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Ralentisseurs sauvages : Entre sensibilisation et répression, le gouvernement entend lutter contre le phénomène

Publié le lundi 7 janvier 2019 à 22h49min

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Ralentisseurs sauvages : Entre sensibilisation et répression, le gouvernement entend lutter contre le phénomène

C’est reparti pour l’opération de démolition des ralentisseurs construits anarchiquement. Et cette fois, le gouvernement semble déterminé à mettre fin à ce phénomène. A compter de ce mardi 8 janvier et jusqu’au 23 de ce mois, les acteurs impliqués dans le processus de la sécurité routière vont procéder à l’inventaire des ralentisseurs qui ne respectent pas les normes prescrites. L’annonce a été faite ce lundi 7 janvier 2019, au cours d’une conférence de presse organisée par le ministère en charge des Transports.

« Le gouvernement a décidé de reprendre une lutte sans merci contre la construction des ralentisseurs sauvages sur l’ensemble des routes et des corridors de notre pays et dans l’ensemble des villes (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso) et même dans les villes moyennes », a noté, d’entrée de jeu, le ministre en charge des Transports, Vincent Dabilgou. Puis de préciser que l’équipe chargée du recensement va aussi réévaluer l’ensemble des ralentisseurs qui ont été posés lors de la construction des différentes routes, pour vérifier leur efficacité.

Certes, en raison de l’excès de vitesse des usagers, les populations se donnent le droit d’ériger ces ralentisseurs et n’hésitent pas à les reconstruire après démolition, mais cette fois, le gouvernement est ferme. « C’est vrai qu’il faut régler cette question par la sensibilisation mais désormais, quitus nous a été donné pour que ceux qui vont aller au-delà ; lorsque nous allons procéder à la destruction des ralentisseurs, si des populations se font prendre en train de les reconstruire, force restera à la loi », prévient Vincent Dabilgou.

Mieux, il soutient que le gouvernement entend saisir cette opération pour combattre le phénomène de grande vitesse sur les routes. « C’est en cela que nous nous sommes équipés et les policiers au niveau de l’ONASER, des communes, de la police nationale, vont engager une grande lutte sévère contre la grande vitesse le long des routes nationales », clame le chef du département des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière.

Priorité à la route nationale N°1

Pays de transit, le Burkina Faso, en raison de sa position, doit se conformer aux réglementations des autres pays. Pourtant, soutient le président de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT), Bonaventure Kéré, le pays des Hommes intègres serait le seul à avoir recours à ces ralentisseurs. « Le Mali était le seul pays qui nous accompagnait dans ce fléau, mais les Maliens ont compris. En lieu et place des ralentisseurs, ils ont plutôt construit des avertisseurs ; ce qui ne détériore pas le véhicule, réveille le conducteur s’il somnolait et l’oblige à ralentir », a-t-il suggéré.

Au Burkina, pourtant, poursuit–il, on évalue à environ 162 le nombre de ralentisseurs recensés sur l’axe Ouaga-Bobo. « C’est-à-dire un à deux ralentisseurs au kilomètre. Au niveau du ralentisseur, le processus d’accélération et de décélération du véhicule entraîne un surcoût de consommation de carburant de 20% », a signifié Bonaventure kéré.

Et quand on évoque l’incidence des ralentisseurs sauvages sur l’économie, monsieur Kéré note à titre d’exemple : « En termes de rotation, si on prend l’axe Ouaga-Bobo, dans le temps, il fallait entre 4h30 et 5h30 ; aujourd’hui, il faut 7h30, ce qui réduit les rotations. Et quand les rotations diminuent, cela signifie que le chiffre d’affaires diminue. Economiquement, il y a l’usure accéléré des équipements, c’est-à-dire que le véhicule qui est prévu pour une durée de vie de cinq ans est réduit à trois ans ».

D’où la priorité accordée à cet axe (Ouaga-Bobo, jusqu’à la frontière de la Côte d’Ivoire), dans le cadre de la présente opération. « Traverser le Burkina devient un calvaire pour les Maliens et les Nigériens. C’est une urgence. C’est la voie la plus chargée et celle qui approvisionne le plus notre pays et les autres », a noté Vincent Dabilgou, soulignant qu’il s’agit pour le Burkina, de regagner sa position de pays de transit, mais aussi une action d’engagement entre le gouvernement et le monde des transporteurs.

