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Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

Publié le vendredi 18 janvier 2019 à 00h54min

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Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

L’heure est à l’apaisement des cœurs à Yirgou, théâtre de violences aux premières heures de cette nouvelle année. Yirgou, ce village tristement révélé à la majeure partie des Burkinabè et à l’opinion internationale. Situé dans la commune rurale de Barsalgho, province du Sanmatenga, dans la région du Centre-nord, Yirgou est à 205 kilomètres au nord de Ouagadougou. Atmosphère dans la commune de Barsalgho, quelques jours après les évènements malheureux.

Dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019 au village de Yirgou-Foulbé, dans la commune de Barsalogho, des terroristes ont tué sept personnes, dont le chef dudit village, avant de prendre la fuite. La suite est connue …, avec ces nombreuses pertes en vies humaines au sein de la communauté peulhe dans des villages de la région et à Arbinda (à 45 kilomètres) dans la région du Sahel (http://lefaso.net/spip.php?article87308). Une situation qui a choqué l’opinion nationale et internationale, qui l’a exprimé à travers notamment les canaux des médias. Au centre des commentaires, les groupes d’autodéfense Koglwéogo.

« C’est difficile pour nous, nous avons vécu des moments horribles. La plupart des femmes ici ont perdu leurs époux ; certaines, avec leurs grands enfants et proches. Nous étions obligées de fuir dans la brousse avec nos enfants, nous cacher avec la faim et la soif. Toutes ces femmes que vous voyez assises ne savent que faire », raconte une des victimes, A.D. C’est aussi le cas de ces deux femmes, arrivées à l’aide d’un tricycle, en cette fin de matinée du 11 janvier sur le site de Barsalgho-centre.

70 tentes étaient dressées sur le site de Barsalgho-centre, à la date du 12 janvier

C’est un site d’accueil parmi tant d’autres. Elles sont accueillies par les agents de l’Action sociale pour enregistrement avant installation. « Cela fait une dizaine de jours que nous étions en brousse, on ne pouvait plus repartir au village, de peur de se faire tuer. Nous avons trouvé refuge dans la brousse avec nos enfants avant de rejoindre ce camp », raconte difficilement une des deux, en réponse aux questions de l’agent.

L’on se rendra par la suite compte qu’elles ont, toutes, perdu leurs époux dans les violences. D’où leur soulagement d’avoir pu rejoindre le camp, mis en place quelques jours avant par le gouvernement et ses partenaires. Les premières mesures et l’élan de solidarité enclenchés ont permis de parer au plus urgent. A la date du 12 janvier 2019, 1 006 personnes (en majorité des enfants et des femmes) étaient accueillies sur ce site, et les arrivées se poursuivaient.

En ce lieu de circonstance, les structures étatiques, des organisations humanitaires, des associations et partis politiques ainsi que des initiatives privées et individuelles se déploient depuis lors en soutien aux populations. Chaque délégation apporte compassion et appuis multiformes aux familles éplorées. « On rend grâce à Dieu, car on a pu avoir un abri, des soins pour nos enfants qui toussaient beaucoup à cause des nombreux jours passés dans le froid, des couvertures, des vêtements et de quoi nous nourrir », témoigne la porte-parole des femmes, A.D.

Une dizaine de jours après les évènements malheureux, la tristesse est encore palpable dans cette contrée. Que ce soit sur le site d’accueil à Barsalgho-centre ou à Yirgou (distants de 75 kilomètres). Au premier lieu cité, les témoignages des violences vécues sont émouvants. La parole se libère difficilement, pour plusieurs raisons liées à l’émotion et à la sécurité.

A Yirgou, en cette journée de 11 janvier 2019, l’on parle peu, même très peu. Ici, on était plutôt préoccupé par les attaques qui venaient d’être perpétrées, la veille, dans des localités environnantes, notamment à Gasseliki, par des individus armés qui ont fait irruption dans le village, tirant sur les habitants.

