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Vente d’ananas à Ouagadougou : Un business juteux

Publié le jeudi 31 janvier 2019 à 23h42min

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Vente d’ananas à Ouagadougou : Un business juteux

La vente et la consommation d’ananas à Ouagadougou a connu un boom ces dernières années. Zoom sur un business qui nourrit son homme, mais qui cache aussi quelques difficultés.

Il y a quelques années, pour un ananas, il fallait débourser au moins 500 F CFA. Même quand on avait l’argent, il était difficile d’avoir ce fruit. Et ce n’est pas Mme Bassolé que nous avons rencontrée en train d’acheter de l’ananas qui dira le contraire, elle qui n’achetait exceptionnellement l’ananas que pour en faire du jus pendant les fêtes. Maintenant, elle en consomme autant de fois qu’elle le désire et régulièrement, au vu des prix très accessibles et de la disponibilité du fruit. Les prix varient en effet entre 200 F CFA pour les petits et 800 F CFA pour les plus gros ananas.

Installé le long du mur côté Est du Musée national, Yassia Badini importe de l’ananas du Bénin depuis cinq ans. Il en vend comme grossiste aux détaillants installés un peu partout dans la ville, mais aussi en détail. Grâce à ce commerce, il arrive à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

C’est le cas également d’Issouf Yougbaré, qui dit exercer ce commerce depuis une dizaine d’années. Et c’est avec joie qu’il a constaté que ces dernières années, de plus en plus de Burkinabè consomment l’ananas. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.

Mais quand ils sont interrogés sur leurs chiffres d’affaires moyens, c’est un peu gênés que nos deux vendeurs évitent de donner des chiffres. Ils reconnaissent simplement que la vente d’ananas nourrit son homme et que pendant la période des fêtes, ils font leurs plus gros chiffres d’affaires.

L’ananas, un business juteux qui cache des difficultés

S’ils sont discrets sur leurs chiffres d’affaires, ils deviennent prolixes quand il s’agit d’évoquer les difficultés qu’ils rencontrent.
La principale difficulté évoquée, c’est celle qu’ils rencontrent avec la police municipale, qui fait régulièrement des descentes sur place pour occupation illégale de l’espace publique, embarquant souvent au passage tous les fruits trouvés sur place. Ce qui a le don d’agacer ces jeunes qui disent n’être qu’à la recherche de leur pitance quotidienne. Même leurs principaux clients que sont les revendeurs installés aux carrefours et aux abords de voies avec les charrettes ne sont pas épargnés.

Leurs marchandises seraient régulièrement enlevées par la police municipale, qui ne les restituent qu’une fois l’amende payée. Une amende qui, souvent, excède le prix d’achat de l’ananas. « Si la police empêche les revendeurs de vendre, nous aussi on perd. Par moments, nous faisons venir cinq camions d’ananas et si on devait compter uniquement sur les clients qui achètent en détail, on ne pourrait pas s’en sortir. C’est important pour nous que les revendeurs viennent acheter nos fruits. Et si la police leur crée des difficultés, vous voyez que cela joue sur toute la chaîne », se lamente Issouf Yougbaré.

Et Yassia Badini de renchérir : « L’ananas est un fruit délicat. Quand les policiers viennent les ramasser, ils ne tiennent pas compte de cela. Ils les ramassent sans ménagement et les déchargent de cette même façon au commissariat. Quand tu vas payer l’amende pour récupérer tes fruits, tu les récupères en mauvais état, de sorte que tu ne peux plus les vendre à un bon prix, certains même pourrissent. Et ce ne sont que des pertes. »

L’autre difficulté évoquée par ces vendeurs, ce sont les tracasseries douanières lors du transport de l’ananas du Bénin au Burkina Faso. « Ces tracasseries font perdre beaucoup de temps aux chauffeurs des camions qui nous ramènent souvent des fruits pourris », déplore Yassia Badini.

Et même quand les fruits arrivent en bon état à Ouaga, leur conservation n’est pas aisée, surtout pendant l’hivernage. Les vendeurs disent se retrouver souvent avec des fruits pourris sur les bras qu’ils ne peuvent plus écouler.
Pourtant, malgré ces difficultés, ils sont fiers d’exercer ce commerce qui les met à l’abri du besoin.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net


Encadré

Originaire d’Amérique du Sud, l’ananas est un fruit qui possède de nombreuses vertus. Il est riche en manganèse, en magnésium, en fibres et en vitamine C. Il contient également du phosphore, du potassium, des vitamines B1 et B6. Mais il est surtout connu pour sa substance active qu’est la broméline, une substance reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-thrombotiques, antiplaquettaires et fibrinolytiques (permettant de dissoudre les caillots de sang). L’ananas favorise entre autres la circulation sanguine et diminue le risque de maladies cardio-vasculaires.

Source : www.passeportsante.net

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2019 à 09:10, par saam En réponse à : Vente d’ananas à Ouagadougou : Un business juteux

    Les femmes en raffolent parce qu’il semble que cela fait maigrir.
    Les peaux d’ananas sont aussi vendues comme des petits pains. Les femmes se les procurent et les font bouillir puis consomment la tisane obtenue pour brûler les graisses.
    en tout cas c’est un plaisir de pouvoir s’en procurer à tout moment. Cependant j’invite les vendeurs à plus d’hygiène sur les lieux de vente. Les ananas sont souvent découpés avec des couteaux et des mains à la propreté douteuse autour des mouches, de la poussière et des gouttes de sueur qui s’en mêlent parfois. Le service d’hygiène est ici interpellé à jouer leur rôle car ces vendeurs ne sont pas forcément conscients ou minimisent les risques souvent liés à la consommation d’aliments mal manipulés.

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