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Burkina Faso : Que retenir du secteur de la santé en 2018 ?

Publié le lundi 7 janvier 2019 à 00h52min

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Burkina Faso : Que retenir du secteur de la santé en 2018 ?

Sit-in et grèves pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail, signature d’un protocole d’accord pour l’opérationnalisation de la Fonction publique hospitalière, nomination de responsables à la tête d’institutions, réalisation d’infrastructures, adoption d’un décret portant gratuité des soins de planification familiale. Retour sur les évènements ayant marqué le département de la santé en 2018.

Le 31 janvier 2018, le gouvernement burkinabè et les syndicats de la santé signaient un protocole d’accord pour rendre opérationnelle la Fonction publique hospitalière (FPH). Ledit accord portait, entre autres, sur la grille salariale, les grilles indemnitaires et l’indemnité de grade payable en deux tranches : 10% en 2018 et 10% en 2019. Les détails de cet accord précisaient également, au sujet des grilles indemnitaires, notamment de sujétion géographique, de contamination et de contagion, que les agents de santé pourront constater une augmentation de 50% des montants fixés en 2018 et 50% en 2019. Toutefois, ces engagements pris pour rendre effective la loi portant Fonction publique hospitalière faisaient toujours l’objet de discussions en fin décembre 2018.

A cet effet, les 7 et 20 décembre 2018, les différentes parties ont tenu deux séances de travail sur le tableau de reversement des agents de santé dans la FPH. « Au sujet du tableau soumis à l’appréciation des partenaires sociaux, le SYNTSHA a exprimé des inquiétudes sur les risques d’iniquité. Suite aux échanges, le gouvernement s’est engagé, conformément au protocole d’accord du 31 janvier, à assurer à chaque travailleur, à partir de 2019, une augmentation salariale effective de 20% et à corriger d’éventuelles situations d’injustices nées du reversement », a indiqué le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), Pissyamba Ouédraogo, lors de la récente conférence de presse du syndicat tenue le vendredi 4 janvier 2019.

Aussi, au cours de cette rencontre, le syndicat dit avoir exprimé des inquiétudes à la date du 26 décembre 2018, au chef du département de la santé. « Nous avons constaté que la plupart des travailleurs ne bénéficient pas des 20% et avons transmis la totalité de nos observations sur le tableau de reversement dans le but qu’elles soient prises en compte dans l’adoption du décret portant tableau de reversement », a insisté le secrétaire général du SYNTSHA, se référant aux expériences d’injustice dont beaucoup de travailleurs sont encore victimes suite aux reversements antérieurs comme celui de la loi 081.

« Nous sommes fatigués des promesses »

En 2018, le secteur de la santé, à l’instar des autres départements, a été marqué par des mouvements d’humeur. L’on se rappelle la grève de 24 heures observée le 31 janvier 2018. Cet arrêt de travail, selon le syndicat des agents de santé, visait à dénoncer l’arrêt des tracasseries contre les travailleurs de la santé humaine et animale, notamment pour leur appartenance syndicale ; l’annulation du procès engagé pour fait de grève contre leur camarade Nonguézanga Kaboré et le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017.

A la suite de cette grève, les agents de santé ont de nouveau observé un arrêt de travail de 48 heures, du 23 au 25 mai, pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Une autre grève qui aura marqué le secteur sanitaire en 2018, c’est l’opération « caisses vides » décrétée par le SYNTSHA, du 11 au 18 juin 2018, sur toute l’étendue du territoire.

Si à travers cette nouvelle forme de lutte, le syndicat entendait aboutir à une satisfaction de ses revendications, le mouvement n’a pas été suivi à la hauteur de ses attentes. Durant cette période, les administrations des formations sanitaires publiques dont l’hôpital Yalgado, avaient mis en place un mécanisme pour contraindre les patients à s’acquitter de leurs frais de consultation ou d’examen.

