levée de ce mot d’ordre. Ils s’en expliquent dans cette déclaration.

DECLARATION LIMINAIRE.

Mesdames et messieurs de la presse,
La Coordination nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) vous remercie pour votre présence à cette conférence de presse, la première de notre regroupement pour l’année 2019. Elle vous souhaite à tous et à toutes une année de santé, de paix et de réussite dans vos différentes entreprises. C’est aussi une occasion pour elle de vous remercier une fois de plus pour votre accompagnement sans failles dans le relais de ses activités et particulièrement depuis la lutte historique qu’elle a engagée pour un avenir meilleur de l’école dans notre pays.

Nous saisissons l’occasion pour présenter également à tous les travailleurs de l’éducation et de la recherche, nos vœux de santé, de sécurité et de victoire surtout. Puisse cette année consacrer la fin du dilatoire et de la procrastination afin que les travailleurs de l’éducation et de la recherche bénéficient enfin d’un statut véritablement valorisant pour une sortie définitive de crise.
Mesdames et messieurs de la presse,
L’année 2019 a démarré dans le monde de l’éducation avec des situations nouvelles dans les espaces scolaires.

En effet, seulement au cours du mois de janvier, nos camarades ont été victimes de violence et de comportements moyenâgeux sur leurs lieux de travail. Ainsi, le 22 janvier 2019, deux de nos collègues ont été sauvagement agressés à l’école de Farakan à Bobo-Dioulasso, le 24 janvier, une directrice d’école fut agressée à Mogtédo dans le Ganzourgou. Et comme si le sort s’acharnait contre le monde enseignant, nous avons assisté le mardi 29 janvier 2019, à l’agression d’un enseignant à l’école Kwamé-N’Krumah C dans l’arrondissement 2 de Ouagadougou.

Ces agressions à répétition, qui sont l’œuvre principalement de parents d’élèves, viennent exacerber les conditions déjà difficiles de travail des personnels matérialisées entre autres par les attaques terroristes, les écoles sous abris précaires, les mandatements tardifs et les lenteurs administratives de toutes sortes pour la prise des actes de carrière. Ces agressions sont inacceptables et la CNSE les condamne avec la dernière énergie. Elle exprime toute sa compassion aux travailleurs victimes de ces actes ignobles et les rassure de tout son soutien. En tout état de cause, elle se donnera le droit d’y répondre de manière appropriée si les mesures convenables ne sont pas prises pour assurer la sécurité des travailleurs et rendre justice aux victimes.

C’est l’occasion pour nous d’inviter les autorités administratives et judiciaires à prendre leurs responsabilités en vue de faire de l’école un cadre d’apprentissage des valeurs sociales et humaines en sanctionnant ces énergumènes de façon exemplaire.

Mesdames et messieurs de la presse,

Le 3 décembre 2018 dans cette même salle, nous vous informions que « nous sommes au regret de constater que l’éducation n’est une priorité pour nos gouvernants que dans le discours. C’est pourquoi, après avoir joué pleinement sa partition pour sauver l’année scolaire 2017-2018, après avoir donné tout le temps qu’il fallait au gouvernement pour réaliser l’acceptable, la CNSE constate malheureusement que cela semble être perçu comme une faiblesse ». Sur la base de ce constat, nous avons appelé les travailleurs de l’éducation et de la recherche, en attendant la fin de leurs Assemblées générales, « à suspendre toute forme d’évaluation pour compter du lundi 03 décembre 2018 à 00 heures sur toute l’étendue du territoire national ».

Cette décision est intervenue parce que le gouvernement a pris une position unilatérale de suspension des négociations en voulant nous imposer ses propositions. Par cette attitude, le gouvernement entendait discréditer les travailleurs de l’éducation et de la recherche en montrant de supposés« gros efforts » qu’il dit avoir déjà faits en insistant sur la proportion des bénéficiaires de sa proposition : plus de 80% verront leur situation améliorée. Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a envoyé ses commis dans les différentes régions du pays pour expliquer le contenu du protocole et le niveau de sa mise en œuvre. L’objectif recherché était de monter la population contre les travailleurs de l’éducation en faisant croire qu’ils sont trop maximalistes.

Malgré cette option visant à saper notre lutte plutôt que de chercher des réponses aux revendications posées, nos vaillants militants et les populations burkinabè sont restés solidaires. L’homme reconnait instinctivement où se niche la vérité. Les parents d’élèves, les leaders d’opinions et le peuple d’une manière générale ont compris que cette lutte n’est pas égoïste et s’inscrit dans une dynamique de réforme et de recherche de la qualité de l’éducation au bénéfice du Burkina Faso tout entier. La tentative a alors lamentablement échoué. C’est le lieu d’exprimer nos remerciements au peuple burkinabé qui a bien compris que la lutte pour l’application des engagements est une action d’intérêt national.

