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Présidentielle 2005 : politique et politriche au Pays des hommes intègres

Publié le vendredi 29 juillet 2005 à 09h17min

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"A l’heure actuelle, soutenir le président Blaise Compaoré était le moindre mal" et c’est ce que l’ADF/RDA fit lors de son Congrès historique des 2 et 3 juillet 2005. Paroles de Tapsoba Jean, secrétaire général de la Fédération ADF/RDA du Kadiogo.

Aux abords des échéances des dernières législatives, l’ADF-RDA avait atteint une vitesse de croisière que même les ténors du parti-Etat, le CDP, enviaient. Cette percée de l’ADF-RDA sur toute l’étendue du territoire était sans équivoque due aux chevilles ouvrières du parti, bien connues de tous les militants qui oeuvraient avec détermination et optimisme dans ce sens.

Ainsi, tous savaient qui faisait quoi, qui prévalait par ses actes et son audience dans telle ou telle circonscription. Cet aspect des choses, admis et sauvegardé, primait plus que tout autre donnée politique, telle qu’un regard plus étudié de la gestion du parti.

Travailler dans le sens du succès du parti pour ces législatives étaient une tâche dure et coûteuse, extrêmement coûteuse pour certains militants émérites qui exerçaient logiquement le rôle de locomotive dans leur circonscription, puisque mécaniquement une entrée responsable pouvait être envisagée dans l’hémicycle ; de ce fait les bons moissonneurs pouvaient espérer récolter le fruit de leur dur labeur et qu’à brève échéance, le parti ne pouvait qu’officialiser leur rôle de locomotive dans leur circonscription.

Bien que les agissements de plus en plus opaques du premier responsable du parti se faisaient continuellement sentir, cela ne semblait pas encore une priorité du moment.

La Déchirure

Il fallait maintenant l’échéance des législatives pour officialiser la liste des candidats du parti à ces élections et souligner les noms des différentes locomotives. C’est à ce stade que certains bons moissonneurs furent payés en monnaie de singe. Le Maître, conscient du laps de temps très proche des législatives, considérant les travaux titanesques effectués par les militants et leurs locomotives naturelles, considérant donc que dorénavant tout semblait scellé et que vaille que vaille l’issue des législatives pour le parti ne pourrait être remise en cause, les carottes étant cuites, le Maître, se révélant un Mephisto des plus néfastes, sans foi ni loi, orchestra une liste des plus iniques, bafouant les règles les plus élémentaires du choix démocratique, afin d’asseoir et de fortifier, pour cinq années, ses hommes à lui, des hommes de paille, dont certains étaient apparus dans le parti comme par enchantement, à la dernière heure, sans avoir œuvré à l’épanouissement du parti.

Ainsi, il y a eu dans le Kadiogo, dans le Houet, etc. des hommes de paille du maître qui usurpèrent les postes des chevilles ouvrières émérites du parti, connues de tous les militants, appréciées de tous les militants.

Ces agissements anti-démocratiques et opaques du maître provoquèrent les premières graves déchirures au sein du parti et c’est le cœur lourd d’amertume, après maintes tractations de dernière heure, que les militants acceptèrent difficilement de participer aux législatives, parce qu’il fallait se faire violence afin que le parti puisse avancer, mieux, se construire dans l’union quitte à laver le linge sale par la suite en famille. Le score enregistré de dix- sept (17) députés, situant l’ADF-RDA en tête des partis de l’opposition, aurait pu être meilleur s’il n’y avait pas eu maldonne infamante du maître au dernier moment.

Le linge sale se lave en famille

Les législatives passées dans un contexte connu de tous les militants, il fallait maintenant remettre les pendules à l’heure, cicatriser des plaies encore béantes. Et en toute transparence, en toute démocratie, discuter de la gestion du parti afin d’asseoir une réelle démocratie, une réelle transparence en son sein pour des combats plus exaltants à venir. Pour cela, il fut initié par un grand nombre de militants responsables une rencontre cruciale devant réunir tous les militants, le maître y compris, afin de débattre de la question en conformité avec les textes et règlements originaux du parti.