La fin d’une longue crise …

Le 4 juin 2018, on assistait à l’installation de la directrice générale de la Centrale d’achat de médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG), Dr Anne-Maryse Khaboré, mettant ainsi fin à une année de crise politico-juridico-judiciaire (2016-2017), suivie d’une transition de plus d’un an. Nommée en conseil des ministres du jeudi 31 mai 2018, suite à un appel à candidatures, Dr Khaboré, dont la nomination a fait l’objet de polémiques, en l’occurrence ses liens familiaux avec le président du Faso, n’a pas manqué de confier lors de sa prise de fonction : « Si je ne me sentais pas capable, je ne serais pas venue ».



« 2019 sera la bonne année »

Nommé en conseil des ministres en sa séance du vendredi 13 juillet 2018, le premier directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle, Yves Justin Kinda, a pris fonction le vendredi 5 novembre 2018. Le gouvernement s’étant engagé à mettre en place la structure courant 2018, on espère que 2019 sera l’année de l’effectivité de la structure. « En termes d’échéance, on pourra dire que le système est opérationnel lorsque la caisse aura procédé au premier remboursement de prestation. On espère, conformément au calendrier qui nous a été fixé, que 2019 sera la bonne année », a déclaré Yves Justin Kinda, lors de sa prise de fonction.

Gratuité de la planification familiale

Un autre fait marquant du département de la santé au cours de l’année 2018, c’est l’adoption d’un décret portant gratuité de la planification familiale, le 26 décembre dernier. Cette décision, qui sera effective à compter du 1er juin 2019, sous-entend la gratuité des actes pour l’offre de planification de longue durée, la gratuité des produits contraceptifs, l’accès gratuit à la consultation.

Au titre de l’année 2018, on se souviendra également du changement de dénomination de l’hôpital national Blaise-Compaoré lors du conseil des ministres du 1er août 2018. Rebaptisé Centre hospitalier universitaire de Tengandogo, ce changement est intervenu à la suite de la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine Taïwan, le 24 mai 2018. Par ailleurs, au cours de cette rencontre du 1er août, l’hôpital de district de Bogodogo a été érigé en Centre hospitalier universitaire.

En termes d’infrastructures, l’on retiendra que le département de Nicolas Méda a procédé, entre autres, au cours de l’année écoulée, à la pose de première pierre d’un centre de gériatrie à Ouagadougou, le 14 décembre 2018 ; au lancement des travaux de construction d’une unité de néphrologie et d’hémodialyse au CHR de Ouahigouya, grâce à l’appui de la fondation Orange Burkina Faso, le 21 décembre ; à l’inauguration d’infrastructures telles que celle du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS), le 18 décembre, celle du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) dans la commune de Seguénéga (Centre-Nord), le 15 décembre et deux CSPS à Houndé le 28 octobre 2018 .

L’année 2018, comme l’a souligné le ministre de la Santé, Nicolas Méda, lors de l’ouverture du second CASEM de l’année, a été « une année d’intenses activités professionnelles, d’actions et de conceptions pour une avancée du système au Burkina Faso. » Toutefois, les défis en matière de santé restent énormes au pays des Hommes intègres.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 janvier 2019 à 10:54, par kama En réponse à : Burkina Faso : Que retenir du secteur de la santé en 2018 ?

    Vous avez oublié d’ajouter la gestion clanique et les nominations claniques dans le département de santé
    Les hôpitaux qui meurent où les moindres examens ne sont plus possibles, une corruption de haute intensité. faites un tour dans les hôpitaux vous allez voir les tristes réalités

  • Le 7 janvier 2019 à 17:32, par HONTE AVOUS En réponse à : Burkina Faso : Que retenir du secteur de la santé en 2018 ?

    Il n’ya pas même un dispensaire digne de ce nom dans le village du ministre de la santé comme dans nos nombreux autres villages burkinabè .C’est une HONTE de parader ainsi

  • Le 7 janvier 2019 à 19:16, par medecin En réponse à : Burkina Faso : Que retenir du secteur de la santé en 2018 ?

    On récupère les actions et initiatives des prédécesseurs comme si c’était les siens et on n’en met plein la vue à tout le monde parce que la rumeur court qu’il y aura remaniement ministériel mais aussi pour camoufler
    ses mauvaises pratiques de gestion de son ministère. Que ne ferait pas certaines personnes pour s’accrocher à leur poste.

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