Outre les tueries, le bétail était également emporté par les individus, selon les explications. Pour des raisons de sécurité également, l’on ne souhaite pas s’adresser aux médias. Que ce soit sur place à Yirgou ou à Barsalgho sur le site d’accueil, l’Etat est, les pensionnaires, responsable de la situation. A Yirgou, on confie que ce n’est pas maintenant que certaines présences ont été signalées aux autorités compétentes. Mais, en vain. Et jusqu’à présent, les appels à la sécurisation se font entendre (du côté des réfugiés à Barsalgho comme sur le site des violences à Yirgou où depuis les violences, des patrouilles des Forces de défense et de sécurité sont perceptibles).

Rappelons au passage que dans l’après-midi du mercredi 2 mai 2018, des individus armés avaient perpétré une attaque à l’école primaire de Bafina et au siège des koglwéogos de Guindbila, deux villages de la commune rurale de Barsalogho (ce qui avait valu le déplacement du ministre de l’Education nationale, Pr Stanislas Ouaro).

Le Président de l’Assemblée nationale lors de son passage sur le site de Barsalgho-centre

Des éléments encourageants

« Aujourd’hui, quand nous sommes partis à Yirgou, nous avons vu un chef de village qui travaille à aider certaines communautés à reconstruire leurs habitats. Nous avons écouté aussi les Forces de défense et de sécurité sur place, qui ont fait le déplacement de Kelbo où, là-bas également, les populations se sont remises ensemble pour veiller à ce que les habitats soient reconstruits et pour organiser des offices funéraires et religieux en la mémoire des décédés. C’est dire que quelque part, il y a une reconstruction qui se fait », a relevé le président de l’Assemblée nationale à l’issue de sa visite le samedi 12 janvier dernier à Yirgou.

C’est également dans ce sens qu’un des porte-paroles des populations réfugiées est allé. Parmi les éléments de satisfaction, il relève la « chaîne » de solidarité, tant sur le site d’accueil que dans les autres contrées de la localité. « Il y en a qui sont logés là-bas à Yirgou par des Mossés et par des familles peulhes qui n’ont pas été touchées. En fait, tous les villages peulhs n’ont pas été touchés, ils ont ciblé des villages », explique le porte-parole, Y. Diandé, pour qui la peur demeure cependant dans leurs rangs.

De façon générale, l’heure est au pansement des plaies et à l’apaisement des cœurs pour un retour au vivre-ensemble. C’est aussi à ce discours de compassion et d’apaisement que s’emploient les visiteurs. Le plus urgent, c’est la prise en charge des blessés, des populations déplacées et de faire en sorte de ne plus rechuter dans les violences.

Le bétail, une grosse préoccupation pour les déplacés

Au camp des réfugiés, le cœur est au village. Chaque refugié exprime la soif de regagner rapidement son lieu de provenance. Seule la peur des représailles retient les uns et les autres, à en croire certains témoignages et propos enregistrés sur place. « Il n’y a pas de garantie qui montre que si on retourne, rien ne va nous arriver. Je demande au gouvernement de nous sécuriser, de mettre le paquet pour qu’on puisse retourner pour chercher nos animaux. Vous savez que les Peulhs sont des nomades, on ne fait pas le commerce ni l’agriculture, c’est seulement l’élevage. Or, tous nos animaux sont restés là-bas. Le gouvernement doit mettre le paquet pour qu’on puisse y retourner. La sécurité est dans les villages, mais ce n’est pas suffisant. C’est véritablement cela notre grand problème actuellement, on ne peut pas vivre ici sans nos animaux », explique M. Diandé.

Selon des femmes, cette vie sans le bétail a un impact négatif sur les tout-petits dont l’alimentation est constituée du lait des vaches. « Les enfants ne mangent pas d’abord le tô, c’est seulement le lait, mais nous n’avons pas notre bétail à côté. Vous les voyez en train de pleurer, c’est le manque de lait. Nous demandons vraiment aux autorités de nous permettre d’aller chercher nos troupeaux qui errent dans les villages », confient-elles.