Au grand jamais il ne fallait qu’une telle initiative fut prise ! Le maître, du haut de son piédestal se sentit trahi, insulté, relégué au plus bas de l’échelle du parti ; il proclamait à qui voulait l’entendre qu’il était et demeurait le seul capitaine du bateau et qu’il n’avait de comptes à rendre à qui que ce soit ! Ceci éclaira encore plus la lanterne des militants sur la vision réelle et anachronique du maître. Curieux tout de même, bien qu’il soit exact que « le pouvoir attire le pouvoir » et peut même rendre bizarre, nous ne pensions pas que ce vertige puisse atteindre le maître et se l’approprier... Hélas, durant cette rencontre cruciale, le siège réservé au maître demeurera vide...

Le maître jugea maladroitement qu’une telle initiative n’avait réellement pour but que de l’éjecter de son piédestal de Dieu Tout- Puissant, créateur et protecteur intouchable de son parti, I’ADF-RDA, et que les initiateurs d’une telle arnaque avaient été achetés rubis sur l’ongle par le premier responsable du pays ; de ce fait, les dés étaient pipés et il tenait à préserver sa vie.

Le maître se sentant de plus en plus isolé dans ses diatribes se dépêcha, suivi de sa cohorte, d’aller ressusciter à Koudougou un cadavre longtemps enterré du nom de UNDD et dans la même foulée, croyant mieux faire, doubla la mise, fièrement, dans une lancée des plus épiques et des plus apatrides navigua sous la bannière de l’un des plus pourfendeurs, des plus tortionnaires du peuple du Burkina, le tristement célèbre GBAGBO, toujours égal à lui-même devant l’Eternel, satanique à souhait.

Il est à souligner que la rencontre initiée par les militants démocrates du parti n’avait aucune intention de mettre en cause le leadership du chef du parti. L’intention majeure de la réunion était de débattre de la démocratie, de la transparence et de la justice au sein du parti. Et il fallait que la direction consente, pour la survie du parti, que ce concept le régisse, et cette direction devait, à l’issue du grand débat en famille, prendre note de ces impératifs.

Mais le maître, de son piédestal naguère de Mephisto dégringola au grade inférieur de petit apprenti- sorcier et ne sut saisir l’opportunité de faire son mea culpa en temps et en lieu propice afin de donner plus d’élan au parti qui reprendrait un nouveau départ sous sa direction. Le maître préféra conduire son petit monde alors à Koudougou où, sur la tombe du Président Maurice YAMEOGO, son défunt père, il fit son mea culpa.

Du statut de chef de file de l’opposition

A l’issue des législatives, il fut question, par les autorités du Burkina Faso, qu’il soit instauré un statut bien défini de chef de file de l’opposition, comportant toutes les prérogatives appropriées pour une réelle avancée de la démocratie au Burkina Faso comme cela est en vigueur dans des pays de démocratie avancée.

Ce statut ne pouvait qu’échoir bien entendu à l’ADF/RDA

Après la déchirure occasionnée en son sein par un esprit en perpétuelle contradiction, la qualité de chef de file de l’opposition de l’ADF/RDA, par la suite, ne fut jamais acceptée par des partis se disant d’une « réelle opposition ». Par un jeu cynique de concupiscence, d’orgueiI mal placé, d’hypocrisies et de sournoiserie, l’ADF/RDA fut systématiquement rejetée et mise en minorité par ces partis se prévalant d’une "réelle opposition" ; l’ADF/RDA, selon eux, n’avait aucune qualité pour être le chef de file de l’opposition et se prévaloir de ce titre n’était que pure usurpation. Ce débat même sur le plan juridique était d’une nullité absolue au détriment de certains ténors de cette opposition prétendue « réelle » dont on disait bien « montés » en droit...

