LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

Publié le lundi 7 janvier 2019 à 00h58min

PARTAGER :                          
Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

Dans le rapport « Centre du Mali : enjeux et dangers d’une crise négligée », pour Dialogue Humanitaire (2017), le journaliste Adam Thiam prévenait sur les risques de l’émergence d’une « question peule ». On me dira que le centre du Mali n’est pas le Burkina ! Mais l’espace culturel du Djelgodji dans la province du Soum est un prolongement naturel de l’espace culturel du Macina.

Dans un rapport publié en octobre 2017 par l’Institut panafricain d’études de recherches et de sondages d’opinion (IPERSO), nous attirions l’attention que la stratégie est d’atteindre la région du Centre-Nord. Il faut le rappeler, à toutes fins utiles, que parmi les acteurs de l’insécurité dans la province du Soum, on y trouve des bandits de grand chemin et autres narcotrafiquants qui voudraient, à partir du Nord-Mali, venir faire des affaires à Ouagadougou via Kaya. C’est peut-être probablement pourquoi, dans cette « affaire » de Yirgou-Fulbé, on expliquerait la présence des groupes d’autodéfense Koglweogo.

Autant tout Peul n’est pas « terroriste », autant tout musulman n’est pas « djihadiste »

Certes, la figure centrale de l’extrémisme violent est peule et musulmane, en la personne de Malam Ibrahim Dicko. Son groupe armé, Ansaroul Islam, recrute particulièrement parmi la jeunesse de la communauté peule. Ce serait commettre une erreur monumentale que de vouloir assimiler tous les peuls à des « terroristes » ou tous les musulmans à des « djihadistes ». C’est malheureux que l’on en arrive à dévoyer le sens de l’adage moaga selon lequel « c’est un seul âne qui a mangé la farine et cela a blanchi le museau des autres asins ».

On ne réalise pas à quel point cet amalgame renforce la propagande extrémiste. C‘est ce piège que nos forces de défense et de sécurité n’ont pas su éviter au cours de leurs expéditions militaires dans la province du Soum et au Nord du Mali. Nous décidons de crever l’abcès dans cette tribune : Cette « question peule » au contour flou, est en train de se consolider dans l’imaginaire populaire et ce, hélas, par le canal de certaines personnes qui dramatisent la situation en propageant un sentiment victimaire.

Les jeunes radicalisés qui ont rejoint Malam Ibrahim Dicko sont non seulement désillusionnés, et ont finalement compris que « ni Amadou Kouffa, ni Malam Ibrahim Dicko, n’ont une fois défendu la « question peule ». Si à l’étape actuelle, ces jeunes radicalisés ne sont pas prêts à intégrer des centres de réinsertion comme au Niger, au Tchad et au Cameroun ; ils ne boudent pas n’ont plus cette idée, et sont même à la recherche d’une main secourable.

En définitive, l’affaire de Yirgou-Fulbé, il faut le dire, est en partie la résultante du déficit de confiance interpersonnelle qui a pion sur rue au Burkina Faso. Sinon, comment comprendre que des Burkinabè se mettent à liquider d’autres Burkinabè ?

Au moment où l’on évoque de plus en plus la question lancinante de la réconciliation nationale, les évènements malheureux auxquels on vient d’assister impuissamment, rappellent la nécessité d’un ordre moral nouveau à penser et à promouvoir en pratique. Repos éternel aux suppliciés !

Ouagadougou, le 5 janvier 2019
BEMAHOUN Honko Roger Judicaël
Statisticien/Expert en sondage d’opinions
Licence de Mathématiques de l’université de ouagadougou
Master en économie publique et statistique appliquée de l’Institut de recherche empirique en économie politique ((www.ireep.org
Directeur fondateur de l’institut panafricain d’études de recherches et de sondages d’opinions (http://iperso.org/)
Skype : jeunehonko
Whatshapp : +226 745 667 34
Email : honkoroger@gmail. Com
Facebook : Bemahoun Honko Roger Judicaël
Mobile : (+226) 700 91 2 45