C’est alors que le gouvernement, face à la réalité du terrain, a compris que seul le dialogue franc et constructif avec la CNSE constitue la seule voie de sortie de crise. Il s’est donc ravisé en invitant la CNSE à la reprise du dialogue le 4 janvier 2019 à la primature sous la présidence de son Excellence Monsieur Paul Kaba THIEBA, le Premier Ministre d’alors. Cela a permis à la partie syndicale de faire de nouvelles propositions prenant en compte d’importantes concessions qu’elle avait indiquées vouloir concéder. Le gouvernement a réagi à ces propositions en date du 24 janvier 2019.

La CNSE après analyse desdites réponses a invité le gouvernement à :

1. Ouvrir une séance de discussions directes sur la base des dernières propositions des deux parties ;

2. communiquer les dispositions qu’e le gouvernement a prises pour vider les nombreux engagements qui sont en retard de mise en œuvre consignés dans la lettre ouverte transmise à son Excellence Monsieur le Premier Ministre en décembre 2018.

Dans une correspondance en date du 29 janvier 2019, le gouvernement a apporté des réponses à ces sollicitations dont la reprise des travaux du comité de rédaction d’un statut valorisant du 04 au 10 février 2019 et la soumission dudit projet en conseil des Ministres deux semaines plus tard.

Il a aussi indiqué les mesures d’opérationnalisation d’un certain nombre d’engagement dont entre autres ceux relatifs à la bonification d’échelon, la correction des indemnités, le dossier des personnels des ex-garderies populaires, etc.

Prenant en compte ce nouvel esprit de dialogue, que la CNSE espère sincère pour une issue fructueuse, analysant le contexte national et la demande des milliers d’élèves relatives à la reprise des évaluations mais faites dans des cadres pas toujours organisés avec tous les risques inhérents à une telle situation, la CNSE décide de la suspension de son mot d’ordre en cours pour compter du dimanche 03 février 2019 à 00 heures. Cette suspension, aura une durée maximum de deux mois. Cette mesure, d’une grande responsabilité doit être comprise par le gouvernement comme la volonté des syndicats à entamer les discussions du 04 février dans un esprit de dialogue sincère en vue d’aboutir à un statut véritablement valorisant pour les personnels de l’éducation et de la recherche.

En tout état de cause, nous avons indiqué dans une correspondance en date du 01 février 2019 que nous exigeons la mise en œuvre des engagements pris et en retard dans un délai de deux mois à compter du 1er février 2019. En fin mars 2019 donc, la CNSE évaluera l’application des engagements y compris la question du statut valorisant et prendra une décision définitive sur la suite des événements et cela en fonction des conclusions de l’analyse qu’elle aura faite.

Tout en félicitant l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de la recherche pour leur détermination, la Coordination les invite à poursuivre le travail de mobilisation en profitant de la période de suspension pour faire le bilan des actions menées en vue de la correction des faiblesses constatées dans leur mise en œuvre. En outre, la suspension doit donner juste lieu à une reprise normale des activités dans l’attente de l’évaluation définitive de la situation en fin mars 2019. Seule la lutte organisée paie.

Je vous remercie pour votre attention.

Vive l’unité des travailleurs !!!
Vive la CNSE !!!

Ouagadougou, le 02 février 2019

La coordination

CCOORDINATION NATIONALE DES SYNDICATS DE L’EDUCATION (CNSE)
FESEB - F-SYNTER - SATEB- SNEA-B - SNEP/PD - SNESS- SPESS- STAGE – SYNAPAGER-SYNAPEP- SYNATEB- SYNATRAS - SYNATRENF - SYNAVS – SYNTAS.

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2019 à 23:14, par Appolinaire En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Ouais ! Que Dieu soit avec vous ! Pas de desespoir !Esperez toujour.

  • Le 3 février 2019 à 00:30, par Le sage Sangla En réponse à : \xc9ducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des \xe9valuations

    Magnifique comme raisonnement.seul la lute libère.