A ce propos, le ministre a confié que suite à l’augmentation prix du carburant à la pompe, le gouvernement, au cours des concertations, s’était entre autres engagé à tendre vers plus de fluidité du transport routier en procédant à la démolition des ralentisseurs hors normes sur les routes bitumées.

Notons qu’au cours de l’année 2018, l’Office national de la sécurité routière (ONASER) a mené une opération qui a permis la démolition de 213 ralentisseurs sur l’ensemble du réseau des routes bitumées dans notre pays.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2019 à 08:56, par broo En réponse à : Ralentisseurs sauvages : Entre sensibilisation et répression, le gouvernement entend lutter contre le phénomène

    e gouvernement a décidé de reprendre une lutte sans merci contre la construction des ralentisseurs sauvages sur l’ensemble des routes et des corridors de notre pays et dans l’ensemble des villes (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso) et même dans les villes moyennes »
    Monsieur le Ministre, il faut le la question des ralentisseur de facon globale. les populations sont obligées d’ériger des ralentisseurs malgré elles. l’excès de vitesse a tué beaucoup dans les villages traversés par les routes nationales. en générale la population fait des ralentisseurs après un accident . il faut reconnaitre que les chauffeurs (transport en commun, particuliers, mission de l’état ..) ne respectent pas du tout le code de la route qui commande la circulation à moins de 50km en agglomération. les forces de l’ordre ne sont pas en nombre suffisant pour faire respecter le code sur les routes. il faut aussi lutter contre le non respect du code de la route en particulier l’excès de vitesse dans les agglomérations. On va perdre de l’argent avec l’inventaire des ralentisseurs. Iil faut enqueter sur les causes et les raisons qui motivent l’existence de ces ralentisseurs. Il travailler à faire des ralentisseurs conventionnels modernes en lieu et place des ralentisseurs que vous qualifié de sauvage . CES RALENTISSEURS SAUVENT DES VIES ILS ATTENUENT LANGOISSENT ET LA COLERE DES POPULATIONS dans ce contexte deja difficile. il contribuent à apaiser le climat social. les populations excédées avec le bomm des vehicules (4 et 3 et 2 roues ) dans notre pays frecourent à cela ont le sentiement (et il faut etudier ce sentiment ) que l’’état n’arrive pas à assurer lla sécurité routière. il faut analyser les avantages d’avoir ces ralenisseurs comparativement aux inconvénients et travailler dans ce sens ; LA OU LES POPULATIONS NE SAVENT PLUS A QUEL SAINT SE VOUER ET SENTENT QUE L’ETAT EST DEFAILLANR ELLES DÉVELOPPENT DES INITIATIVES ; il faut travailler à resoudre les raisons qui amenent les population à faire des ralentisseurs, je pense que c’est en cela on aura une solution durable à ces ralentisseurs dits sauvages.

  • Le 8 janvier 2019 à 12:42, par LE CITOYEN En réponse à : Ralentisseurs sauvages : Entre sensibilisation et répression, le gouvernement entend lutter contre le phénomène

    Au Burkina Faso, on préfère combattre les conséquences que les causes. Ce qui a amené la construction des ralentisseurs, c’est l’installation "sauvage" des populations le long des axes routiers sous prétexte de commerce. L’état a vu faire et voit faire et n’impose pas de distance de sécurité entre les voies et les constructions. Sur certaines voies ces "commerçants" avec des fruits des poulets vous barrent pratiquement le chemin pour vous obliger à voir marchandises, conséquences, dès qu’il y a un accident on vient ériger un ralentisseur à cet endroit, donc on légalise le lieu de commerce. C’est ça la vrai réalité qu’il faut combattre.

  • Le 9 janvier 2019 à 02:41, par Inno En réponse à : Ralentisseurs sauvages : Entre sensibilisation et répression, le gouvernement entend lutter contre le phénomène

    Ainsi donc commence l’incivisme gouvernemental. Lorsque vous parliez de faire plomber les véhicules aviez vous fait un bilan ? Mais là n’est pas le problème. Les deux partis ne parlent pas le même langage. L’un parle de ralentisseurs hors normes. Ce qui signifie que les ralentisseurs respectant les normes seront maintenus. L’autre parle de la suppression pure et simple des ralentisseurs. Où est l’accord ? Au lendemain de la rencontre l’un réduit les prix des hydrocarbures pourtant l’ autre attend mieux. Décidément, il manque de sincérité dans les échanges entre les deux partenaires.

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