A côté de ces préoccupations, on retient le besoin en documents administratifs, notamment la Carte nationale d’identité burkinabè et l’acte de naissance. « Tout est brûlé, rien n’y est sorti ; papiers, motos, charrettes…, tout est brûlé. Si l’Etat peut nous aider à établir les papiers, ça va nous aider beaucoup », plaide M. Diandé pour la mise en place d’un dispositif de délivrance desdits documents.

Miser aussi sur l’assistance psycho-médicale

Parmi les services présents et mobilisés sur le site à la date du 12 janvier, on a la cellule psycho-médicale. Elle est dirigée par Moussa Ouédraogo, psychologue, à la tête d’une équipe de jeunes psychologues formés à l’Université de Ouagadougou. Selon le responsable de ce service, c’est le mardi 8 janvier que l’équipe y est arrivée pour un démarrage effectif des activités, dès le 9 janvier.

Le comportement des personnes accueillies est un aspect sur lequel il faut être très regardant, relève-t-il, compte-tenu des violences qu’elles ont vécues. Une personne qui n’est pas assistée est livrée à des problèmes d’adaptation à son environnement, avec ce que cela comporte comme conséquences à court, moyen et long termes.

D’où la nécessité de travailler à permettre à ces personnes éplorées d’apprendre à vivre avec cette nouvelle donne. « Pas d’oublier, mais apprendre à vivre avec. Nous sommes dans un contexte où nous devons réapprendre à vivre ensemble. Ce qui peut faire défaut, si les gens ne sont pas assistés. Cela peut également faire renaître des violences », situe Moussa Ouédraogo.

« Il y a des signes…caractéristiques qui attestent effectivement de la présence d’une situation difficile. Les équipes font le tour au niveau des tentes pour discuter avec les parents pour comprendre le type de violences qui a été exercé au niveau de la famille, comprendre un peu quelles sont les manifestations au niveau des membres de cette famille. C’est à partir de là que nous les référerons aux équipes de psychologues pour leur prise en charge », apprend-on des spécialistes, précisant qu’à la date du 12 janvier, ce sont plusieurs dizaines d’enfants, de femmes ou de familles entières qui ont été reçus.

Ils sont appuyés par une équipe d’éducateurs sociaux qui, à travers le tour des tentes, arrivent également à répertorier un certain nombre de personnes en situation de souffrance qu’ils réfèrent au service psycho-médical, précise l’interlocuteur.

Ici, l’on procède par des questions, des entretiens individuels et/ou familiaux. Pour le cas spécifique des enfants, les spécialistes passent par des dessins (ils font dessiner les enfants, ce qui permet de faire une lecture de la situation de l’enfant). Tout cela, dans les règles de la confidentialité.

Dans l’accompagnement via cet aspect de gestion de la situation, les spécialistes ont appelé à la mise en place d’activités sociales sur le site. « Surtout au niveau des enfants, il s’agit d’organiser des espaces pour enfants avec des jeux. Il y a un besoin à ce niveau », recommande M. Ouédraogo.

Au niveau de la langue, il ressort que la plupart des personnes parlent le mooré et que certains membres de l’équipe s’expriment en fulfuldé. Mais, des difficultés liées à la disponibilité des ressources matérielles demeurent (conditions de travail).

Mais, que deviendront les personnes suivies, une fois qu’elles auront quitté ce camp ? « Il faut voir comment reprendre la main au niveau local. La piste étant que la structure déconcentrée de l’Action sociale puisse prendre le relais au niveau local », suggère-t-on.

La place des personnes âgées se fait ressentir !

C’est dans ce genre de situations que l’on découvre ce qu’est le rôle des personnes âgées dans notre société, les sociétés africaines en général, observe un membre d’une délégation en visite auprès des populations. « J’ai remarqué que la plupart des responsables des services sont jeunes. Vous avez vu même que l’autre…ne pouvait pratiquement rien dire ! Ce n’est pas facile de trouver des mots justes dans de telles situations. (…).