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 7 janvier 2019 à 02:21, par MOLOTOV En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    dans tout ce verbiage vous ne nous avez rien appris monsieur
    le Statisticien/Expert en sondage d’opinions ;
    Licencié de Mathématiques de l’université de Ouagadougou ;
    Masterisé en économie publique et statistique appliquée de l’Institut de recherche empirique en économie politique ..
    Ouf ! tous ces titres pompeux que vous alignez pour terminer par Directeur fondateur de l’institut panafricain d’études de recherches et de sondages d’opinion.
    Une publicité gratuite. Bref

    Vous avez tout dit sauf l’essentiel pour bien décrypter la situation à Yirgou.Et comble de dilettantisme, d’auto-censure ou de mauvaise foi, vous ignorez le problème crucial du drame de Yirgou : les koldweogo ! Nulle part dans votre tribune vous n’effleurer la question.Qu’on ne nous parle pas de terrorisme ici !! C’est les kolgweogo, cette milice tribale qui a profité d’un prétexte pour massacré les peulhs de la zone. Rien de plus. Donc votre long développement fumeux de peuls Djiadistes du Macina qui part du centre Mali pour aboutir au centre nord du Burkina est un peu tiré par les cheveux. C’est pas forcé de faire une tribune bâclée.
    Marre de toute cette hypocrisie et du déni des problèmes identitaires.ça va nous péter au visage. Tôt ou Tard

    • Le 7 janvier 2019 à 12:14, par Abdoul En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

      Vous n’avez pas bien compris l’Expert, son. analyse est plus que pertinente et limpide, il veut simplement dire que nous ne devons pas faire d’amalgame et que de ne pas penser que les peuls sont terroristes. il conseille même le vivre ensemble en faisant savoir qu’il faut débusquer les djadistes et terroristes avec parcimonie sans cibler une ethnie ou une religion donnée. Prenez toujours le temps de bien lire et surtout de bien réfléchir... Restons unis car nous sommes tous peuls au Burkina, les plus belles femmes sortent de ces gens et nous les avons mariées... N’allez pas me demander de haïr les beaux ou les oncles de mes enfants et vice versa des peuls ont aussi marié les jolies femmes des autres.... Privilégions l’amour les gars....

    • Le 8 janvier 2019 à 11:16, par Pardon un peu En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

      MOLOTOV toi tu es jaloux de ses titres. Or que tu n’auras jamais son niveau !

  • Le 7 janvier 2019 à 05:35, par MonOpinion En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    NON. Je ne suis pas d’accord avec cette analyse. Elle me semble meme dangereuse. Aujourd’hui le probleme du terrorisme est devenu tellement preoccupant qu’il faut remuer la langue 7 fois dans la bouche avant de soutenir ce genre de these,
    Il n’ya pas une "Question peule" au Burkina et meme au Mali. Depuis de siecles les communautes peules ont toujours vecu en parfaite harmonie avec les autres communautes au Burkina comme au Mali. Meme les problemes recurrents eleveurs-agriculteurs ont pu etre gerees par les etats sans que cela pose de tres serieuses difficultes de cohabitation.
    Par contre il y a eu une question touaregue depuis deja plusieurs decennies au Mali, Niger et qui a menace de s’etendre au Burkina Faso. Les Peuls maliens ou Burkinabe n’ont jamais revendique un territoire. Vos postulats sont des speculations qui ne reposent pas sur la realite, meme si vous tentez de lier votre argumentaire a une certaine ’etude’.
    C’est dangereux de dire que les chefs terroristes que vous citez sont peuls et musulmans et qu’ils recrutent parmi les peuls. Les terroristes recrutent parmi toutes les communautes ou ils trouvent des radicaux. Le critere principal de recrutement est la radicalisation, pas l’ethnie. Et puis c’est un peu pretentieux de juger l’action des FDS au nord. Vous donnez l’impression qu’ils ont cible une ethnie.
    En somme votre texte met en garde contre les amalgames "terroristes/Peul/Musulman" mais sans le vouloir compte tenu des temps que nous traversons, il peut produire tres facilement l’effet contraire. Dans la situation actuelle il faut surtout et seulement insister sur l’unite et la cohesion sociale. Le terrorisme est un phenomene nouveau qui nous est impose d’ailleurs. Jusqu’a une date recente notre preoccupation etait le grand banditisme, les coupeurs de route. Ce n’etait pas le terrorisme meurtrier actuel..

