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Situation sécuritaire : La Commission nationale des droits humains appelle le gouvernement à protéger les personnes vivant sur le territoire burkinabè

Publié le mardi 8 janvier 2019 à 00h09min

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Situation sécuritaire : La Commission nationale des droits humains appelle le gouvernement à protéger les personnes vivant sur le territoire burkinabè

Dans cette déclaration, la Commission nationale des droits humains (CNDH) s’indigne des violences, dont celles de Yirgou-Fulbè, qui ont cours au Burkina et qui ont provoqué la mort de plusieurs personnes. Elle appelle de ce fait le gouvernement à garantir la sécurité des personnes vivant sur le territoire burkinabè.

Le Burkina Faso traverse, depuis quelques années, une situation sécuritaire très préoccupante suite à de multiples actes terroristes perpétrés sur le territoire national. Cette situation d’insécurité a occasionné notamment la destruction de biens matériels, la déscolarisation de nombreux enfants dans certaines localités, le déplacement massif de populations et surtout des pertes en vies humaines et de nombreux blessés aussi bien dans les rangs des vaillantes forces de défense et de sécurité qu’au sein des populations civiles.

Ces épisodes d’une cruauté inhumaine ont atteint leur paroxysme le 1er janvier 2019 à Yirgou-Fulbé. En effet, ce village situé dans la commune de Barsalogho, région du Centre-Nord, a été le théâtre de violences meurtrières consécutives à une attaque menée par des individus armés non-identifiés. Ces évènements malheureux ont provoqué de nombreuses atteintes aux droits humains et plus particulièrement au droit à la vie.

La Commission nationale des droits humains (CNDH), en sa qualité d’institution nationale de promotion, de protection et de défense des droits humains créée par la loi N°001/AN du 24 mars 2016 :

• condamne fermement ces actes ignobles et attentatoires à la dignité et à la vie humaine ;
• manifeste sa compassion et présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées ;
• formule ses vœux de prompt rétablissement aux blessés et exprime sa solidarité aux personnes affectées par ces évènements ;

• exprime son indignation face à ces violences qui ont causé des pertes en vies humaines, des atteintes à l’intégrité physique, des déplacements forcés de populations et des destructions de biens privés ;

• interpelle le gouvernement et les pouvoirs publics sur leurs obligations de garantir la sécurité et la protection à toutes les personnes vivant sur le territoire burkinabè, conformément aux dispositions de la Constitution, aux engagements internationaux et sous régionaux auxquels le Burkina Faso a souscrit ;
• s’inquiète fortement des graves risques de dégradation de la cohésion sociale et invite les populations à la retenue et à faire preuve d’humanité, de tolérance pour une cohabitation pacifique.

La CNDH exhorte et encourage la Justice à donner une suite judiciaire diligente à ces actes de barbarie passibles de sanctions pénales.
La Commission se saisit de cette situation qu’elle suit attentivement et s’engage à contribuer à la recherche de solutions pour que les droits humains soient respectés sur l’ensemble du territoire.

Fait à Ouagadougou, le 06 janvier 2019
Pour la Commission Nationale des Droits Humains
Le Président

Kalifa Yemboado Rodrigue Namoano

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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2019 à 02:04, par Dibi En réponse à : Situation sécuritaire : La Commission nationale des droits humains appelle le gouvernement à protéger les personnes vivant sur le territoire burkinabè

    La commission passe sous silence plusieurs réalités :
    - 1- L’Etat de droit à prétention républicaine implique l’encadrement républicain de l’exercice ou l’assurance de la question sécuritaire au plan des causes et effets qui pourraient légitimement et légalement en résulter ; d’où l’urgence d’interdire les koglowéogo, ces milices d’inspiration ethnique que des politiques néocoloniales de démission et de défaillance sécuritaire de L’Etat ont tendu à nous les imposer, les faire accepter et les soutenir. Leur interdiction est urgente ; sinon leur non-interdiction nous prépare des lendemains à la Rwandaise.
    - 2 - L’Etat néocolonial reste par définition et par essence un Etat d’incompétents et d’irresponsables enclin à l’ethnicisme et aux calculs personnels écœurants.
    Que faisaient et où étaient, pendant ces massacres, le Préfet de région, le Gouverneur local et tous ces hauts gradés de la base militaire de Kaya, des antennes de gendarmerie et de police de la région ? Il y a là des défaillances et du sous encadrement sécuritaire et administratif des territoires. Et c’est bien dommage que cette analyse de l’Etat néocolonial burkinabè à tendance ethnico-monarchique et de ses gérants d’affaires ne soit pas faite.
    - 3 - Dans un Etat pluri-ethnique, comme c’est le cas au Burkina-Faso et en Afrique, il est important et même stratégique de veiller à un aménagement équilibré du territoire et à la bonne cohabitation des communautés, notamment ici où les rapports entre agriculteurs et éleveurs relèvent d’intérêts économiques divergents et restent souvent des éléments de tension violente.
    Ce sont là des questions de responsabilité et de vision politique éloignées de tout ethnocentrisme à condamner avec la dernière vigueur. Et c’est donc dire qu’au regard des menaces externes et internes qui pèsent sur la nation, les koglowéogo, ces milices féodo-ethniques, ne sont pas la solution ; elles sont le problème si nous sommes encore dans un Etat républicain de droit et non dans une monarchie ethnico-féodale en plus d’être une néocolonie.
    Na an lara an sara !
    La Patrie ou la mort !

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