A ce niveau aussi, il faut qu’on essaie d’en tenir compte dans la gestion de ce genre de crises. Voyez-vous, à la tête des services, les jeunes font pitié quand ils se retrouvent dans ce genre de cas, ils sont eux-mêmes perdus », confie ce visiteur.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

N.B : Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé de ne pas joindre à l’article, les photos de nos interlocuteurs et bien d’autres images.

OHO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2019 à 22:03, par Sorbonne En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Très bon articles et félicitations a vous. Sans assistance comme vous le dîtes cela peut faire renaître les violence, totalement d’accord. Mais il faut ajouter aussi que SANS JUSTICE pour toutes les victimes celà aussi peut engendrer des violences.

  • Le 18 janvier 2019 à 08:52, par SOUNDJATA En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    courage à tous : réfugiés, populations autochtones, agents de l’administration & forces de sécurité.

    je ne dirai jamais courage & félicitations aux djihadistes qui ont assassiné le chef et ses proches ainsi qu’aux koglwéogo qui ont massacré la population Peuhle. A ces deux derniers que bon Dieu leur rende au centuple leur travail et je suis certain que Dieu agira. ils finiront individuellement dans les ténèbres.

    le temps est le meilleur remède, mais les autorités devront redoubler de vigilance pour éviter un autre drame dans la région et faire de telle manière que les populations puissent retrouver leur village et leurs animaux afin d’organiser les funérailles et doua de leurs proches décédés.

  • Le 18 janvier 2019 à 09:01, par Wourou tchew En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Ce compagnonnade du bras-dessus bras-dessous n’est rien d’autre qu’une farce politique ! Croyez-vous qu’en parquant ces poulotes dans ces tantes on les rend service ? Vous ne connaissez rien dans les moeurs des peuls et vous n’écoutez pas ceux qui les connaissent. Jugez les assassins des peuls et on passe à autre choses !

  • Le 18 janvier 2019 à 09:06, par Ali En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    "Aujourd’hui, quand nous sommes partis à Yirgou, nous avons vu un chef de village qui travaille à aider certaines communautés à reconstruire leurs habitats".
    Un chef a été intronisé déjà ? Je n’ai pas compris.

  • Le 18 janvier 2019 à 09:42, par KABRE Armel En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Bonjour,
    Je voudrais féliciter l’équipe de lefaso.net pour ce reportage qui nous fait vivre ce qu’il se passe sur le terrain à Yirgou.
    Pour ma part je voudrais donner mon point de vue sur l’assistance aux populations déplacées :

    1. Le gouvernement doit s’assurer dans les plus brefs délais que des enquetes en bon et due forme soient diligentées et que les coupables, fussent-ils des koglweogo, soient punis selon les lois en vigueur ; C’est cela qui va favoriser le vivre ensemble. Etant donné que les Koglweogo sont organisés, il est plus facile de mettre la main sur les commanditaires en s’addressant aux responsables de cette organisation qui doivent impérativement coopérer.

    2. Le gouvernement à travers le ministère de la promotion de la femme et de la solidarité doit dejà penser à un plan de réinsertion pour éviter que les peulhs ne s’éternisent sur les sites. Etant donné que ce sont des nomades, ils ne pourront pas rester longtemps cantonnés dans ces sites.

    3. Il est aussi nécessaire que les ONG et les associations accompagnent les actions du gouvernement par des dons en espèce et en nature, voire la reconstruction des logements qui ont été saccagés.

    Pour finir je dirai plus jamais ça au pays des hommes intègres

  • Le 18 janvier 2019 à 09:45, par Gorko En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    PNDES = Trop de brouhaha = Trop de duperies = Mendicité = Perte inutile de temps = Zéro !!!