  • Le 7 janvier 2019 à 13:47, par Pathe Diallo En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Si on peut ne pas être d’accord ave ll’auteur qui dit qu’il y a une question Peul au Faso, on ne peut pas nier certains faits qui se produisent depuis des années dans notre pays, notamment les conflits entre éleveurs et cultivateurs. Ces conflits entrainent presque toujours, la mort des éleveurs Peuls sans que l’Etat ne prenne les choses au sérieux pour punir les coupables. De tels incidents sont réguliers au Faso sur toute l’étendue du territoire sauf au Sahel. A chaque fois, les éleveurs Peuls ont été considérés comme étrangers et chassés des zones concernées et les autorités sont restées passives. L’impunité de ces actes a pu faire comprendre à certaines communeautés que l’on peut s’en prendre à tout moment aux Peul sans risque de se faire réprimer par les autorités. Une telle compréhension a sans doute contribué aux massacres de Yirgou. Dès le moment qu’il a été établi que les terroruistes ayant tué le chef et sa famille sont des Peuls, tous les peuls de la zone sont coupables et doivent payer pour leurs "parents". S’il est vrai que le drame de Yirgou est lié au terrorisme actuel que le pays fait face, il est aussi vrai que la facilité et la violence avec lesquelles on a masscré ces populations désarmées dénotent également une certaine certitude chez les agresseurs qu’ils sont dans dans territoire et les peuls ne sont que des étrangers. Il faut proner la cohabitation des communeautés pour un Faso de paix que nous voulons tous, mais cela passe par l’application de la loi à tous les niveaux et à tous. Les kolweogos ont retourné leurs armes contre des polulayions civiles innocentes qu’ils prétendent protéger parceque les kolweogos sont protégés par le pouvoir en place. Il semble d’ailleurs que le premier peul a être exécuté froidement est justement un membre des Kolweogos du village. Il etait actif dans le groupe comme tous les autres, ils faisaient tout ensemble comme une seule famille. Mais ses frères Mossi du groupe n’ont pas hésité à le masscrer seuleument parcequ’il était un peul. Mettons nous ensemble pour combattre le terrorisme dans toutes ses formes, non pas une ethnie ou une religion ! La suite des évennements dépendra de ce que l’Etat fera de cette affaire. Mais pour le moment, il est inquiétant de voir que pendant que le Président du Faso se trouvait sur les lieux, les kolweogos etaient libres de porter leurs armes et de se déplacer librement, c’est même un risqué de sécurité pour le PF lui même !
    Peut-êter qu’il n’ y a pas une question Peul au Faso mais la mauvaise gestion de ce genre de drame nous conduira sans aucun doute à cela, parceque aucun peuple au monde ne restera croisé ets e faire masscré.