Quant à l’élection présidentielle de 2005

L’ADF-RDA était consciente et le proclamait haut que l’enjeu de la présidentielle 2005 est un enjeu capital et que pour plus d’efficacité cet enjeu ne pouvait être apprécié que dans un esprit de solidarité de tous les partis de l’opposition.

Ce préalable ne trouva pas d’écho favorable auprès des autres partis et l’ADF-RDA fut mise de nouveau en minorité. Il fallait donc que seul le parti prenne ses responsabilités et lorsqu’un parti politique prend ses responsabilités, c’est démocratiquement que la conduite à suivre est décidée par l’ensemble de ses militants.

Des militants prônaient l’application d’une néo-théorie, celle du leadership éclairé, parce que la notion actuelle de démocratie avait subi une évolution. Cette néo-théorie du leadership éclairé ne trouvait plus utile de se référer à l’avis de la masse qui, grosso modo, ne pouvait saisir les vrais enjeux de la politique à un stade avancé, donc l’avis du leader seul devait s’imposer en fonction de tous les paramètres politiques du moment.

Mais vu l’expérience vécue avec le maître, nous écartons d’office cette théorie parce que notre préoccupation du moment est que chaque militant puisse participer à la chose politique pleinement. Et plus jamais aucun leader ne pourrait gérer le parti à sa guise.

Les militants devraient donc analyser l’enjeu de l’élection présidentielle de 2005 en considération de la situation politique qui prévaut, en considération de son isolement au sein des partis de l’opposition. En conclusion, les militants décideront de la présentation ou de la non présentation d’un candidat du parti à I’élection présidentielle de 2005 lors du congrès extraordinaire du 2 au 3 juillet 2005.

Le verdict était serré, nombreux étaient ceux qui estimaient qu’il fallait que le parti présente un candidat à l’élection présidentielle de 2005. J’en faisais partie moi-même en ma qualité de Secrétaire général de la fédération du Kadiogo.

Et plus nombreux encore furent ceux qui étaient contre la présentation d’un candidat du parti à l’élection présidentielle de 2005. En toute démocratie et avec regret, le parti prit note dans le sens de la majorité en décidant de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle de 2005.

Dans ce cas qui soutenir ?

Dans cette jungle de coups bas, d’hypocrisie honteuse et de règlements de comptes déguisés, il fallait soutenir le moindre mal logiquement et il ne pouvait être question de soutenir des partis qui vous jetaient aux enfers et méconnaissaient votre qualité de chef de file de l’opposition, à moins d’être stupide.

Après une analyse conséquente de la situation politique au Burkina Faso, il convenait de dire qu’à l’heure actuelle, soutenir le Président Blaise COMPAORE était le moindre mal. Et c’était ce que le parti en toute responsabilité avait de mieux à faire.

Les réactions, un déluge d’hypocrisie

Pour sa décision, mûrement réfléchie, l’ADF-RDA fut à force hypocrisie dénigrée par les autres partis de l’opposition qui disaient que l’ADF-RDA étant le chef de file des partis de l’opposition, cette décision était une trahison à l’encontre du peuple, un parjure... Donc pour le meilleur, on vous nie votre statut de chef de file de l’opposition et pour le pire, on vous le colle à la peau comme une lèpre... mais de qui se moque-t-on ?

Jean Joseph Auguste TAPSOBA

Secrétaire général de la Fédération ADF-RDA du Kadiogo

Conseiller municipal secteur n°1 de Baskuy

Coordonnateur ADF-RDA de la Commune du Kadiogo et le militant ADF-RDA

Armand Maurice B. S.

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2005 à 11:31, par Che Guevara En réponse à : > Présidentielle 2005 : politique et politriche au Pays des hommes intègres

    Monsieur à défaut de te respecter fais honneur à tes enfants et ta femme.Quelle malhonnêteté intellectuelle.Quelle prostitution et masturbation intellectuelles ?Le peuple saura vous juger un jour soyez en surs.Que dire de quelqu’un qui reste à l’ADF-RDA après cette idiotie.Qu’il ne mérite aucun respect et considération et indigne d’être respecté.

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