  • Le 18 janvier 2019 à 10:33, par PARIMYELLE En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Tout cela est bien mais pas suffisant, il faut trouver les coupables et les punir a la hauteur de leur forfait

  • Le 18 janvier 2019 à 12:37, par Moktar En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Si je comprends bien, ça veut dire que jusqu’à présent les animaux des survivants du massacre sont gardés par les koglweogo. Ils (les koglweog) veulent les confisquer apparemment. Quel apaisement des coeurs cherche-t-on en laissant perdurer cette situation ? Que disent les autorités politiques, coutumières et religieuses par rapport à ça ? Nous sommes en saison sèche, et sans intervention de l’homme ces animaux auront du mal à manger et boire. Ils vont bientôt être décimés eux aussi, avant les autorités ne fassent semble d’être émues. Quel pays !?!

  • Le 18 janvier 2019 à 14:11, par Neekre En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    "A Yirgou, on confie que ce n’est pas maintenant que certaines présences ont été signalées aux autorités compétentes. Mais, en vain. Et jusqu’à présent, les appels à la sécurisation se font entendre (du côté des réfugiés à Barsalgho comme sur le site des violences à Yirgou où depuis les violences, des patrouilles des Forces de défense et de sécurité sont perceptibles)" .
    Vous voyez ? Quand le pire arrive, les autorités jouent à l’étonné. Tous les massacres auraient pu être évités si le gouvernement avait fait preuve d’un minimum d’effort. Quand on met le doigt sur ce point les politiciens qui ne pensent qu’aux intérêts et les coup bas vous diront que tu es ceci ou cela, tu est aigris...Tout comme le faisait le CDP avant l’insurrection.
    Pour ma part je persiste et je signe que ce gouvernement là avec a sa tête le PF himself n’a pas encore conscience de la situation et du péril qui nous guette. J’ai l’impression que leur mode de gestion est de trouver des actions ponctuelles pour sauver la face et calmer la colère légitime des citoyens, du saupoudrage. Le PF a raison de n’avoir pas changer le Ministre de la defense, car il garde cette carte en sous main pour calmer la prochaine clameur de désapprobation et de colère. Mais je suis convaincu que de la sorte, on ne pourra pas s’en sortir.
    Les efforts pour motiver le peuple et les FDS commencent par la promotion de la vertu et de la bonne gouvernance. Si des ministres de la Republique (et pas des moindres) trainés dans la boue des réseaux sociaux pour de forts soupçons de détournement restent muets comme des carpes, sans que le gouvernement lui même ne pipe un mot là-dessus, est ce une bonne manière d’encourager ceux qui sacrifient leur vie dans cette lutte contre le terrorisme ? NON
    Moi, j’ai maintenant compris la formule de Tahirou Barry qui disait que le PF dort au milieu d’un feu de brousse.
    Nous sommes pauvres, c’est vrai mais je suis persuadé que nous avons la possibilité de consacrer plus de ressources (financières, humaines et matérielles) à cette lutte.
    Rien que un exemple :
    1-ça aurait un été ce bouillant capitaine des années 80, il y a longtemps que cet avion presidentiel avait été vendu pour nous procurer au moins un helicoptère pour ne pas dire plus. mais helas, pas d’idée, pas de volonté.
    2-Avons nous essayer de mettre la tête des terroristes à prix ? Par exemple, pour toute information permettant d’arreter un terroriste, l’informateur a 500 000 CFA. C’est faisable ou pas chers compatriotes ?
    Il y a plein de "petites idées" qui peuvent nous aider mais haayaaa !!!

  • Le 18 janvier 2019 à 14:35, par éleveur En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Je suppose qu’une intelligence au niveau de l’Etat a déjà pensé à la sécurisation des biens restants et notamment aux troupeaux. Un troupeau errant peut mourir de soif ou être la proie d’animaux sauvages et de voleurs. Si cette dimension n’a pas été pris en compte à temps, c’est une faute très grave et il faudra se préparer à accompagner les éleveurs dans la recapitalisation de leur cheptel.