  • Le 7 janvier 2019 à 13:52, par Pathe Diallo En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Si on peut ne pas être d’accord ave ll’auteur qui dit qu’il y a une question Peul au Faso, on ne peut pas nier certains faits qui se produisent depuis des années dans notre pays notamment les conflits entre éleveurs et cultivateurs. Ces conflits entrainent presque toujours, la mort des éleveurs Peuls sans que l’Etat ne prenne les choses au sérieux pour punir les coupables. De tels incidents sont réguliers au Faso sur toute l’étendue du territoire sauf au Sahel. A chaque fois, les éleveurs Peuls ont été considérés comme étrangers et chassés des zones concernées. L’impunité de ces actes a pu faire comprendre à certaines communeautés que l’on peut s’en prendre à tout moment au berger Peul sans risque de se faire réprimer par les autorités. Une telle compréhension a sans doute contribué aux massacres de Yirgou. Dès le moment qu’il a été établi que les terroruistes ayant tué le chef et sa famille sont des Peuls, par consequent, tous les peuls de la zone sont coupables et doivent payer pour leurs "parents". S’il est vrai que le drame de Yirgou est lié au terrorisme actuel que le pays fait face, il est aussi vrai que la facilité et la violence avec lesquelles on a masscré ces populations dénotent également une certaine certitude chez les agresseurs qu’ils sont dans leur etrritoire et les peuls ne sont que des étrangers. Il faut proner la cohabitation des communeautés pour un Faso de paix que nous voulons tous, mais cela passe par l’application de la loi à tous les niveaux et à tous. Les kolweogos ont retourné leurs armes contre des polulations civiles innocentes qu’ils prétendent protéger parceque les kolweogos sont protégés par le pouvoir en place. Il semble d’ailleurs que le premier peul a être exécuté froidement est justement un membre des Kolweogos du village. Il était actif dans le groupe comme tous les autres, ils faisaient tout ensemble comme une seule famille. Mais ses frères Mossi du groupe n’ont pas hésité à le massacrer seuleument parcequ’il était un peul. Mettons nous ensemble pour combattre le terrorisme dans toutes ses formes, non pas une ethnie ou une religion ! La suite des évennements dépendra de ce que l’Etat fera de cette affaire. Mais pour le moment, il est inquiétant de voir que pendant que le Président du Faso se trouvait sur les lieux, les kolweogos etaient libres de porter leurs armes et de se déplacer librement, c’est même un risqué de sécurité pour le PF lui même !
    Peut-être qu’il n’ y a pas une question Peul au Faso mais la mauvaise gestion de ce genre de drame nous conduira sans aucun doute à cela, parceque aucun peuple au monde ne restera toujours passif et se faire masscré.

  • Le 7 janvier 2019 à 15:48, par Leveridik En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Il y’a belle et bien une question peul, car ce n’est pas la première fois que des peuls sont massacrés et pas seulement au Burkina. Le même 01/janvier 37 peuls ont été tués au mali par des dogons a kouligon. Pourquoi les pauvres peuls sont toujours victimes de la folie meurtrière de certaines groupes ethniques. J’ai toujours en mémoire les événements de zabre. Pourquoi les peuls sont si exposés. Quels sont les facteurs exogènes qui explique cette situation. Y a t ’il des facteurs endogènes qui les exposent. Il faut réfléchir et trouver froidement une réponse définitive a cette question. Paix aux âmes des disparus et justice pour tous les victimes.

  • Le 7 janvier 2019 à 18:32, par l’heure est grave En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    La question peule se pose en terme de cohabitation agriculteurs sédentaires et peuls nomades. Ce genre de drame n’est pas le premier et ne sera pas le dernier au Burkina. Pourquoi ? en dehors des terroristes pour l’exacerber, on peut affirmer que l’accès aux ressources naturelles est le principal problème. Les éleveurs voient les zones de pâturages se réduire comme une peau de chagrin d’année en année avec l’augmentation des surfaces cultivées. C’est largement liée à la démographie galopante. De moins de 20 millions d’habitants, nous serons plus de 40 millions dans une vingtaine d’années en 2040. Il faut donc revoir la gestion de ces ressources naturelles : comment elles peuvent être gérer au mieux pour ces 2 catégories principales d’acteurs : agriculteur et éleveur ? quel projet de société avons nous pour vivre ensemble, etc.

  • Le 7 janvier 2019 à 19:32, par Le vigilant du Sahel En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Nous ne devons pas faire de la question peulh notre seul point de fixation. Il faudrait plutôt rechercher les causes. On sait quand les choses dramatiques commencent mais on ne sait jamais quand est-ce elles prendront fin.Ayons le courage d’interdire les kolgwéogo. Ils sont encadrés par quels textes ou lois du Burkina Faso ?. Il y a des conflits à travers le monde, des massacres etc. Tout ne doit pas être mis sur le dos de l’identité peulh. C’est trop facile comme argument. Les terroristes de Rayango à Ouagadougou n’étaient pas peulh. La paix n’est jamais acquise pour toujours. Si nous sommes laxistes sur certaines questions, le réveil peut être très douloureux. Ceux qui ont perpétré ces tragédies à Barsalogho doivent être sanctionnés de façon exemplaire. Autrement, c’est la descente aux enfers pour notre pays. Il y a des choses sur lesquelles un Gouvernement responsable doit être ferme sans calcul..