  • Le 3 février 2019 à 03:28, par Un Parent d’ Eleve Ami des Enseignants En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Un pays qui s’ amuse avec le bien- etre des enseignantss’ amuse avec l’ avenir de ses propres enfants. L’ apparence de l’ enseignant est aussi un langage tres fort pour l’ eleve. Un enseignant a l’ allure de clochard n’ inspirera pas du tout votre Mimi , Chouchou, Papa , a travailler. Respectons les enseignants car c’est a eux que nous confions ce que nous avons de plus cher.. L’ education en cote- d’ ivoire a pu etre sauvee par Houphouet qui a pris la decision courageuse de doubler les salaires des enseignants en 1977. Et les autres fonctionnaires "comparatistes" qui voulaient le meme traitement egalitariste mecanique, il leur a dit de rejoindre l’ enseignement. Personne n’a quitte son corps pour rejoindre l’ enseignement parce que l’ enseignement est tres dur. Trop de stress dedans, pas de vie privee en fait. La sujetion est trop....Chers enseignants, si vous avez ete longtemps maltraites et marginalises, c’est en artie a cause de vous. Vous etes un corps tres sensible et vous avez le nombre avec vous. Mais si vous laissez les autres fonctionnaires se comporter comme s’ ils etaient plus meritants que vous, qu’ est-ce que vous voulez qu’ on fasse pour vous ? Qui sait si vous n’ aimez pas souffrir ?

  • Le 3 février 2019 à 05:47, par jeanbarkbiiga En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Bravo a vous. Sauver l’avenir de nos enfants et laisser ses politiciens inconscients. Votre sens de responsabilite est a saluer.

  • Le 3 février 2019 à 08:38, par DRAX En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    seule la lutte paie,vivre la CNSE pour le developpement de notre cher Faso !

  • Le 3 février 2019 à 08:43, par DRAX En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    seule la lutte paye,vivre la CNSE pour le developpement de notre chers Faso !

  • Le 3 février 2019 à 09:04, par Elève En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Bjr comment le sYNDICAT a pu se debrouiller pour lever l mot d’ordr sans satisfaction. Si vous evaluez , le gouvernement ne fera rien pour vous ? Ctai mieux d"allé en grèv , e si vous evaluez les ecoles fermées seront comment, e les elèves qui etaient dans la lutte dp8 le 7janvier juska nos jours. La cnse cela c"est signe de faiblesse a vtr egard . Bnne s8te a vs mais revoyez vous même ......

  • Le 3 février 2019 à 10:51, par Huuuummmmm En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Mr les syndicats. A mon humble avis les negociations honnêtes ne font pas avec chantage. C est cela qui conduit aux manquement aux promesses tenues. Ce gouvernement est venu vous trouverez dans la situation que vous dites non valorisante’. Et cela depuis des années. Vous lui imposer de changer cela aujourd’hui et maintenant malgré les difficultés du pays que tout le monde vois. ça frise l’inconscience ou irresponsabilité. Quand on aura pas de pays on saura où aller revendiquer ! Un peu de modération. Revendiquons mais évitons le chantage qui met l’ avenir de nos enfants et non des ministres

  • Le 3 février 2019 à 11:55, par Bebeto En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Chers enseignants arrêtez de mentir et de tromper les Burkinabè. Vos grèves et vos prises d’otage de l’éducation, c’est juste pour défendre vos propres intérêts, c’est à dire votre ventre. Arrêtez de mentir en disant que c’est pour sauver l’éducation. C’est de l’enfumage. Au BF, vous connaissez quel corps qui est satisfait de son statut ? Nous sommes bel et bien au BF, pays très pauvre, donc tous les corps de la fonction publique sont à l’image de la pauvreté du pays. Si vous voulez ressembler aux enseignants Français ou Allemands, pays riches qu’ils sont, eh bien allez-y travailler là bas. Cela ne généra personne. Vous ne voyez pas comment on jongle pour permettre à nos FDS de bouter les terroristes hors du pays. Arrêtez de vous faire des illusions, vous êtes des enseignants d’un pays très pauvre. N’oubliez jamais ça SVP

  • Le 3 février 2019 à 13:33, par Qui dit mieu En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Dieu soit avec les enseignants !!!Nous demandons au gouvernement de trouver une solution avant les 2 mois doné par CNSE !!

  • Le 3 février 2019 à 19:41, par Mo’a En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    M.bebeto si dans un pays pauvre comme le Burkina tu trouves normal que les gouvernants vivent plus que les dirigeants des pays développés que tu cites et ce sont les enseignants tu incrimines tout simplement parce qu’ils revendiquent leurs droits tu es un réactionnaire et sans vision !

  • Le 4 février 2019 à 08:31, par HUG En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    SYNTAS est aussi membre de la coordination de l’éducation ? A ce que je sache c’est le syndicat des travailleurs de l’action sociale. Eclairez moi car je suis perdu. Quant au SYNAPEP cela se comprend car il défend les intérêts des préscolaires qui a quitté l’action sociale pour se retrouver au niveau de l’éducation de base

  • Le 3 avril 2019 à 20:55, par Ymien En réponse à : Éducation : Les syndicats suspendent leur mot d’ordre de suspension des évaluations

    Svp Trouvez Nous Des Solution Pour Que L’ecole Burkinabè Puis Avancer.Prions Au Pere Fondateur : Notre <<[ D I E U]>>.Amen

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