  • Le 18 janvier 2019 à 17:42, par Machia En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    J’espère que les coeurs seront apaisés.Quand un problème vient, vaut mieux chercher des solutions que de polémiquer. Car de polémie en polémie on s’enlise dans la mefiance,la haine et l’esprit de vengeance. Ce qui nous uni depasse ce que nous désuni. Yirgou nous fait tirer des leçons mais ne nous divise pas. Mise en garde : ne prenez pas tous les problèmes à la politique au BURKINA.

  • Le 18 janvier 2019 à 19:24, par Christian En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Le troupeau, le troupeau. J’ai mal d’entendre ça, quand on sait qu’il y a eu beaucoup de pertes en vies humaines, certains ne parlent que de troupeaux. On a actuellement beaucoup d’orphelins et de veuves côté FDS (ceux qui nous défendent), et populations civiles et certaines se préoccupent de troupeaux. On des FDS qui ont abandonné leurs familles et qui sont actuellement au front. Des femmes et des enfants sont assis pendant que nous parlons, ils ne peuvent manger ni dormir ni etudier,parce qu’ils ne savent pas si leur mari/père reviendra,et certains parlent de troupeaux. Décidément c’est très grave. Il est à VÉRIFIER SÉRIEUSEMENT de savoir si des personnes n’ont pas hébergé ou reçu ces/des terroristes. Si oui, il est bon aussi de le communiquer dans les médias que le peuple sachent que ces terroristes sont difficiles à combattre parce qu’il y a des populations complices. Et s’il y a des villages ou communautés qui se font complices, que leurs responsables soient les premiers à les dénoncer. Si des peulh sont accusés de complicité dans une zone donnée, alors que les peulh soient les premiers à interpeller leurs parents pour qu’ils "quittent dans ça" pour ne pas discréditer toute la communauté peulh. Et vise versa.

  • Le 11 février 2019 à 16:07, par SID PAWALEMDE En réponse à : Evènements de Yirgou : L’ambiance sur les lieux, une dizaine de jours après…

    Depuis les problèmes de Yirgou, il y’a des gens, des internautes qui ne parlent que des troupeaux abandonnés par les déplacés comme si ces troupeaux valaient mieux que les veuves et les orphelins des FDS tués depuis l’attaque de CAPUCHINO. Il y’a eu combien de FDS qui sont morts à l’Est, au Nord, au Sahel, dans la Boucle du Mouhoun, à Ouagadougou, à Rayongo etc …… Je pense que les uns et les autres ne doivent plus parler de troupeau mais de veuves et d’orphelins à gérer aussi bien à Yirgou tout comme dans le reste du Burkina. Je voudrais demander aux intellectuels qui sont dans les grandes agglomérations (chef lieu de région) de dire à leur parents dans chacun des villages du Burkina que personne ne doit héberger ni même donner de l’eau à boire à un étranger. Tout étranger doit être conduit chez le chef du village. Car les chefs de village savent que trahir sa patrie, le Burkina équivaut à la mort et s’il ne se suicide pas nos FDS vont s’occuper de lui désormais. Si un chef de village héberge quelqu’un qui le lendemain attaque une Gendarmerie ce chef sait qu’il est finit, alors il doit se suicider sinon le peuple le fait et il n’y a rien. On comprend aisément pourquoi certains crient JUSTICE. Il faut effectivement la Justice. Et il faut forcément que ceux qui ont tué le chef de Yirgou se rendent à la Gendarmerie obligatoirement avant de chercher à savoir du côté du village de Yirgou qui a fait quoi en représailles. Sinon ceux qui ont tué le chef de Yirgou ont du participé aux marches de Ouaga et de Dori contre la stigmatisation "le bourreau et le pompier à la fois" et c’est le comportement type même de ces Djihadistes. Faisons attention et en attendant que ceux qui ont tué le chef, puis l’égorgé devant sa famille, ces assassins se dévoilent pour la paix et au nom de la paix avant qu’on n’inquiète qui que ce soit à Yirgou, Koglwéogo aussi soient-ils. Sinon quand les Djihadistes viendront tuer le chef d’un autre village de Réo ou de Pama, personne ne les poursuivra de peur des représailles de l’autorité.

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