  • Le 7 janvier 2019 à 20:57, par Africa En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Je respecte votre lecture des évènements tragiques survenus à Yirgou-Fuldé. Néanmoins, je me permets en retour, de vous proposer la mienne.
    Ce qui s’est passé à Yirgou-Fuldé est un massacre à large échelle de peuls cohabitant dans le même espace villageois avec des mossi. Ce massacre a été perpétré par un groupe de Koglwéogo issu de ce groupe cultuel mossi sur la base de préjugés ethnicistes puisqu’ils auraient commencé par égorger leurs camarades peuls avant de lancer la chasse aux autres peuls de la contrée. Voilà la réalité. Il ne s’agit donc pas d’un conflit inter-ethnique, ni inter-communautaire parce que ce ne sont pas tous les mossi du village qui se sont livrés à cette salle besogne ; il se pourrait même que certains mossi de cette contrée aient caché des peuls au risque de leur propre vie. Cet acte crapuleux d’un groupe d’auto-défense traditionnel est le signe de l’effondrement de l’Etat unitaire don les pères fondateurs ont rêvé. Cet effondrement de l’Etat unitaire au profit des "Etat-ethnies" ne date pas d’aujourdh’hui ; il est la conséquence de l’ethnicisation sournoise et progressive de l’Etat unitaire au lendemain de ce tragique jeudi noir du 15 octobre 1987 où toutes les insanités ont été dites et qu’il ne sied pas de repéter ici.
    Pour moi, il n’existe pas au Burkina une "question peule" tout comme il n’en existe d’ailleurs pas pour la soixantaine d’ethnies qui composent le peuple burkinabè. Par contre, il existe une "Question nationale" que nous voulons occulter, sauf sous la Révolution du 4 Août 1983 où le sujet avait fait l’objet d’enrichissantes conférences-débats. Les uns pensaient que la question nationale était résolue tandis que les autres estimaient qu’elle restait entière dans la mesure où chaque entité ethnique constitue une nationalité culturelle et qu’il fallait donc travailler à l’intégration de toutes les valeurs positives de cette mosaïque pour passer de l’Etat unitaire à l’Etat-Nation et finalement à une Nation. Lorsqu’on regarde de vieux pays millènaires en Europe et ailleurs, certains sont encore au stade d’Etat-nation avec des revendications identitaires et parfois cessionnistes.
    La politique assimulationniste des minorités à une majorité ethnique comduit inéluctablement à secreter des complexes de supériorité ou à des ressentiments de citoyens de seconde zone dans le subconscient des uns et des autres. Seul le traitement de la "Question nationale" nous permettra de sauvegarder la cohèsion du peuple travailleur du Burkina Faso.

  • Le 8 janvier 2019 à 09:48, par Alexis En réponse à : Tribune - Evènements meurtriers de Yirgou-Fulbé : Allons-nous vers la consolidation d’une « question peule » ?

    Pour ma part,il n’y a pas de question Peule et il n’en aura pas pour plusieurs raisons.Il a eu parfois et souvent des exactions en réaction à certaines situations déplorables à l’exemple des événements de Yirgou .Sinon dans les mêmes groupes sociaux de tels actes se posent sans qu’on n’en arrive à des questions spécifiques.Ce qu’il convient c’est éviter des analyses incitatives telles que l’avez faites car si quelqu’un a été victime de façon atroce en dehors de mesures préventives ,sa réaction serait de se venger .Soyons acteurs de la cohésion source de paix et incitatifs aux attitudes violentes.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Offre de formation sur la conception sécurisée des applications